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le Jeudi 23 juin 2022 12:39 Alimentation

La chrysomèle rayée du concombre, un ravageur qui ne pardonne pas

La chrysomèle rayée du concombre, un ravageur qui ne pardonne pas
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La chrysomèle rayée du concombre est facilement identifiable par ses bandes noires et jaunes sur le dos. Crédit Joseph Moisan-Des Serres, MAPAQ

Par Charles de Maisonneuve

La chrysomèle rayée est un important ravageur des cucurbitacées (concombres, melons, citrouilles, courges). L’adulte peut rapidement détruire une culture de jardin en transmettant la maladie du flétrissement bactérien par la bactérie Erwinia tracheiphila.

Une fois contaminé, il n’est pas possible d’éradiquer la maladie. La prévention est donc la clé pour préserver les plantations de concombre ou de melon qui résistent le moins bien à la maladie.

 La chrysomèle rayée reste un ravageur important même s’il ne transmet pas de bactérie. Comme elle se nourrit de feuilles, de tiges et de fleurs en faisant des trous, la plante n’arrive pas à faire suffisamment de photosynthèse pour croitre normalement à un rythme normal. Finalement, ses larves se nourrissent des racines et elles peuvent accentuer les symptômes de stress hydrique.

On reconnait facilement la chrysomèle rayée par ses rayures noires et jaunes bien définies sur les ailes en carapace (dos de l’insecte), son thorax orangé, sa tête et ses antennes noires et les bandes noires et jaunes sur les pattes. Ce ravageur mesure environ 6 mm et il peut être confondu avec deux autres types de chrysomèles, dont la chrysomèle maculée aussi vectrice de la maladie.

Quand et comment traiter

Les insectes sortent de terre au mois de mai quand le sol atteint une température de 10oC. Ils deviennent beaucoup plus visibles du début à la mi-juillet. Ils arrivent souvent soudainement suite à des journées chaudes et humides. Leur présence se poursuit avec une 2e génération qui perdure jusqu’aux températures froides de septembre. La première génération est la plus dommageable d’où l’importance de faire la lutte tôt en saison. Il est recommandé d’intervenir surtout entre le stade cotylédon et 5 vraies feuilles.

Les produits à faible impact ont une efficacité partielle et  servent à réduire les populations. Un pesticide naturel facilement disponible en jardinerie est le mélange de savon insecticide et de pyréthrine (type End All ou Trounce). Il faut l’appliquer très tôt le matin, car la pyréthrine se dégrade rapidement au soleil (10 à 12 minutes) et le produit doit être en contact direct avec l’insecte pour être efficace. Les insectes sont plus faciles à atteindre quand ils ne volent pas soit à une température inférieure à 18oC. 

 Il est possible d’utiliser un biopesticide (ex. Get-Out-Grub) composé des nématodes Steinernema et Heterorhabditis contre les vers blancs du gazon sur les larves de chrysomèles situées dans le sol. Il faut traiter la plante quand la terre est humide, donc de juin jusqu’à la mi-juillet (dépendamment du climat). Le traitement doit principalement être localisé sur les gazons denses et les zones de culture de cucurbitacées, des surfaces privilégiées pour la ponte. 

  Certaines substances sont utilisées comme répulsifs sur le feuillage. Des extrait à l’éther (pulvérisés à 50% de concentration) de pignons (graines) de pin blanc (Pinus strobus), de feuilles de genévrier rouge (Juniperus virginiana), de sanguinaire (Sanguinaria canadensis) et de la fougère (Driopteris marginalis) sont mentionnés dans la documentation. Il y a également des solutions de piment fort et d’ail et des solutions de cendre et de chaux hydratée.     

  En matière de culture biologique commerciale, les producteurs peuvent utiliser de l’argile blanche kaolin (Surround WP). D’autre part, l’huile de Neem a un effet répulsif et il perturbe le développement normal de la chrysomèle. Malheureusement, le pesticide n’est pas homologué au Canada. Il est légèrement toxique pour les humains et il est fortement toxique pour les abeilles.