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le Mercredi 7 avril 2010 0:00 Volume 27 Numéro 15 Le 7 avril 2010

Les Loranger s’installent à New Liskeard, Nord Ontario

Les Loranger s’installent à New Liskeard, Nord Ontario
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La toute nouvelle étable construite sur la Ferme Chieftain à New Liskeard. Photo M.Dumont.

Une étable neuve avec une technologie de pointe et une technologie qui a fait ses preuves: voilà ce qui a suffit pour attirer ce printemps 500 à 600 visiteurs à la ferme Chieftain située sur la Route 65 Est juste avant d’arriver au centre commercial à New Liskeard.

L’automatisation est présente partout dans l’étable et l’ordinateur y règne en maître: à partir de l’alimentation, du nettoyage de l’étable, du refroidisseur à lait jusqu’à l’identification des vaches au salon de traite par un système dans le plancher de ciment qui repère la puce fixée à la patte de la vache.

Ah oui! Même le nouveau système d’aération actionne des panneaux de Plexiglas au lieu des rideaux ou des tubes gonflables habituels. Cette innovation a l’avantage d’inonder l’étable de lumière. De plus, la bâtisse est divisée en quatre sections et les panneaux s’ouvrent de façon indépendante selon la température d’un coin de l’étable ou l’autre. Tout ça était suffisant pour susciter l’enthousiasme des cultivateurs venus des deux cotés de la frontière provinciale admirer les innovations.

La ferme de 240 acres, acquise en avril 2009, est au nom de Samuel Loranger, 19 ans. Il peut à lui seul s’occuper de la traite et du soin des animaux. L’étable accommode 70 vaches laitières et la traite se fait en une heure et demi dans un salon de 2 rangées de 5 trayeuses.

Un bijou d’efficacité!

« C’est une étable où il est agréable de travailler, c’est pas éc’urant », exprime chaleureusement Bazil. Présentement le quota est de 35 kilos. de gras et devrait passer à 80 prochainement.

C’est que chez les Loranger, Bazil et Mary, on pense à la relève: le couple a 6 garçons.

Pourtant, ils ont déjà 145 Holstein en lactation, 25 vaches sèches et 150 taures sur une ferme à Earlton située à une trentaine de km de New Liskeard. Mais la distance n’est pas un problème: l’ordinateur retrace l’histoire de chaque vache que ce soit celles d’Earlton ou de New Liskeard.

Mary y voit tout comme pour le secrétariat avec la comptabilité, les achats’ Puis Bazil prétend que Mary a un talent vétérinaire peu commun: « Un partenaire idéal! »

Il y a beaucoup d’action sur les exploitations agricoles des Loranger. En 1997, ils achètent leur voisin à Earlton; bâtissent une étable et l’année suivante, un bâtiment pour les taures. Le quota monte jusqu’à 210 kilos. C’est trop, les Loranger en vendent et en 2006, cette terre est vendue. C’est à ce moment que la terre de New Liskeard est achetée.

Les installations sont vétustes: la vieille grange et les deux silos sont démolis!

Alors pourquoi ne pas se donner un nouveau défi en agriculture tout près! « Je ne voulais pas voyager les 29 kilomètres tous les jours et je voulais faire quelque chose », vous dira Bazil.

Autre interrogation: Pourquoi un tel investissement quand on parle de disparition possible du système de quota de lait en Ontario?

La réponse de Bazil est simple: « Ça fait 32 ans que je suis dans la production de lait et ça fait 32 ans qu’on parle du danger de l’abolition du quota de lait. Le système de quota est un bon système: le prix du lait est juste et stable et le consommateur a un bon produit à un bon prix. »

« Les Américains s’intéressent à notre système. Là-bas quand le prix chute pour les producteurs, il ne baisse pas à l’épicerie. S’il y a des changements, il faudra s’ajuster. »

« En attendant ce que je fais est pas mal meilleur que la retraite et ce défi-ci me donne du plaisir! Puis si je vendais, c’est toute me vie sociale qui s’envolerait. J’ai vu des amis qui ont vendu. Au bout d’un certain temps, on n’a plus rien à se dire parce ce qu’il n’y a plus rien en commun. Puis une personne qui fait rien devient ennuyeuse. Je m’occupe de ma santé, je mange bien et il me semble qu’il n’y a jamais assez de temps ».