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le Mardi 5 Décembre 2017 13:11 Volume 35 Numéro 08 Le 1er décembre 2017

L’UCFO passe le test du ministère de l’Agriculture

L’UCFO passe le test du ministère de l’Agriculture
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L’Union des cultivateurs franco-ontariens a passé haut la main le processus de révision de son statut particulier qui lui permet de jouir d’un financement stable. Le processus revient tous les trois ans et c’est au Tribunal d’appel de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales d’en décider.

L’UCFO a su démontrer qu’elle répond à tous les critères d’admission dont sensibiliser les francophones à l’agriculture et aux questions agricoles.

De la même façon, elle a fait la preuve de son rôle important dans l’offre de service en éducation et en formation se rapportant à des questions agricoles. Dans ce dossier,  la fondation de la Ferme d’éducation et de recherche du Campus d’Alfred s’avère une réalisation majeure.

Ainsi, le directeur général de l’UCFO, Simon Durand a décrit de quelle façon son organisme répond à la dizaine d’objectifs qui confirment son mandat.

« C’est une excellente nouvelle pour l’UCFO. Ça nous donne une stabilité pour être capable de bâtir pour les trois prochaines années avec un financement de base. Ça a été une décision très rapide et sans condition de la part du Tribunal.  Ça veut certainement dire que nous faisons bien les choses et que nous remplissons notre mandat malgré le peu de ressources que nous avons », a affirmé Simon Durand, directeur général de l’UCFO.

Le terme de trois ans débutait le 9 novembre dernier.

La petite histoire

Le financement spécial octroyé à l’UCFO découle d’un règlement inclus dans la Loi de 1993 sur l’inscription des entreprises agricoles et le financement des organisations agricoles. Dès lors, les associations agricoles accréditées peuvent prétendre à un avenir grâce à ce financement stable. Il en va de même pour l’UCFO qui bénéficie d’un statut particulier en vertu de cette loi qui stipule qu’une organisation francophone a droit à un financement spécial qui viendra des associations accréditées

« L’organisme francophone qui  a été désigné a toujours été l’UCFO. On est reconnu officiellement par une loi et par un règlement du Conseil des ministres. C’est une fierté », raconte Pierre Glaude qui était secrétaire général de l’UCFO à l’époque et qui se souvient de discussions animées pour obtenir ces droits.

Il aura fallu beaucoup de représentations auprès des décideurs politiques pour arriver à ce résultat.

Au début, l’UCFO n’est pas invitée à la table, mais les associations anglophones qui ont entrepris les démarches réalisent que cela pourrait ajouter du  poids lors des négociations. Ils souhaitent qu’une loi oblige les agriculteurs à payer une cotisation aux associations agricoles, ce que contestent plusieurs agriculteurs anglophones. D’où l’intérêt de mettre l’UCFO de leur côté.

« On nous a appelés et on nous a demandé de quel côté on était (par rapport à l’obligation de payer une cotisation)? On a répondu si ça nous donne quelque chose d’intéressant on est pour et sinon on est contre. Il y a eu plusieurs rencontres, parfois en présence du ministre. L’essentiel de tout ça c’est que grâce à un lobby fort, on s’est entendu avec la Fédération d’agriculture de l’Ontario (FAO) et la Fédération des agriculteurs chrétiens de l’Ontario (CFFO) pour une entente qui a été bonifiée avec le temps et qui a fait en sorte que l’UCFO a pu subvenir à ses besoins depuis », poursuit M. Glaude.

Le NPD (Nouveau Parti démocratique) qui est au pouvoir ces années-là dit qu’il est prêt à réfléchir. L’UCFO sollicitera aussi l’aide de l’Office des Affaires francophones.

« On a eu beaucoup d’aide de Gilles Pouliot qui était ministre délégué aux Affaires francophones. Il avait bien compris l’enjeu et il était bien respecté au sein du gouvernement NPD. Il a convaincu ses confrères qu’il fallait que l’UCFO ait sa part », se remémore M. Glaude.

La formule de financement a changé depuis 1993. Aujourd’hui, l’UCFO touche 1,5 % des cotisations des associations accréditées qui sont la FAO, la CFFO et le Syndicat national des cultivateurs-Ontario (SCN-O). Ces cotisations proviennent des agriculteurs ontariens ayant une ferme dont les revenus bruts s’élèvent à 7 000 $ et plus.