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Ferdinand Larose : l’homme qui plantait des arbres (Deuxième partie)

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De toutes les contributions du premier agronome franco-ontarien, Ferdinand Larose, retenons la création de la vaste forêt qui porte son nom. Dès son arrivée en poste à Plantagenet, en 1919, l’agronome fait l’inventaire des terres de Prescott et Russell.
Ferdinand Larose : l’homme qui plantait des arbres (Deuxième partie)
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Il voit que l’érosion des sols, causée par l’exploitation forestière intensive depuis le 19 e siècle et les feux de forêt dévastateurs, a créé un grand espace infertile de sable surnommé « le désert de Bourget ». Cette désignation peut paraître exagérée, mais on y trouve de véritables dunes comme dans un paysage désertique.

Afin d’arrêter l’érosion et de réhabiliter les sols, Larose propose de reboiser avec des conifères une partie des secteurs de Bourget, Casselman et Limoges. Une entente entre les Comtés unis de Prescott et Russell et le ministère des Terres et Forêts de l’Ontario permet l’acquisition des premières terres agricoles devenues incultivables et l’embauche de travailleurs pour planter les premiers arbres. C’est ainsi que démarre, en 1928, l’ambitieux projet de l’agronome visionnaire. Les débuts sont
cependant modestes avec la plantation de 6000 pins rouges et pins blancs sur 40 hectares de terres sablonneuses. Aujourd’hui, cette plantation des Comtés unis, d’une superficie de plus de 11 000 hectares, s’avère, avec ses quelque 18 millions d’arbres, l’une des plus grandes forêts plantées par des humains en Amérique du Nord.

La retraite
En 1950, après plus de 30 ans de loyaux services auprès des cultivateurs franco-ontariens de l’Est ontarien, Ferdinand Larose part à la retraite. L’ancien agronome, reconnu pour son engagement et sa générosité, meurt à Montréal le 29 janvier 1955, à l’âge de 66 ans. L’ancien agronome, André Pommainville, résume bien dans Agricom la carrière exceptionnelle de Larose : « Il devient un catalyseur et un promoteur d’idées afin d’améliorer la gestion des pratiques agricoles du temps. »

Un agronome reconnu
En 1988, l’UCFO décerne à Ferdinand Larose, à titre posthume, le prix du Mérite agricole franco-ontarien. Cet honneur est décerné à des personnes décédées « qui ont contribué, d’une façon exceptionnelle, au développement, au bien-être et à l’épanouissement de la population rurale francophone de l’Ontario. »

De plus, en 2007, l’ACFO de Prescott et Russell crée à l’initiative de son ancien président, Jean Poirier, le Prix Ferdinand-Larose décerné à des personnes vivantes ou décédées ayant contribué à l’avancement du domaine agricole dans les Comtés unis. Par la suite, le prix est remis à un individu ayant valorisé l’environnement dans Prescott et Russell. Le premier Prix d’excellence en environnement Ferdinand-Larose est remis à titre posthume à Ernest Hurtubise, le contremaître de la Forêt Larose de 1949 à 1968.

Le nom de Ferdinand Larose demeure bien vivant dans la toponymie franco-ontarienne grâce à la grande forêt qu’il a imaginée, au début du 20e siècle, et qui porte aujourd’hui fièrement son nom.

Michel Prévost s’intéresse au patrimoine franco-ontarien et de l’Outaouais depuis 45 ans. Il a été l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa de 1990 à 2017. Il est le président de la Société d’histoire de l’Outaouais depuis 1997. Il détient une maîtrise en histoire de l’Université d’Ottawa et un doctorat honorifique de l’Université Saint-Paul