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le Mercredi 9 avril 2014 11:37 Volume 31 Numéro 15 Le 11 avril 2014

Les premières coulées se sont fait attendre

Les premières coulées se sont fait attendre
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Le printemps qui s’est présenté à nos portes avec plus de retard qu’à l’habitude a causé plusieurs maux de tête aux acériculteurs ontariens qui attendaient avec impatience que les premières gouttes d’eau d’érable coulent des entailles. Ces producteurs ont accusé un retard de deux semaines dans leur production.

Bien que Dame nature ait tardé pour nous envoyer des températures au-dessus du point de congélation pendant le jour, les becs sucrés, eux, étaient au rendez-vous dès le début du mois de mars. Ils ont reçu dans leurs assiettes du sirop de la cuvée 2013, tandis que les acériculteurs s’impatientaient et s’affairaient à entailler les érables plus tard qu’à l’habitude.

L’absence de chaleur suffisante pour faire couler la sève a retardé la traditionnelle saison des sucres en date du 3 avril, soit près de deux semaines plus tard qu’à l’habitude.

Jean-Marc Levac qui exploite l’une des plus grosses érablières de l’Est ontarien, soit 4 500 entailles, explique que les premières coulées se font généralement attendre autour du 20 mars.

« La première fin de semaine d’avril, c’est toujours notre plus grosse fin de semaine, et cette année, on a débuté juste un petit peu cette fin de semaine-là », explique l’acériculteur de Riceville.

Le président de l’Association des acériculteurs francophones de l’Est Ontario, Gilles Poirier, estime que ce retard saisonnier pourrait diminuer sa production de moitié, voire du deux tiers de sa production normale.

Quoi qu’il en soit, ils se veulent tous très prudents quant à leur prédiction pour la saison 2014. Ils craignent que cela ne dure qu’une semaine.

Courte saison, même travail

Si à première vue le potentiel de cette saison s’avère décevant, les dépenses pour entretenir et nettoyer la cabane à sucre ainsi que le matériel utilisé pour confectionner les produits d’érable seront les mêmes  que pour une bonne saison. « Que tu fasses un gallon ou cent gallons, tout est sali. C’est autant de travail à nettoyer et pour la préparation. C’est ça un peu qui est décevant quand tu n’en fais pas pour la peine, mais c’est la nature », confie André Chartrand, un acériculteur de Bourget.

Se conformer à la nature

Bien que le système de tubulure s’avère pratique afin de récolter la sève des érables puisqu’elle fait économiser de nombreuses heures de travail, les producteurs doivent composer avec des animaux au goût raffiné. Plusieurs producteurs ont remarqué des fissures dans leurs tuyaux occasionnés par des morsures d’écureuils, de coyotes et de ratons laveurs assoiffés, ce qui occasionne des pertes de rendement.

En près de trente ans, c’est la première fois que Jean-Marc Levac remarque des dommages à ses tuyaux. Il a observé notamment des écureuils, mais aussi par des pic-bois perforer sa tubulure cette année.

Gilles Poirier, lui, pense avoir trouvé la solution à son problème. « Le printemps passé, j’ai nettoyé la tubulure avec de l’alcool 70 % et de l’alcool isopropylique. Cette année, j’en aie eu beaucoup moins », affirme t’-il.