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le Jeudi 24 avril 2014 13:53 Volume 31 Numéro 16 Le 25 avril 2014

Bond « modéré » de 16 % de la valeur des terres agricoles ontariennes

Bond « modéré » de 16 % de la valeur des terres agricoles ontariennes
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Le prix des terres est toujours à la hausse, si bien que 2013 s’inscrira dans les annales canadiennes. L’Ontario peut se compter chanceuse d’observer une valeur des terres agricoles de 15,9 %, comparativement à la moyenne canadienne de 22,1%, selon ce qu’indique Financement agricole Canada (FAC) dans son dernier rapport.

Bien que cette accélération ontarienne surprenne à nouveau, son ascension se veut tout de même moins assommante que celle de l’an dernier où l’on avait observé une fulgurante hausse de 30,1%.

En Ontario comme partout au Canada, le prix des terres agricoles se trouve sur une pente grimpante depuis 1988, selon FAC.  La hausse moyenne observée dans l’ensemble des provinces est la plus importante qu’ait connue le pays depuis l’existence du rapport Valeur des terres agricoles.

L’augmentation constante de la valeur des terres que l’on remarque depuis une vingtaine d’années témoigne de la vigueur économique du secteur agricole, selon l’économiste agricole en chef à FAC, Jean-Philippe Gervais. En effet, cela permet aux producteurs de solidifier leur entreprise en faisant plus d’investissements sur leurs terres afin d’être plus productifs.

M. Gervais voit toutefois cette hausse d’un œil plutôt défavorable pour les jeunes producteurs de la relève et pour les entreprises émergentes qui désirent se positionner dans un marché très compétitif. On observe une diversification du modèle organisationnel de l’agriculture.

« On peut voir plus de location parce que les jeunes producteurs ou les entreprises émergentes n’ont peut-être pas les capitaux nécessaires pour pouvoir acheter leur fond de terre. Ça diversifie le modèle de l’agriculture que l’on a connu ces dernières années », explique-t-il.

L’expansion du marché des grandes cultures s’avère être un des principaux facteurs qui explique la hausse du prix des terres agricoles en Ontario. La production de soya et de maïs bat son plein dans la province, et est extrêmement profitable en comparaison à il y a cinq ans, souligne l’économiste.

De plus, le faible taux d’intérêt que connaît le marché agricole explique cette hausse, puisque la demande considérable se confronte à une offre passablement limitée. « Les taux d’intérêt demeurent et sont très bas. C’est quelque chose que l’on a rarement vu d’avoir des taux d’intérêt aussi bas pendant une si longue période de temps », affirme M. Gervais.

Ce dernier prévoit un ralentissement imminent, sans pour autant dire que ça se traduira par « une diminution de la valeur des terres, mais bien d’une augmentation beaucoup moins importante comme on l’a vue dans les trois ou quatre dernières années. »

La diminution du prix du soya et du maïs ainsi que des marges de profits dans le secteur des grandes cultures provoquera un certain ralentissement de la demande, et par ricochet, forcera un ralentissement des prix des grandes cultures sur le marché.

M. Gervais qualifie cette prévision d’« atterrissage en douceur ».

« Ça nous préparerait très bien à faire face à des taux d’intérêt dans 18 ou 24 mois. C’est un scénario idéal dont tout le monde pourrait bénéficier », souligne-t-il.