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le Mercredi 16 Décembre 2009 0:00 Volume 27 Numéro 09 Le 16 décembre 2009

Nord-Est ontarien: Un million d’acres de sol cultivable!

Nord-Est ontarien: Un million d’acres de sol cultivable!
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Un million d’acres cultivables ! C’est une des conclusions à laquelle est arrivé le groupe de travail qui faisait l’inventaire des terres cultivables situées entre Matheson et Constance Lake dans le Nord-est de l’Ontario. Cette étude, qui couvre le territoire des 13 municipalités de cette région, visait à identifier les terres agricoles déjà utilisées et non-utilisées.

On le sait, la baisse démographique, l’épuisement des ressources forestières occasionnent une certaine urgence de s’occuper plus intensément du développement régional. Après tout, la région recèle des sols argileux d’excellente qualité pourtant son agriculture est en perte de vitesse.

Pendent ce temps du côté québécois, l’industrie bovine est bien en vie. Il s’agissait alors de se donner une stratégie pour mettre en valeur une richesse qui pourrait redonner un second souffle économique à cette partie de la province. D’autant plus que l’avènement du Concours international de labour à Earlton amènerait beaucoup d’agriculteurs dans le Nord. Voilà le contexte qui amena l’étude.

L’étude à été menée en trois étapes. Il s’agissait d’abord de monter une base de donnés des sols utilisés et non-utilisés et d’en faire une classification par parcelle de 1000 acres selon la qualité. La deuxième étape était une analyse du potentiel de ces terres et de ce que cela peut représenter comme opportunités. Enfin la dernière étape cherchait à identifier les besoins, les défis et les lacunes pour arriver à profiter de telle ou telle opportunité.

Si l’espoir a été, à un moment, que ce million d’acres soit un jour couvert de céréales et de mil de qualité comme il est possible d’en produire dans le Nord, on s’est vite rendu compte qu’il fallait explorer d’autres solutions. Il n’y a plus d’infrastructures agricoles dans ces régions nordiques.

Puis la main-d’oeuvre avec de l’expérience pour appuyer des initiatives agricoles d’envergures n’est tout simplement plus là. Enfin il faudrait tuiler pour s’assurer d’une récolte et les marchés sont loin.

Par contre, étant donné la conjecture économique et le besoin de nouvelles sources d’énergie, le portrait change et c’est plein de promesses. On parle ici de la création de plantations pour produire de la biomasse afin d’alimenter les génératrices de la région.

Présentement les 13 municipalités impliquées dans le projet ont en main la portion des résultats de l’étude qui touche leur zone de planification. Il y a une base de données publiques et une partie confidentielle à l’étude.

Il appartient, par exemple, à chaque municipalité de divulguer les noms des propriétaires de telle ou telle parcelle de terrain afin de coordonner les efforts, les 13 municipalités ont formé une entité légale: le Réseau communautaire du Nord-Est.

La réaction à l’étude est positive; il y a de l’intérêt. Il y a des gens qui ont approché certaines municipalités pour des renseignements et obtenir le lien Internet à la banque de données.

D’ailleurs certaines municipalités comme celles de Hearst et de Cochrane ont déjà commencé avec des plantations. Même que Hearst en est à sa deuxième année de recherche. C’est qu’il s’agit de déterminer quelle variété de saule ou de peuplier hybride donnera le meilleur rendement selon telle ou telle pratique de culture et de récolte?

Pour Denis Bérubé, un des chercheurs impliqués dans l’étude, il est réaliste et il en vaut la peine de poursuivre dans la recherche de production de biomasse de qualité. « Si l’Hydro de l’Ontario veut s’éloigner de l’utilisation du charbon pour alimenter ses génératrices, il y a un besoin à combler dans la région du Nord  », affirme M. Bérubé.