le Samedi 20 avril 2024
le Mercredi 5 avril 2023 14:39 Forêts

Bonne nouvelle pour les propriétaires de boisés

Les propriétaires de boisés doivent encore composer avec les dommages du «derecho» du 21 mai 2022.  — photo : Boisés Est
Les propriétaires de boisés doivent encore composer avec les dommages du «derecho» du 21 mai 2022.
photo : Boisés Est
De l’aide gouvernementale est enfin en route pour les propriétaires de boisés affectés par le «derecho» de l’an dernier, qui a touché plus de 13 km carrés d’arbres détruits dans le comté de Russell.
Bonne nouvelle pour les propriétaires de boisés
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Des forêts entièrement décimées. Des producteurs de sirop d’érable qui ont mis fin à leurs activités. Des arbres à retirer, à replanter. Presqu’un an plus tard, les propriétaires de boisés voient enfin la lumière au bout du tunnel. 

Le 27 mars, le gouvernement de l’Ontario a accordé 5,5 millions de dollars à 22 petites municipalités affectées par d’importants événements météorologiques en 2022.

Jean St-Pierre, président de Boisés Est, accueille cette annonce avec beaucoup de soulagement et d’optimisme: « C’est une excellente nouvelle pour le rétablissement des forêts. Les forêts sont rares dans l’Est ontarien.»

Les propriétaires de boisés réclament depuis plusieurs mois de l’aide gouvernementale pour parer aux dégâts du «derecho».

photo : Boisés Est

« Plusieurs étapes sont à prévoir, explique Jean St-Pierre. Dans un premier temps, il s’agit de retirer les arbres dans la mesure du possible. Par exemple, les billes de bois pourraient être utilisées pour du bois de chauffage. »

La priorité est d’encourager les gens à planter des arbres adaptés pour le terrain, car ce ne sont pas toutes les espèces qui peuvent être plantées. Par exemple, les arbres doivent être résistants aux changements climatiques. Ensuite, il faut bien planifier l’espace attribué aux arbres. Finalement, il faut commander et se préparer à voir arriver de petits arbres fragiles aux racines nues.

«Les propriétaires de boisés ont des acres à replanter, donc un criant besoin de main d’œuvre, rappelle M. St-Pierre. Les premières années, il s’agira d’assurer un suivi pour veiller à ce que les arbres prennent racine. Il ne faut pas avoir de compétition végétative et il importe de contrôler les plantes envahissantes, comme le nerprun. »

« Après cinq ans, quand les arbres auront une taille de cinq pieds, ils seront capables de survivre par eux-mêmes. Notre rôle est d’accompagner les gens afin qu’ils aient les conseils des techniciens forestiers. »

Le sirop d’érable écope

Certains producteurs de sirop d’érable ont réduit leurs activités à la suite des dommages dans leur boisé. Selon Boisés Est, une dizaine de petits producteurs (soit environ 1 000 entailles) ont cessé leurs activités, car leur revenu était trop faible pour tout le travail de rétablissement.

« C’est malheureux, car on a besoin de la relève, déplore M. St-Pierre. Le sirop d’érable est un produit de grande valeur. Cela va prendre des années avant que les érables retrouvent leur pleine capacité. Des coûts énormes sont à prévoir. »

La location de machinerie spécialisée pour retirer les arbres empilés les uns sur les autres est très coûteuse. L’aide financière gouvernementale pourra pallier une portion des coûts. 

« Il reste bien des détails à peaufiner pour la subvention, à savoir comment cet appui financier sera distribué, souligne M. St-Pierre. C’est en ce moment le rôle des Comtés unis de Prescott et Russell. Les détails sont à venir. Par contre, cette nouvelle devrait remonter le moral des gens qui sont toujours aux prises avec d’immenses dégâts à leurs forêts. Nos 200 membres de Boisés Est ont tous été informés et la rétroaction est très bonne. »