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le Vendredi 4 juin 2010 0:00 Volume 27 Numéro 19 Le 3 juin 2010

Au Musée du patrimoine Cumberland: Ancrer l’histoire de l’agriculture dans l’avenir

Au Musée du patrimoine Cumberland: Ancrer l’histoire de l’agriculture dans l’avenir
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C’est au Musée-village de Cumberland que les semences du Petit blanc d’Alfred, un maïs sélectionné par Michel, seront produites. Photo courtoisie.

Notre chroniqueur horticole et maraîcher, Michel Lachaume, collaborera dès cet été avec le Musée-village de Cumberland, où vous pourrez admirer des jardins du style des années 1920-30 qu’il a créés sur quelques-unes des « propriétés » du Musée.

Mais la collaboration va beaucoup plus loin.

Le Musée met ses ressources à la disponibilité de Michel et vous pourrez donc visiter ses jardins de recherche et le voir sélectionner et hybrider ses légumes et fruits.

Des centaines de nouvelles variétés de maïs, de pommes de terre et de tomates seront donc en démonstration, et plus de 200 variétés de melons venant du monde entier.

L’agriculteur d’aujourd’hui ne produit plus ses semences ni ne fait de sélection. Ces gestes anciens sont malheureusement disparus de l’expérience agricole, mais dans les années 20 et 30, l’agriculteur et le maraîcher étaient aussi des sélectionneurs et des créateurs variétaux.

C’était la belle époque des variétés familiales et du patrimoine semencier. Il ne nous reste aujourd’hui qu’à peine 15% des semences disponibles à l’époque, où une extraordinaire variété de légumes emplissait les assiettes.

« Le monde a changé, l’environnement et le climat aussi, tout comme les vecteurs de maladies, en constante mutation », commente notre chroniqueur.

« Plusieurs variétés anciennes ne résistent plus aux maladies d’aujourd’hui, à cause des mutations des pathogènes, mais on peut leur redonner de la résistance tout en gardant leur goût merveilleux d’antant ».

Ces recherches sont orientées vers l’avenir, mais il s’agit de gestes anciens : « Je ne fais que refaire ce que nos ancêtres faisaient, tout en profitant bien sûr des connaissances scientifiques modernes, comme ils l’auraient fait eux-mêmes ».

On se fait une image fausse et romancée du passé, les agriculteurs de l’époque étaient à l’affût de toutes les nouveautés, ils étaient des gens très progressistes au fond. « Pour moi, ces travaux sont un hommage à leur amour de la terre, à une époque où le goût et la qualité des produits étaient rois. »

Le Petit blanc d’Alfred au Musée

C’est également au Musée-village de Cumberland que les semences du PETIT BLANC D’ALFRED, un maïs sélectionné par notre chroniqueur, seront produites, de même que plusieurs autres en création, mais toutes basées sur de la génétique patrimoniale.

Plus tard, au cours de l’été, la gamme complète des laitues du semencier français KOKOPELLI, avec lequel il collabore, sera en démonstration. Il s’agit de la plus vaste collection ancienne (et parfois moderne) de laitues au monde, « un véritable kaléidoscope de couleurs et de textures ».

Les visiteurs pourront aussi visiter la collection de plus de 200 melons adaptés à notre climat qui servira de point de départ à la création de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies et au climat frais.

Le Musée de Cumberland est ouvert du mercredi au dimanche.

Il s’agit d’un endroit magnifique pour y passer une journée en famille, vous pourrez profiter de l’occasion pour y rencontrer notre chroniqueur, admirer le vaste potager de recherche comme les potagers historiques et lui poser toutes les questions que vous voulez.