Mireille Morin et Marcel Rheault estiment que le taux de la taxe d’accise imposée sur les spiritueux et sa hausse annuelle rendent leur entreprise non rentable. En mars dernier, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a fait l’annonce du plafonnement de la taxe d’accise pour le vin, la bière et les spiritueux à 2% pour les deux prochaines années.
Plus de taxes
Depuis le premier avril, le taux des droits d’accise pour les produits d’alcool a été révisé, sans toutefois corriger l’important écart de taxation entre les divers produits.
Spiritueux, plus de 7% d’alcool éthylique absolu 13,57$/litre
Vin, plus de 7% d’alcool éthylique absolu 0,72$/litre
Bière, plus de 2,5% d’alcool éthylique absolu 3,72$/litres
*Selon l’Agence du revenu du Canada, les brasseries canadiennes fabriquant moins de 75 000 hectolitres par année paient aussi peu que 1,81$/l’hectolitre.
D’autres frais
En plus du taux des droits d’accise, la vente au détail est un enjeu pour la Distillerie Rheault. « De nombreuses démarches et déplacements sont nécessaires afin d’avoir un produit dans plusieurs succursales de la Régie des alcools de l’Ontario (LCBO) », explique Marcel Rheault. « Être situé dans le nord de l’Ontario amène un défi supplémentaire, parce qu’on doit parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour se rendre au même nombre de succursales qu’un grand centre, comme Toronto ou Ottawa. »
Et une fois le produit sur les tablettes, ce n’est pas gagné pour autant. « On a vendu pour 400 000$ de notre liqueur de cerise à la LCBO la première année. Le produit a ensuite été enlevé, puisqu’il n’avait pas atteint 500 000$ en vente », déplore l’homme d’affaires, qui estime qu’une plus longue période de temps devrait être allouée pour fidéliser la clientèle.
Des produits de qualité
Entreprise familiale ontarienne fondée en 2009, la distillerie Rheault est située dans une maison, ce qui la rend unique au Canada. Sa vodka est également la seule boisson vendue au pays contenant un taux de méthanol de seulement 0.0018%, souligne l’entreprise.
« Un taux aussi bas diminue le risque de maux de tête le lendemain et donne un goût plus doux au produit », confie Mireille Morin. « C’est comme boire une gorgée de chaleur! » Pour y arriver, cette distillerie utilise des grains de qualité, prend son temps lors de la production et opte pour la fermentation de sept jours au lieu des 24 heures généralement utilisées dans l’industrie.
Devant un avenir incertain, autant pour les taxes que la boisson, le couple considère que la modération a bien meilleur goût.
IJL – Réseau.Presse – Agricom