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le Vendredi 20 octobre 2017 13:31 Volume 35 Numéro 04 Le 06 octobre 2017

Fier président de la Fromagerie coopérative St-Albert

Fier président de la Fromagerie coopérative St-Albert
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NDLR: Ce portrait est présenté dans le cadre de la Semaine de la coopération qui se déroulait du 15 au 21 octobre 2017.

Homme attaché à sa communauté, Gérald Benoît siège à la présidence de la Fromagerie St-Albert, depuis mars dernier. Malgré le travail exigeant de producteur laitier qu’est son quotidien,  il va pour lui de soi d’être actif au sein de sa coopérative.

«  J’aime faire ma part dans la communauté. C’est quelque chose qui me tient à cœur. Ça vient de mon père et de mon grand-père. J’ai le sentiment d’appartenance à la communauté de St-Albert », répond M. Benoît

Élu au sein du conseil d’administration de la Fromagerie coopérative de  St-Albert il y a neuf ans, il achève son troisième terme consécutif. Comme la plupart de cette équipe, il y a fait son entrée comme administrateur. Selon les statuts et règlements de l’entreprise, il pourra se représenter lors des prochaines élections pour un dernier mandat de trois ans, ce qui est dans ses intentions.

Après des années difficiles à la suite de l’incendie qui a complètement détruit La Fromagerie en février 2013, Gérald Benoît s’estime heureux du progrès accompli, à commencer par la reconstruction qui a permis la réouverture des portes  18 mois plus tard.

« Le moral des troupes a été mis à l’épreuve, mais la volonté commune était là. On a commencé tranquillement parce que  l’important pour nous c’est  de garder notre qualité. Il y a eu des ajustements à faire, mais on a une très bonne équipe. »

L’an dernier, la Fromagerie St-Albert a transformé 30 millions de litres de lait. Pour l’année 2017, une projection de 40 à 45 millions semble réaliste. Les chiffres seront connus dans les prochaines semaines.

« Avant le feu, on transformait 26 millions de litres. C’est signe qu’on est dans la bonne direction. On a bâti une usine qui permet de transformer presque quatre fois plus. Ça avait été décidé par les membres pour répondre aux besoins pour les 10 à 20 prochaines années. Si on continue comme ça, on va arriver à presque à 50% de notre capacité. »

Il en parle avec passion. Cette fromagerie, c’est l’outil que ce sont donné des producteurs laitiers de St-Albert, il y a plus de cent ans. Aujourd’hui, leur nombre oscille autour de 33, selon le quota de transformation qui leur est alloué.

« On est producteurs et transformateurs en même temps. La Fromagerie a été  fondée il y a 123 ans, parce que les  producteurs voulaient que leur destinée soit entre leurs mains. »

Maintenant que la stabilité est au rendez-vous, il est temps de relever de nouveaux défis dont tirer son épingle du jeu malgré l’arrivée de l’Accord économique et commercial global (AECG) conclut avec l’Union européenne. Miser sur l’optimisation des coûts de production semble la voie de l’avenir, estime le président.

« Il  faudrait investir dans la nouvelle technologie pour être plus efficace. On parle de robotique et ces choses-là.  Avec l’AECG c’est sûr  qu’il va falloir s’adapter au nouveau système, mais on va garder notre fromage 100% lait. C’est notre force. Notre marché frais c’est notre marché de niche. On risque d’être plus affecté sur les fromages de vieillissement. C’est sûr  que ça nous préoccupe, mais on  va s’arranger pour sortir gagnant. »

La Fromagerie tentera elle aussi d’obtenir sa part des compensations du fédéral destinées aux transformateurs pour justement moderniser ses infrastructures. Mais le mot d’ordre demeurera toujours, la qualité.

 «  Je suis très fier de notre fromage et très fier de l’héritage qu’on lègue à la prochaine génération. »

Notons que la Fromagerie coopérative St-Albert vient de remporter le prix de l’entreprise de l’année dans la catégorie agroalimentaire lors du Gala de l’Excellence de Prescott et Russell que se déroulait le

L’homme derrière le président

Producteur laitier à St-Albert, Gérald Benoît dirige la Ferme Geranik avec son épouse Anne-Marie et deux de ses six enfants, Christian et Jasmin. De gros projets d’agrandissement et de modernisation y sont d’ailleurs en cours.  La nouvelle étable pourra accueillir jusqu’à 60 vaches de plus en lactation. Présentement le troupeau en compte 124 en lactation plus 12 taries pour un quota de 191,5  kg de gras par jour.

Il avait fait l’acquisition de cette terre en 1977, de la famille Rochon, son frère jumeau Reynald s’étant établi sur la terre paternelle. Un bref séjour à la ville l’avait convaincu que sa place était bien sur la ferme.

« J’ai travaillé en ville deux ans pour Bell Canada puis un an et demi dans la construction à faire de la finition de maison. Mais comme j’avais été élevé sur une ferme laitière mon rêve était de revenir dans ce domaine-là. Dès que j’ai eu l’opportunité, je l’ai fait. Ça fait quarante ans que j’y suis et j’y ai élevé une famille de six enfants. On ne voit pas le temps passer parce que c’est une passion. L’argent ne fait pas le bonheur, l’important c’est d’aimer ce que l’on fait. »

Serein face à ses accomplissements, Gérald Benoît a toutefois été mis à dure épreuve en perdant sa première épouse, Nicole, des suites d’un cancer. Elle n’avait que trente ans. Il se retrouvait veuf avec deux jeunes enfants.

Ce pan de son histoire est inscrit dans les lettres qui forment le nom de la ferme, mais dit-il, l’histoire serait trop longue à expliquer. Une chose est certaine, ce nom comporte plusieurs facettes de sa vie.