le Jeudi 18 avril 2024
le Jeudi 20 Décembre 2001 0:00 Autres

Portrait d’une ferme d’arbres de Noël de l’Est ontarien Coupez soi-même l’arbre de Noël

Portrait d’une ferme d’arbres de Noël de l’Est ontarien Coupez soi-même l’arbre de Noël
00:00 00:00

Guy et Diane Brunet se préparent pour Noël toute l’année durant, mais ils sont toujours heureux d’accueillir les premiers clients dès le 1er décembre et les premières neiges!!!

Est-ce un retour aux anciennes traditions’ Est-ce parce que les gens se soucient davantage de l’environnement? Ou encore est-ce pour plusieurs l’occasion de débuter les Fêtes hâtivement? Chose certaine, pendant les quelques semaines avant Noël, des centaines de personnes se rendent à Limoges à la Ferme Edgeforest pour choisir et couper leur arbre de Noël. Depuis maintenant 16 ans, Guy et Diane Brunet les accueillent chaleureusement.

C’est en 1985 que Guy et Diane ont reçu des gens pour la première fois pour la coupe libre d’arbres. Ils avaient acquis la ferme en 1979 et y avaient plantés de jeunes pousses de conifères. La ferme s’étendait sur 90 acres et quelques acres étaient déjà réservées à la culture d’arbres à ce moment. C’est ainsi que l’aventure commença. Au début, ils vendaient aussi les arbres en ville, mais maintenant, ils se concentrent sur la vente directement à la ferme.

Il n’y a pas que le sapin!

Pour Guy et Diane, ce genre de ferme répondait directement à leurs besoins : «Nous savions que nous voulions une ferme, mais nous ne connaissons rien des animaux. Alors, la culture d’arbres s’est avérée très intéressante pour nous». Ils se sont inspirés des fermes d’arbres de la banlieue de Toronto où cette pratique est populaire depuis plusieurs années.

Aujourd’hui à la Ferme Edgeforest, près de 40 acres de terres sont consacrées à la culture de différentes variétés de conifères dont le pin sylvestre, l’épinette blanc, l’épinette bleue et le sapin baumier. «Les traditions concernant les arbres de Noël sont différentes chez les francophones, les anglophones et les Européens par exemple. Il faut donc répondre à tous les goûts», souligne Madame Brunet.

Plaisir garanti

Pour la plupart des clients de la ferme, la coupe et la décoration de l’arbre de Noël est une activité qui fait partie de la tradition de Noël. «À chaque année, nous venons le samedi couper notre arbre et le dimanche, nous faisons une journée Décorations. Ça fait partie de notre tradition et de la préparation pour Noël», racontent d’ailleurs Melody Downing et Margy Kupferschmidt qui étaient venus chercher leur arbre avec leurs enfants.

La plupart des gens viennent en famille ou entre amis et se plaisent énormément à choisir et couper leur arbre. Dès leur arrivée, une sciotte est remise à chaque groupe et les gens partent en direction des plantations. Ils choisissent leur arbre, procèdent à la coupe et ramènent leur arbre eux-mêmes ou grâce à la navette qui se promène à cet effet. Avant de partir, les gens peuvent déguster un petit chocolat chaud offert par la maison!

De bons arguments

En plus de procurer aux gens une activité familiale différente, la coupe d’arbre de Noël amène plusieurs autres avantages qu’il est difficile de négliger. Tout d’abord, les arbres sont frais et donc, durent plus longtemps. Il faut savoir que les sapins que l’on achète chez les marchands en milieu urbain sont souvent coupés depuis le mois d’octobre, alors ils perdent leurs épines plus rapidement.

Ce qu’il faut aussi mentionner, c’est que la coupe d’arbres à la ferme entraîne évidemment beaucoup moins de pertes. «Les arbres qui ne sont pas vendus, le seront l’an  prochain et en plus, les gens sont très respectueux et il est très rare qu’ils coupent plusieurs arbres», explique Diane. C’est donc un moyen intéressant de faire sa contribution à la protection de l’environnement.

De plus, il faut souligner que la Ferme Edgeforest retourne deux dollars par arbre vendu à la Fondation de la recherche pour le diabète juvénile. «C’est notre moyen de contribuer!»

Du travail, toute l’année durant

Certains peuvent penser à tord que ce genre de culture n’exige pas beaucoup de travail et d’attention. Ils oublient certainement plusieurs détails très importants qui sont nécessaires à la réussite. Par exemple, les conifères doivent être taillés une fois l’an afin de contrôler leur croissance et de s’assurer que leurs branches seront garnies. Aussi, pendant tout l’été, l’herbe des plantations d’arbres doit être coupée.

De plus, les Brunet effectuent des plantations à chaque année. Il faut savoir qu’il faut de 6 à 8 ans avant qu’un arbre arrive à maturité pour la vente. «Pour nous, le court terme se mesure en année!», mentionne d’ailleurs la propriétaire. Dans les premières années, il faut donc beaucoup d’intuition pour organiser les semis, parce que la croissance de l’entreprise se planifie presque 10 années à l’avance.

Le pire ennemi : les maladies

Pour que la ferme d’arbres soit rentable, il faut s’assurer de l’absence de maladies et de parasites. «Nous sommes chanceux, nous n’avons jamais eu de problèmes majeurs avec les maladies, mais nous sommes extrêmement vigilants», signale madame Brunet.

À la ferme Edgeforest, la gestion des plantations est une chose que l’on prend au sérieux. Une bonne rotation aide à prévenir les risques de maladies et d’infestation. Le ministère ontarien des Richesses naturelles offre aux Brunet des conseils pratiques et efficaces pour bien gérer leur plan de ferme. «Il faut aussi vérifier bien des choses avant d’intégrer une nouvelle espèce d’arbres. Certaines variétés sont plus propices à attirer les ennuis», ajoute-t-elle.

La Ferme Edgeforest accueille à chaque année de plus en plus de clients, surtout grâce au bouche à oreille. Les gens viennent des villages avoisinants, mais surtout d’Ottawa, d’Orléans et de Kanata. Après avoir tenté plusieurs expériences en ouvrant une boutique de Noël, en offrant d’autres variétés d’arbres, en procédant à différentes campagnes publicitaires, il est évident que Guy et Diane sont maintenant arrivés à créer une entreprise originale et bien établie.

 

Saviez-vous que…

¨      Présentement, 98 % de la production canadienne des arbres de Noël provient d’exploitations sylvicoles, contrairement aux années 1950 où elle provenait majoritairement des forêts.

¨      Les espèces d’arbres les plus populaires sont le sapin baumier, le sapin Fraser, le pin écossais et l’épinette blanche.

¨      Les principaux producteurs sont le Québec (32 %), la Nouvelle-Écosse (30 %), l’Ontario (18 %) et le Nouveau-Brunswick (11 %).

¨      Le Canada a exporté 2,54 millions d’arbres de Noël en 2000, pour une valeur de 38,5 millions de dollars. Environ 98 % des produits sont expédiés aux États-Unis durant les mois de novembre et de décembre.

¨      Il peut paraître romantique de s’embrasser sous une feuille de gui, mais l’on devrait demeurer prudent. Souvent utilisé comme décoration de Noël, le gui devrait être installé à un endroit hors de portée des enfants et des animaux domestiques.