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le Mardi 9 février 2016 14:15 Volume 33 Numéro 11 Le 5 février 2016

Claude Forget : profession, producteur de pommes de terre

Claude Forget : profession, producteur de pommes de terre
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« Je produis 300 à 400 tonnes de pommes de terre par année et j’en manque. Mes clients la veule à cause de sa de qualité », explique Claude Forget. À jaser avec lui, on comprend vite sa recherche de qualité et le soin qu’il apporte à produire une pomme de terre presque biologique. C’est en 2014 qu’il achète l’exploitation familiale de son père située près d’Earlton dans le Témiskaming. « J’ai toujours aidé sur la ferme et j’aime ça! »

Sa pomme de terre est presque biologique parce qu’elle n’est pas traitée contre les coccinelles au moment de la planter. « Cela exige de surveiller le niveau d’insectes dans les champs et d’accepter qu’il y en ait », poursuit Claude. Il ne procède à l’épandage d’insecticides que si la récolte est en danger. D’autres procédures que Claude se refuse de faire sont d’arroser avec des produits chimiques en cas de sécheresse ou pour stimuler la croissance. Également, il refuse de traiter la pomme de terre avec un gaz pour l’empêcher de germer. Il met le moins d’engrais possible. Chaque printemps, il fait analyser son sol et on lui recommande de la chaux. Il a de la chance, son sol est riche. Certaines pratiques l’aident aussi pour la qualité du sol. « Je fais la rotation tous les trois ans en échangeant des champs avec un voisin.»

Claude reconnaît que son approche est possible parce qu’il est un petit producteur. Présentement, il a 60 acres en culture, mais vient d’en défricher 20 supplémentaires. Cela lui permettra de mieux répondre à sa clientèle grandissante. Il veut à tout prix éviter de se retrouver avec une récolte de 100 tonnes comme à l’été exécrable de 2014.

Afin de répondre à tous les goûts, il produit une pomme de terre rouge, la Chieftain et deux blanches, la Shepody et la Gold Rush. Dans ses deux entrepôts, les pommes de terre ne sont pas soumises à la lumière qui fait reverdir le légume. Le  taux d’humidité y est contrôlé et le puissant système de ventilation élimine la chaleur que produit la pomme de terre en entrepôt. Enfin, la mise en poche s’effectue à la main.

Claude vend sa récolte surtout aux épiceries, restaurants et cabanes à frites dans la région d’Englehart et de Kirkland Lake. « Un autre élément qui participe à la qualité de mes pommes de terre c’est qu’elles ne se promènent pas beaucoup. Elles ne font pas de grands trajets comme celles de l’Île-du-Prince-Édouard ou de la Nouvelle-Écosse »,  ajoute le producteur. Chaque semaine, il livre lui-même son produit et peut ainsi vérifier la satisfaction des clients.

Il peut aussi vérifier cette satisfaction parce que des gens s’arrêtent chez lui pour acheter. Et à l’automne, Claude expose les citrouilles qu’il cultive. « C’est beau et ça attire les gens. » Cette clientèle, qui revient régulièrement,  achète bon an mal an environ 20 % de la récolte. Il faut dire que Claude a pignon sur rue sur la Route 11, l’artère principale du Nord de l’Ontario. Certaines épiceries de Hearst et de Kapuskasing viennent même chez lui pour acheter de la semence.

D’ici 10 ans, Claude voudrait avoir une plus grosse récolte et passer de 60 acres à 110. « La demande est là, » commente-t-il. Il espère aussi que l’entreprise demeurera une affaire de famille avec son père, ses frères et ses enfants.

Présentement ce qui intéresse Claude Forget est de garder la qualité de ses pommes de terre en les modifiant le moins possible avec des produits chimiques : « Je veux avoir une bonne et belle récolte pour des clients satisfaits que je pourrai fournir toute l’année. »