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le Dimanche 25 janvier 2015 5:00 Volume 32 Numéro 10 Le 23 janvier 2015

Nouvelles classes de sirop d’érable d’exportation

Nouvelles classes de sirop d’érable d’exportation
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De nouvelles classes de couleurs du sirop d’érable d’exportation permettront aux consommateurs étrangers de mieux distinguer les différences entre les quatre catégories. Le gouvernement fédéral a modifié le Règlement sur les produits de l’érable (RPE) en y apportant entre autres une nouvelle classification et d’autres exigences. Il s’agit somme toute d’une nouvelle bien accueillie, mais qui aura très peu d’incidence sur les producteurs ontariens et aucune sur les consommateurs canadiens.

Le sirop d’érable exporté portera désormais les catégories « Canada catégorie A » ou « Canada catégorie de transformation », cette dernière étant destinée à la transformation alimentaire. Le Canada Catégorie A, pour sa part est défini par quatre classes de couleur et de goût soit : i) doré, goût délicat, ii) ambré, goût riche, iii) foncé, goût robuste, iv) très foncé, goût prononcé.

Les anciennes classes pouvaient porter confusion pour les consommateurs. Le sirop d’érable plus prononcé au goût était classé Canada no 2. Certains acheteurs pouvaient penser que les sirops foncés étaient de qualité inférieure, sans que ce soit nécessairement le cas.

Les produits du sirop d’érable purs porteront la mention « exclusivement issus de la sève d’érable ». Cette nouvelle exigence appuiera les décisions d’achat des consommateurs et évitera que ceux-ci se retrouvent avec du sirop de poteau.

« L’avantage avec ce nouveau règlement, c’est que le produit de l’érable arrivant sur le marché sera authentique, vrai et naturel. Cela fera voir au public, par exemple des clients au Japon et en Europe, ce qu’est vraiment du sirop d’érable », explique le président de l’Association des acériculteurs francophones de l’Ontario, Gilles Poirier.

« Nous ne pouvons pas dire que ça ne nous demandera pas d’efforts, mais c’est une très bonne nouvelle pour les producteurs de sirop d’érable », ajoute M. Poirier.

Les amendements au Règlement sont déjà entrés en vigueur depuis le 1er janvier 2015.

« Il y aura des coûts à court terme associés à ce nouveau règlement. Notamment l’acquisition de nouveaux kits de classement alignés aux exigences, et les étiquettes. Le gouvernement canadien donne une période de transition de deux ans pour s’adapter », explique Dave Chapeskie, directeur général de l’Institut international du sirop d’érable (IISE).

Il s’agit du maître d’œuvre de ce changement puisque c’est cet organisme qui a piloté les consultations qui se sont échelonnées sur une dizaine d’années. L’IISE est formé notamment d’associations acéricoles de provinces canadiennes et d’états américains.

Peu d’incidence en Ontario

En Ontario, les producteurs acéricoles non agrées par le fédéral demeureront soumis à la réglementation ontarienne. De fait, les modifications ne touchent pour l’instant que 207 établissements acéricoles à l’échelle du Canada, dont seulement 30 en Ontario, soit ceux qui exportent à l’extérieur de leur province ou du pays. Ces entreprises canadiennes de plus grande taille représentent cependant 90% de la valeur des ventes totales.

C’est donc dire que les consommateurs canadiens n’y verront que du feu. Les catégories identifiées sur les bouteilles et conserves mises en vente dans les épiceries demeureront inchangées puisqu’ils sont soumis à la classification provinciale.

Pour l’instant, rien n’indique que le ministère de l’Agriculture de l’Ontario prévoit une modification à son règlement à court terme pour s’harmoniser avec la nouvelle classification fédérale.

« Notre ministère révisera et évaluera les récents changements réglementaires du fédéral. Nous aurons besoin de consulter l’industrie avant de faire des changements au règlement provincial », s’est contenté de commenter Bryan Bossin, l’attaché de presse du ministre de l’Agriculture de l’Ontario.  L’échéancier prévu des consultations n’a pas été précisé.

La nouvelle norme fédérale prévoit également une exigence de traçabilité via l’attribution de code ou lots de production, des moyens pour prévenir la cristallisation et une meilleure authenticité du produit de l’érable.

Les États-Unis élaborent aussi une modification réglementaire semblable à celle adoptée au Canada.