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le Mardi 6 avril 2021 12:34 Volume 38 Numéro 8 - Le 19 mars 2021

La Ferme Ojalammi : une oasis à la campagne de Warren

La Ferme Ojalammi : une oasis à la campagne de Warren
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Par Marc Dumont, collaborateur spécial du Nord

« Nous avons fait du chemin lors des trois dernières années », confie Renée Germain. Elle et son conjoint, Matt Ojalammi, souhaitaient quitter Sudbury et étaient à la recherche d’un espace où les enfants pourraient courir librement avec les chiens. « Nous sommes tombés amoureux de notre ferme de 29 acres à Warren dès la première visite », se souvient Renée. « Il y a eu un lien instantané avec la terre et le potentiel qu’elle offrait de devenir une petite ferme d’agrément et un verger. C’est la meilleure décision qu’on ait prise ! »

Au début, Renée et Matt ont passé beaucoup de temps sur la route pour le travail et l’école, car ils travaillent tous les deux à Sudbury. Toutefois, le jeune couple vous dira que « cela valait la peine pour la liberté que nous avions et les souvenirs que nous étions en train de créer ». Les enfants, Elyse et Loïk, voulaient des poneys. Ainsi, pourquoi ne pas ajouter aussi des poules, des cochons, des vaches, des moutons, des chèvres des lapins et des canards?

Renée et Matt ont donc commencé avec un jardin et, pour profiter pleinement de leur aventure, ils se sont lancés en production hydroponique. Suivants de nombreuses recherches et conseils, ils ont construit deux serres de 4500 pieds chacune et depuis l’an dernier, cultivent 4000 laitues et bientôt des tomates. Les laitues sont vendues dans les épiceries de Sudbury, à la ferme et dans leur communauté. « C’est toute une aventure, mais quel plaisir d’avoir nos enfants à nos basques alors que nous construisons une petite entreprise familiale! », s’exclame Renée.

Le couple a choisi de faire de la production hydroponique en serre. « On chauffe au propane afin de produire tout l’hiver. Pour commencer une petite entreprise, c’est moins cher par pied carré que de louer un espace industriel. En serre, les laitues profitent du soleil », explique Matt. « En novembre et décembre, la production baisse et déjà, même à -25°C en janvier, en plein soleil, ça reprend. C’est beau à voir! », ajoute Renée. « La production hydroponique prend moins de place. Pas besoin de pratiquer la rotation : après 8 semaines, tu laves et ressèmes. »

Lorsque Renée et Matt ont annoncé à leurs parents qu’ils comptaient déménager à la campagne, ces derniers étaient sceptiques : « Ils étaient loin d’être convaincus qu’on s’adapterait », raconte Renée. « On adore ça! Notre qualité de vie s’est grandement améliorée. On fait tant de choses qu’on ne pourrait pas faire. Pour les enfants, c’est le plein air, des expériences tellement différentes. Ils vivent avec notre cinquantaine d’animaux. Ils peuvent prendre un canard dans leurs bras », confie Renée avec enthousiasme.

Renée et Matt sont bien conscients qu’ils ont développé un style de vie qui leur est unique. Les enfants apprennent à travailler avec la routine. « Ils sont excités à l’idée de faire des cueillettes », témoigne Renée. De plus, il y a des leçons de vie à apprendre. Par exemple les enfants savent maintenant que quand le coyote rôde, il peut attraper des poules! « Dans un monde de gratification instantanée, nous prenons du recul pour apprécier », exprime Renée.

La petite fermière Elyse

Leur fille de 7 ans, Elyse, partage sa passion pour les animaux avec de courtes vidéos pour ses amis en classe. Elle en a notamment fait une sur l’œuf qui devient un poussin. « Des amis de la ville viennent et veulent aller dans le poulailler. Elyse leur fait aussi tenir un lapin dans les bras. Nos enfants se voient comme chanceux de vivre ici », fait savoir Renée. Les enfants ont un petit véhicule qui leur permet de faire visiter la ferme avec une poule à l’arrière du véhicule. « Pour les amis, ça amène des WOW », dit Matt Ojalammi. Des vidéos sont disponibles sur la page d’Elyse au www.facebook.com/lapetitefermiereElyse.

« Nous avons pris le chemin le moins fréquenté en nous concentrant sur un mode de vie moins programmé et plus organique. Ça nous connecte à la nature et nous aide à nous sentir ancrés. La vie à la ferme nous apprend que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous et même quand les journées sont éprouvantes, nous ne changerions rien, car nous avons trouvé notre bonheur », concluent Renée et Matt.