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le Jeudi 24 octobre 2013 14:02 Volume 31 Numéro 05 Le 25 octobre 2013

L’eau d’érable de la forêt Larose bientôt récoltée

L’eau d’érable de la forêt Larose bientôt récoltée
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Les Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR) pourront bientôt se vanter d’avoir du sirop d’érable certifié FSC (Forest Stewardship Council) produit ici même, dans la forêt Larose. Une dizaine d’acériculteurs ont assisté à la visite d’une érablière de 49 hectares, le 9 octobre, dans le but de soumettre leur offre de service pour exploiter les érables établis dans cette forêt de propriété municipale.

Situé sur le chemin de comté 8, entre Bourget et Lemieux, le vaste lot offre une possibilité de 8 100 entailles, soit l’équivalent de la même quantité de litres de sirop, puisqu’une entaille permet de produire approximativement un litre de ce liquide épais sucré tant apprécié.

Les CUPR ont décidé de faire cet appel d’offres auprès des acériculteurs afin de diversifier les usages de la forêt Larose, un boisé aménagé de 26 044 acres s’étendant de Bourget à Casselman, en passant par Cheney et Limoges.

« C’est une valeur ajoutée aux boisés. On ne pense pas en tirer de gros revenus », estime Louis Prévost, directeur de l’urbanisme et de la foresterie des CUPR.

Ce dernier est cependant très excité à l’idée de travailler sur ce projet novateur puisqu’il s’agit du premier de ce type à voir le jour dans la région de la Capitale nationale et que le sirop d’érable extraie d’une forêt FSC – un label environnemental qui certifie que l’on respecte des procédures de gestion durable – est difficilement trouvable.

« On pourra faire la promotion du sirop de la forêt Larose parce qu’elle est certifiée FSC, donc on en fera la publicité et on prévoit en donner en cadeau », explique fébrilement M. Prévost.

L’idée originale est venue il y a quelques années à la demande d’un acériculteur qui avait été le premier à flairer la bonne affaire et le potentiel de cette forêt. Ce dernier avait demandé la permission de louer une parcelle pour y entailler les érables. Loin de déplaire aux administrateurs de la municipalité de l’Est ontarien, l’idée a fait son bout de chemin et a mené à une analyse par laquelle on a découvert un « excellent site » dont le rendement était prometteur vu la maturité des arbres.

Bail à long terme

L’érablière a déjà été aménagée par les services forestiers des CUPR afin de préparer le site pour son éventuelle exploitation. Une coupe de bois a été effectuée et les érables ont tous été identifiés en fonction du nombre d’entailles que chacun pourra subir.

L’exploitant qui aura remporté l’appel d’offres n’aura qu’à installer la tubulure, les pompes, les réservoirs nécessaires à la collecte et possiblement un entrepôt semi-temporaire dans lequel il pourra stocker l’eau d’érable. Mais pas question de construire des installations permanentes pour faire bouillir l’eau ou même accueillir les becs sucrés pour déguster le futur sirop.

Il faudra donc que ce soit un producteur déjà équipé qui pourra faire bouillir sa sève ailleurs.

Et attention ! Qui veut bien exploiter cette érablière devra s’engager à long terme. Il est prévu de signer un bail de 15 ans avec l’acériculteur qui remportera l’appel d’offres. « Il y a beaucoup d’infrastructures qui doivent être mises en place, explique M. Prévost, donc pour que ce soit rentable pour l’individu qui remportera la course, il faut que ça vaille la peine. »

Les gens qui avaient l’intention de soumissionner devaient obligatoirement se présenter à la visite du site le 9 octobre, sans quoi leur offre sera automatiquement rejetée. « C’est pour éviter que les gens argumentent après coup en disant qu’ils ne savaient pas ci ou ça », argumente le directeur.

Les soumissions sont acceptées jusqu’au 1er novembre prochain. La mise minimum a été fixée à 0,50 $ par entaille, soit l’équivalent de 4 050 $ au total.

D’autres lots pourraient être rendus disponibles « éventuellement, mais pas à court terme », puisque les arbres ne sont pas suffisamment matures dans les autres sites identifiés.

L’exploitation de l’érablière de la forêt Larose débutera dès le printemps prochain.

« Je ne sais pas si ce sera à 100 % [de sa capacité de production], mais ce sera définitivement une production complète d’ici deux ans », raconte M. Prévost. C’est que l’investissement nécessaire pour l’équipement est important et l’installation de la tubulure sur les 49 hectares prendra un certain temps.