le Mardi 16 avril 2024
le Mercredi 1 mars 2023 5:52 Promotion

Pourquoi le rire est-il bon pour la santé?

Les juges pour le concours Les As du rire au Rendez-vous de la francophonie sont Eddie King (Québec), Mario Jean (Québec), Rachelle Elie (Ontario), Luc Leblanc (Nouveau-Brunswick) et Micheline Marchildon (Manitoba).
 — photo : Rendez-vous de la Francophonie
Les juges pour le concours Les As du rire au Rendez-vous de la francophonie sont Eddie King (Québec), Mario Jean (Québec), Rachelle Elie (Ontario), Luc Leblanc (Nouveau-Brunswick) et Micheline Marchildon (Manitoba).
photo : Rendez-vous de la Francophonie
C’est notamment sous le signe de l’humour que les Rendez-vous de la Francophonie célèbrent leur 25e anniversaire, du 1er au 31 mars 2023. En plus d’être rassembleur dans les communautés, l’humour est aussi bon pour la santé.
Pourquoi le rire est-il bon pour la santé?
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Contenu commandité par les Rendez-vous de la Francophonie

Pour Louise Richer, fondatrice et directrice générale de l’École nationale de l’humour de Montréal, si l’humour a su traverser les époques, c’est qu’il joue un rôle central dans nos sociétés. «C’est un moyen de conserver et d’alimenter un état de bienêtre. Il est au service du côté lumineux de la force.»

Pourtant, le rire n’a pas toujours été pris au sérieux. «L’humour a longtemps été cantonné à la vie personnelle pour dédramatiser, relativiser, s’apaiser, réduire les tensions […], mais comment se fait-il qu’une fois qu’on passe la porte professionnelle, cela s’évapore?», s’interroge Louise Richer.

Selon elle, ce trait d’esprit reprend aujourd’hui «ses lettres de noblesse».

Place aux humoristes en herbe
Avec le concours Les As du rire, les Rendez-vous de la Francophonie, en collaboration avec Juste pour rire, ont permis à des humoristes amateurs francophones et francophiles de 13 ans et plus de faire valoir leurs talents en soumettant une vidéo d’humour originale.

Un jury, composés d’humoristes professionnels, dont Mario Jean, a sélectionné les dix francophones les plus drôles au pays.

Le public peut dès maintenant voter pour son humoriste en herbe favori du 1er au 31 mars sur rvf.ca

Janet M. Gibson, professeure de psychologie cognitive au Collège Grinnell, en Iowa, souligne dans La Conversation que «les chercheurs considèrent même désormais le rire comme un facteur d’amélioration potentielle du bienêtre physique et mental».

Les effets physiologiques du rire sont connus, rappelle Louise Richer : «À savoir, la sécrétion d’endorphine et la diminution des hormones du stress.»

À l’Université d’Ottawa, le Dr Francis Bakewell, directeur du programme de Médicine, éthique et humanité au Département d’innovation en éducation médicale, évoque même les bienfaits possibles d’intégrer une formation sur l’humour au cursus du programme de médecine.

Louise Richer est la fondatrice et directrice générale de l’École nationale de l’humour de Montréal.

Photo : Hugo B. Lefort

«Il y a comme une réhabilitation de l’humour, une valorisation qui n’était pas présente il y a à peine quelques décennies», remarque Louise Richer. Y compris dans le monde du travail.

«Dans une société de performance où le stress est à son maximum, on est capable de voir comment cette injection-là, cette couleur-là de l’expression est un élément central et de cohésion, poursuit la directrice. Ça se reflète aussi dans les modes de gestion, dans les théories entourant le leadeurship, dans les attributs qu’on recherche dans les qualités d’un leadeur […] On est dans un processus de plus en plus de déhiérarchisation.»

Santé mentale et sociale

Le rire permet en outre de réduire le stress, de briser la glace. Il agit dans «tous ces moments où on vit une tension certaine», observe Louise Richer.

«Si on tombe dans le négatif, souvent l’humour va être un levier pour ramener l’état émotif soit au neutre soit en situation positive. […] Ça nous aide, lors de notre tour de piste sur Terre, à être capables de traverser les épreuves.»

Un vecteur d’autant plus important, selon elle, en cette période post-COVID, où «on se retrouve comme des êtres carencés affectivement». Car rire reste avant tout un moment de partage : «Quand on rit ensemble […], on se reconnait dans l’autre parce qu’on a compris la blague, on a des références mutuelles.»

L’humoriste franco-ontarien Jonathan Dion est formateur dans le cadre du concours LOL-Mort de rire.

Photo : Philippe Le Bourdais

Référent culturel francophone

En situation minoritaire, ce potentiel comique peut aussi devenir un élément fédérateur, assure Jonathan Dion, formateur dans le cadre du concours LOL-Mort de rire. Pendant les Rendez-vous de la Francophonie, l’humoriste est d’ailleurs membre du jury pour le concours de vidéos Les As du rire, catégorie jeunesse.

«L’humour a toujours été utilisé pour désamorcer certaines situations. […] Justement en étant minoritaire franco-ontarien, ça fait du bien d’en rire sur scène et de parler de cette situation-là, car c’est une situation que j’ai toujours vécue, que je connais très bien, mais qui mérite aussi d’être abordée dans des spectacles», témoigne-t-il.

Pour une dixième année, les Rendez-vous de la Francophonie, en collaboration avec Juste pour rire, font circuler l’humour en français dans des villes moins fréquentées par les artistes. En mars, l’humoriste Mario Jean se rendra notamment à Yellowknife, Calgary et Winnipeg où il partagera la scène avec notamment Rachelle Elie de l’Ontario, Luc Leblanc du Nouveau-Brunswick et Eddie King, l’un des porte-paroles des RVF 2023.