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le Jeudi 25 mars 2010 0:00 Volume 27 Numéro 14 Le 24 mars 2010

Lettre: À quoi sert de bouder le Collège d’Alfred’

Lettre: À quoi sert de bouder le Collège d’Alfred’
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Depuis que le Collège d’Alfred a pris la décision de se consacrer à l’agriculture biologique, un grand nombre des agriculteurs conventionnels de la région le boudent. Cela n’était que trop évident lors de la 6e Conférence annuelle sur la production laitière biologique, le 18 mars dernier.

Des producteurs laitiers sont venus d’aussi loin que de la Gaspésie, attirés par la qualité des sujets abordés et celle des conférenciers invités. Il n’y avait malheureusement que quelques producteurs de l’Est ontarien même.

Comme me le signalait le chercheur Robert Berthiaume, de la station agricole fédérale de Lennoxville, ce qui est vrai pour le biologique l’est souvent pour le conventionnel aussi. Les producteurs agricoles restent des travailleurs de la nature.

Les résultats d’importantes études FAITES DANS LA RÉGION sur l’impact économique de stratégies d’exploitation des fourrages en production laitière y ont été dévoilés. Avec à la clé une augmentation moyenne des revenus NETS à l’acre de plus de 500%.

Quel agriculteur d’ici peut se permettre de laisser de coté la chance d’augmenter autant ses revenus’ Il n’y avait pas que des producteurs bio à la conférence. Que les agriculteurs conventionnels se le tiennent pour dit, ils ont des leçons à tirer de recherches semblables autant que les autres. La division quasi religieuse et sectaire entre les « bio » et les autres, n’a plus sa place. Nous sommes tous dans le même bateau !

La quasi-totalité de la conférence était tout à fait neutre dans le ton. Si elle n’avait pas été organisée par un collège  »bio » ni portée dans son titre les mots « production laitière biologique », tous les observateurs n’y auraient vu que du feu. On entend parler de préoccupations environnementales en production conventionnelle aussi.

Le Collège a choisi la voie biologique parce qu’elle est la seule branche de l’agriculture en progression constante et que sa clientèle régionale conventionnelle fondait comme une peau de chagrin.

En sachant tout à fait que ce qui vaut pour l’un vaut pour l’autre.

Les agriculteurs d’ici, qui se sont longtemps plaint de la diminution des budgets consacrés à la recherche agricole régionale, feraient mieux de cesser de bouder le Collège.

Il y a ici des initiatives prises pour leur venir en aide, qu’ils avalent leur pilule et s’habituent à ce qu’il y ait en agriculture biologique des travaux et recherches qui peuvent grandement les supporter.

Quand bien même ils diffèrent sur l’approche de l’utilisation des fertilisants et autres « -icides », il n’en demeure pas moins que l’agriculture biologique prône l’autosuffisance à la ferme.

À moins que nos agriculteurs n’apprécient de voir le coût des intrants les étrangler et les transformer tranquillement en métayers des grandes corporations, ils ont intérêt à changer d’attitude. Ils en sont presque là de toute façon, prenant tous les risques pour voir leur argent garnir les poches des grosses corporations.

Les modèles économiques TESTÉS ICI par des producteurs LOCAUX et présentés à Alfred la semaine dernière en aideraient plus d’un’ Combien parmi vous refuseraient une augmentation de profit NET de plus de 1000 dollars l’acre?. bio ou pas bio?

signé: Michel Lachaume, hybrideur amateur, Rockland