le Jeudi 25 avril 2024
le Jeudi 1 juin 2023 7:51 Agriculture

Les semis sont terminés!

À bord de mon côte à côte, je file d'un champ à l'autre! — photo : André Dumont
À bord de mon côte à côte, je file d'un champ à l'autre!
photo : André Dumont
Nos semis de 2023 se sont déroulés à merveille, grâce à notre belle équipe… et à la belle météo. Toute une organisation a été déployée pour que chaque petite graine soit mise en terre au moment et au bon endroit.
Les semis sont terminés!
00:00 00:00

Notre planteur de soya en action!

photo : André Dumont

Les semis sont l’une des périodes les plus actives et les plus importantes pour nous. Ils symbolisent le début d’une nouvelle saison de croissance et la promesse d’une bonne année.

C’est la saison qui est la plus difficile sur notre mental. Tout doit être fait « su’a coche » pour obtenir de bons rendements dans nos cultures de blé, maïs et soya.

Les semis, c’est bien plus que l’opérateur ou l’opératrice du planteur qui tourne au bout des champs et laisse la machinerie faire le reste!

Quand j’entends le monde se demander ce qu’il peut bien y avoir de si stressant à semer, je les regarde avec un sourire et je me doute bien qu’ils ne cultivent rien de plus qu’un jardin!

L’organisation, c’est la clé pour que tout se déroule bien et ne pas perdre de temps. La fenêtre de bonnes conditions (météo, humidité et température du sol) est limitée pour tout mettre en terre.

Quand la météo nous le permet et que les conditions de sol sont adéquates, on y va à deux planteurs : un pour le maïs, l’autre pour le soya. Ça fait déjà deux personnes au volant de tracteurs. Il peut y avoir en même temps quelqu’un qui travaille le sol, un autre qui pulvérise et l’autre qui épand de l’engrais!

On court, on court!

Celle qui court partout, qu’on surnomme l’employée à tout faire, devinez c’est qui! Être gopher, c’est ma spécialité! Go for this, go for that!

Heureusement, dans ce rôle, j’ai la chance d’être appuyée par l’un de nos fidèles employés. On doit déplacer les semences en vrac, le diesel, l’eau, les pièces de machinerie… La liste est longue, les journées sont courtes et les semoirs ne doivent pas s’arrêter!

Chacun est responsable de préparer son lunch. Pour le souper, je prépare un repas chaud que je livre à bord de mon côte à côte. Si j’arrive au champ et que le tracteur est à l’autre bout, je n’attends pas. Un peu comme un livreur d’Amazon, je prends une photo et je l’envoie à la personne au volant en disant : ton souper est là, s’il te plait ne passe pas dessus avec l’équipement!

Viser la perfection

Aux semis, tout est en jeu. Bien effectués, nous obtiendrons de bons rendements. Les graines doivent être placées à la bonne profondeur et à la bonne distance l’une de l’autre. Tout est ajusté pour assurer une germination uniforme et une croissance vigoureuse.

La pluie est très importante pendant les premiers stades de la croissance. Elle représente aussi une menace pour le travail dans les champs. Si le sol est trop gorgé d’eau, il peut se compacter sous le poids des tracteurs.

En plantant dans un champ trop humide, le sillon ne se refermera pas correctement. Ceci retardera ou même empêchera la germination.

Pleuvra, pleuvra pas?

-Mom, regarde le ciel. Y va-tu mouiller?

-C’est juste un ciel! Le radar n’annonce même pas de pluie!

Ça fait sept jours qu’on sème sans arrêt. Le temps est très sec. La machinerie soulève de la poussière. J’ai les mains sèches, le nez plein de poussière et les lèvres qui me craquent.

Finalement, quelques gouttes tombent, juste assez pour faire baisser la poussière. Même pas de quoi rafraîchir mon visage en feu à force de piloter mon côte à côte dans le vent.

Le voisin passe m’offrir une petite frette en me souhaitant bon week-end. Je le remercie. C’est comme ça que je me rends compte qu’on est rendu au vendredi. Mais tant que les semis ne sont pas terminés, on ne s’arrête pas.

C’est bientôt la fête des Pères!

Je vous parle souvent de moi, agricultrice, chroniqueuse et mère de trois filles. Autour de moi, il y a aussi de grands hommes. Je vous en parle dans ma prochaine chronique, à l’occasion de la fête des Pères.