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le Mercredi 25 juin 2014 4:00 Volume 31 Numéro 20 Le 20 juin 2014

Alfred : « C’est le temps de se mettre à table maintenant »

Alfred : « C’est le temps de se mettre à table maintenant »
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Au lendemain des élections ontariennes du 12 juin, le président du Conseil communautaire, Tom Manley, et le directeur général de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, Simon Durand, se disent encouragés de poursuivre le travail pour la relance du Collège d’Alfred avec les élus provinciaux, mais ils ne cachent pas leur impatience. Trois mois se sont écoulés sans qu’aucune rencontre formelle entre les membres du comité de mise en œuvre ne soit à l’agenda, alors que de son côté, la communauté a travaillé à établir le plan de relance qu’elle aimerait voir se concrétiser.

Avec la réélection du député libéral de Glengarry-Prescott-Russell, Grant Crack, la ministre des Affaires francophones, Madeleine Meilleur, et le ministre de la Formation, des Collèges et des universités (MFCU), Brad Duguid, il n’y a aucune raison pour que les travaux stagnent à la case départ, selon lui. D’autant plus que le Parti libéral forme un gouvernement majoritaire.

« Maintenant, c’est le temps de se mettre à table pour la mise en œuvre de nouvelles structures au Collège d’Alfred, déclare Tom Manley. Étant donné la continuité du gouvernement, on demande au facilitateur de convoquer le comité le plus rapidement possible. »

« Ça commence à nous inquiéter, poursuit-il. Beaucoup de temps a passé et nous tombons en période estivale. Il n’y a toujours pas de structure ni eu de rencontre du comité encore », ce qui l’inquiète puisque le mois de septembre arrive à grands pas. C’est à cette période qu’a lieu le recrutement de nouveaux étudiants pour l’année scolaire 2015-2016.

Selon Simon Durand, directeur général de l’UCFO, les craintes de M. Manley seraient fondées. En effet, selon des discussions que M. Durand aurait eues avec des représentants de l’Université de Guelph et du MAAO, les travaux du comité de mise en œuvre ne débuteraient pas avant le mois d’août.

«Les délais administratifs sont beaucoup trop longs et ça ne tient pas compte du calendrier scolaire ni des besoins des intervenants. Tout le monde veut aller plus vite, mais c’est le MFCU qui contrôle le processus et qui à l’argent.»

Mince consolation, au moment de mettre sous presse ce journal, le 18 juin, Tom Manley rencontrait à Toronto une sous-ministre adjointe au MFCU pour lui présenter sa proposition de structure de la nouvelle gouvernance de l’établissement d’enseignement, qu’il appelle Collège d’Alfred-Institut agroalimentaire et rural francophone de l’Ontario.

Modèle proposé

Le Conseil communautaire du Collège d’Alfred n’a pas chômé pendant la période électorale. Bien que la décision ne leur revienne pas directement, Tom Manley et les autres membres du Conseil ont imaginé la structure de gouvernance qu’ils souhaiteraient avoir.

Selon leur proposition, l’Institut agroalimentaire et rural francophone de l’Ontario serait un établissement indépendant de tout autre collège et université, « géré par et pour des francophones ». Ils souhaiteraient doubler la population étudiante pour atteindre 250 collégiens et grossir de façon proportionnelle le troupeau laitier afin de traire jusqu’à 70 vaches.

« Nous ne voulons pas être un collège communautaire accrédité ; c’est au-delà de nos moyens. Nous ne voulons pas [non plus] être un campus d’une autre institution. Cela fait déjà 30 ans que nous le faisons et ça ne fonctionne pas. Nous voulons être une institution autonome capable d’établir des affiliations avec un ou plusieurs autres établissements pour être capable d’opérer le côté académique sous leur supervision et leur diplôme, ici à Alfred », explique M. Manley.

La décision finale reviendra au comité de mise en œuvre formé de gens de la communauté, des ministères et des établissements d’enseignement impliqués. Selon une source sûre, l’Université de Guelph aurait annoncé sa préférence pour une gestion par le Collège Boréal.

Recherche de financement

Bien qu’aucun modèle n’ait encore été choisi, le Conseil communautaire est déjà à la recherche de partenaires financiers pour élaborer un plan d’affaires. Tom Manley estime devoir amasser entre 25 000 et 50 000 $ pour défrayer les honoraires professionnels si leur proposition est acceptée.

La Société de développement économique de Prescott-Russell, les Comtés unis de Prescott-Russell et le MFCU ont déjà été approchés, mais aucun n’a fait de promesse financière jusqu’à présent.