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le Samedi 12 juillet 2014 4:00 Volume 31 Numéro 21 Le 4 juillet 2014

Des champs vides à la Station de recherche de New-Liskeard

Des champs vides à la Station de recherche de New-Liskeard
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Plusieurs parcelles de terrain sont restées à nu à la Station de recherche de New Liskeard cette saison. Le printemps tardif a occasionné des retards si importants que de nombreux essais ont dû être reportés à l’année prochaine.

« Ça ne vaut pas la peine de semer si on ne peut pas récolter », explique Carole Lafrenière, agronome.

John Kowbler, responsable des 4000 parcelles de la station de recherche s’attend à ce que les chercheurs choisissent d’annuler certaines expériences à cause de caprices de dame nature.

Le maïs sous plastique qui suscite un vif intérêt de la part des agriculteurs ces dernières années pourra avoir lieu cette année, mais il accuse déjà deux semaines de retard par rapport à la normale. Il n’a pu être semé que le 15 mai, alors qu’on planifiait le faire le premier jour du même mois.

La levée du canola n’a pas non plus donné les résultats escomptés. M. Kowbler raconte qu’il a dû semer une deuxième fois le canola ce printemps, sans comprendre les causes de l’échec du premier essai. Rien pour aider les producteurs qui ont connu une terrible année en 2013. D’énormes pertes avaient été enregistrées en raison des ravages par la cécidomyie du chou.

Tous ces retards ne permettront pas d’avoir les résultats escomptés cette année dans plusieurs cultures.

Les recherches

On retrouve deux principales catégories d’essais sur les parcelles de la Station de recherche de New-Liskeard, la première étant celle des nouvelles variétés de semences. On y teste ainsi leur performance et les rendements obtenus dans cette région du Nord-Est ontarien. Il s’agit principalement de céréales, de fourrages, d’oléagineuses et d’autres cultures.

Quelque 2500 parcelles sont consacrées à la culture de céréales comme l’avoine, l’orge, et le blé de printemps, tandis que 1200 autres accueillent des essais sur les cultures fourragères – luzerne, fléole des prés, fétuque élevée et brome.

Sur l’une des 500 à 600 parcelles réservées aux oléagineuses, c’est définitivement sur le soya que tous les regards sont posés. Une nouvelle variété vendue par une compagnie de Kempville suscite beaucoup d’enthousiasme chez M. Kowbler. C’est à la Station de recherche de New Liskeard que les rendements ont été les meilleurs et cela sans même avoir utilisé de fertilisants. Puisqu’elle est certifiée non-OGM et sans Roundup, la récolte pourrait être exportée en Europe et au Japon, ce qui pourrait représenter un potentiel économique important pour la région.

L’orge malté, le maïs et la biomasse occupent 500 parcelles de recherche.

Deux projets spéciaux sont aussi en cours.  Le premier porte sur la performance des cultivars de blé d’hiver dans le nord, alors que le deuxième étudie les mélanges de pois et de céréales (avoine, orge, blé).

Menaces de fermeture

M. Kowbler a confiance que la station de recherche de New Liskeard demeurera ouverte malgré le spectre de fermeture par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario. La tendance des compagnies à gonfler les rendements de leurs semences et leur incapacité de mener des tests partout en province et à long terme (une expérience dure habituellement trois ans) priveraient les agriculteurs de données objectives.