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le Mercredi 30 juin 2021 14:24 Volume 38 Numéro 11 - Le 18 juin 2021

La stigmatisation et le manque de ressources empêchent les agriculteurs d’obtenir l’aide dont ils ont tant besoin en matière de santé mentale

La stigmatisation et le manque de ressources empêchent les agriculteurs d’obtenir l’aide dont ils ont tant besoin en matière de santé mentale
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Soumis par : Angele D’Alessio, Promotrice de la santé mentale

La fête des Mères n’a pas été de tout repos pour Harding Nelson. Ce jour-là, il a dû ramasser des centaines de poulets et les transporter jusqu’à sa ferme située à 50 kilomètres à l’est d’Ottawa. Lui et quelques membres de sa famille ont passé des heures à décharger les volailles.  «Ma mère m’a aidé aussi», dit M. Nelson. «Elle a été très généreuse. Lorsque nous avons terminé, elle a serré mes enfants dans ses bras, même s’ils étaient couverts de fumier de poulet.»

Nelson, un petit agriculteur qui élève des poulets et des bovins de boucherie, était heureux de passer du temps avec ses proches. La plupart du temps, il passe de longues heures à travailler en solitaire. La plupart des autres agriculteurs font de même, même lorsqu’ils sont malades. Ils doivent également faire face à une météo imprévisible, qui affecte les récoltes, aux maladies animales et au stress financier. Beaucoup d’entre eux souffrent de problèmes de santé mentale. C’est particulièrement vrai pendant leurs saisons les plus chargées, au printemps et à l’automne.

Un sondage réalisé en 2016 auprès de plus de 1 100 producteurs agricoles a révélé que 45% d’entre eux subissaient un stress élevé, que 58% d’entre eux souffraient d’anxiété et que 35% étaient déprimés. Près de 68% des répondants ont obtenu un score inférieur à celui des personnes travaillant dans d’autres secteurs d’activité en termes de résilience.

Les agriculteurs ont plus besoin d’aide que la plupart des autres, mais ils en reçoivent moins en raison de l’accessibilité limitée aux ressources en santé mentale et de la stigmatisation de la santé mentale dans le milieu agricole.

De nombreux agriculteurs considèrent leur travail comme un mode de vie et ont tendance à le faire passer avant leur propre bien-être. Ils se considèrent comme stoïques et indépendants, et sont donc enclins à considérer la détresse mentale comme un signe de faiblesse.

«Lorsqu’il s’agit d’agriculteurs, vous avez affaire à un groupe de personnes très traditionnelles», explique Nelson, qui a également servi dans l’armée pendant plus de 15 ans et fait maintenant partie des forces de réserve. «Si vous parlez du fait que vous êtes confronté à des problèmes de santé mentale, vous risquez d’être perçu comme quelqu’un qui ne peut pas faire face à l’agriculture et qui ne devrait pas le faire – si bien que de nombreux agriculteurs souffrent en silence.»

Mais même lorsque la stigmatisation n’est pas un obstacle à obtenir de l’aide, le manque de ressources l’est. Elles sont rares et difficiles d’accès pour ceux qui travaillent à des heures imprévisibles dans des régions éloignées. C’est pour cette raison que la division ontarienne de l’Association canadienne pour la santé mentale et la Fédération de l’agriculture de l’Ontario ont lancé un programme intitulé In the Know pour aider les agriculteurs à reconnaître, à comprendre et à faire face aux problèmes de santé mentale.

Les agriculteurs de 16 régions agricoles de la province peuvent assister à des séances de quatre heures animées par des professionnels de la santé mentale qui ont de l’expérience en agriculture ou qui travaillent en étroite collaboration avec ceux qui en ont. Les participants abordent des sujets tels que le stress, la dépression, l’anxiété, la toxicomanie et entament des conversations sur la santé mentale et le bien-être.

Nelson travaille pour rester en forme physiquement et mentalement. Un soir, après avoir mis ses trois jeunes enfants au lit, il est sorti pour travailler sur une clôture. «J’ai alors pris un moment pour apprécier mon environnement. J’ai regardé autour de ma ferme, écouté les sons et me suis senti reconnaissant de ne pas travailler dans un bureau», dit-il. «Vous devez trouver un moyen de vous détendre. Vous devez prendre le temps de vous arrêter [… ]»  

Pour de plus amples renseignements sur le programme In the Know, communiquez avec votre succursale locale ou avec Mike Feenstra à [email protected]. Vous trouverez ici d’autres ressources en matière de santé mentale dont peut bénéficier la communauté agricole.

Les informations fournies ne remplacent pas les conseils d’un professionnel. Si vous avez besoin de conseils, veuillez consulter un professionnel de la santé qualifié. Pour de plus amples informations ou si vous souhaitez accéder à nos services à l’ACSM, veuillez appeler le 1-800-493-8271 ou consulter notre site web à l’adresse www.cmha-east.on.ca.

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