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le Mercredi 21 septembre 2011 0:00 Volume 29 Numéro 03 Le 21 septembre 2011

L’agriculture, notre priorité !

L’agriculture, notre priorité !
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Dans le cadre de la cam­pagne électorale en cours, peu d’organismes agricoles ou francophones prendront parti en faveur d’un parti po­litique ou d’un autre, devoir de neutralité oblige. De plus, les plateformes sont tellement inégales qu’aucun ne s’est ris­qué à les comparer. Les diffé­rences aux niveaux agricoles et francophones sont frappantes.

C’est dans le même ordre d’idée que l’UCFO vous in­cite à consulter vous-même les plateformes des différents partis ou de rencontrer et de questionner les candidats qui se présentent dans votre cir­conscription. L’UCFO étant un organisme apolitique, nous n’émettrons pas de recomman­dation en faveur d’un parti, mais voici cependant les prin­cipaux enjeux que nous perce­vons, sur lesquels nous aime­rions attirer votre attention et auxquels nous souhaiterions voir apporter des éléments de solution. Ces enjeux ont été tirés des conclusions de notre consultation de l’hiver dernier et de certaines de discussions avec des représentants des mi­lieux agricoles et francophonie. 1. La relève agricole

La nouvelle génération d’agriculteurs fait face à des défis sans cesse grandissants, qu’ils soient d’ordre financier, législatif, social ou technique. En effet, le secteur agricole génère un très faible retour sur l’investissement, mais contri­bue énormément à l’occupation du territoire et à la vitalité des milieux ruraux. Les entreprises grossissent ou se diversifient et les milieux ruraux se dévita­lisent au profit des centres ur­bains. Le support technique né­cessaire à coût abordable et les services indispensables pour l’épanouissement d’une jeune famille agricole sont de plus en plus diffus. Dans ce contexte, comment créer un environ­nement social et économique pour stimuler l’arrivée de la prochaine génération d’agri­culteurs qui nous nourrira?

2. Les services en français

Les agriculteurs franco­phones de la province, au même titre que tous les autres Franco-Ontariens, souhaitent obtenir des services en fran­çais de qualité et que ceux-ci soient offerts de façon proac­tive. Dans le même ordre d’idée, en tant qu’entrepre­neurs, les agriculteurs franco-ontariens souhaitent recevoir les services gouvernementaux ou ceux offerts par les diffé­rents mandataires, en fran­çais de façon à ce que leur entreprise se développe et s’épanouisse dans la langue de leur choix, soit en français. 3. Créer un environnement d’affaires et législatif per­formant

Les fermes, on l’oublie sou­vent, sont des entreprises et évoluent dans un contexte lé­gislatif qui doit leur permettre de se développer tout en garan­tissant la protection du public. Les secteurs agricole et agroa­limentaire sont extrêmement régis et contrôlés. Qu’il s’agit de normes environnementales, de transformation alimentaire, de production en générale, nous reconnaissons souvent la nécessité de ces règlements, mais leur lourdeur administra­tive affecte la compétitivité de notre industrie.

4. Production d’énergie à la ferme

Les agriculteurs, soucieux de diversifier leurs activités de production et conscient de leur capacité à produire une énergie propre, souhaitent obtenir le support nécessaire et un envi­ronnement législatif adéquat afin de leur permettre de sai­sir ces opportunités d’affaires.

5. Valorisation de la profes­sion agricole

De plus en plus d’Ontariens habitent en milieu urbain et on perdu contact avec le milieu agricole et ignore tout de la façon dont leurs aliments sont produits. Il devient urgent de stimuler l’acquisition de connaissances sur les réalités agricoles par les citoyens de la province afin de mettre en va­leur l’excellence de la qualité de nos produits, mais également les contraintes de production auxquelles sont confrontés nos agriculteurs. En ce sens, toute campagne de promotion de l’achat local et toutes les institu­tions ontariennes sont les bien­venues. Ces campagnes de sen­sibilisations, particulièrement dans les écoles et les milieux scolaires, sont d’ailleurs deve­nues nécessaires afin de recréer le lien entre les agriculteurs et les consommateurs.



Profil de la population agricole

Par Isabelle Lessard, journaliste
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 Selon le recensement national de 2006, l’Ontario compte plus de 178 500 agriculteurs, qui ne représentent que 1,5% de la po­pulation totale. Parmi eux, on retrouve 3 115 cultivateurs dont la langue maternelle est le français. D’ailleurs, on a dénoté une légère hausse du nombre d’agriculteurs franco-ontariens par rapport aux données publiées en 2001.
Le vieillissement de la population se fait aussi ressentir chez les agriculteurs. L’âge moyen de ceux-ci ne cesse d’augmenter de­puis plusieurs années, se situant à 54 ans en 2006. La population agricole en général aussi suit cette tendance, se situant à 38 ans, en hausse de 2,1 ans par rapport aux statistiques précédentes.
Les données de Statistiques Canada révèlent que 96% des agri­culteurs habitent en milieu rural, la maigre proportion restante ont élu domicile en milieu urbain. La campagne ontarienne accueille cependant aussi une population rurale non agricole, c’est-à-dire des gens qui ont choisi de s’installer en campagne par amour pour les espaces verts et la nature, mais ne prati­quant pas un métier dans le vaste domaine de l’agriculture. Ce choix a été celui de 15% de la population totale ontarienne.