Parallèlement, la pénurie de main-d’œuvre et de camions, qui fait rage depuis la pandémie de COVID-19, a limité la disponibilité des transports tout en faisant grimper les coûts.
Mieux servi par soi-même
Michael et Jennifer Doelman de Bonnechere Haven Farms, une exploitation de céréales et d’oléagineux de 1 100 acres dans le comté de Renfrew, voyaient une seule solution: mettre en place leur propre système de réception, de séchage et d’entreposage sur place, qui leur donnerait plus de choix tout en réduisant leurs risques au minimum.
Le projet est devenu réalité l’an dernier grâce à un financement à partage des coûts dans le cadre du Programme d’aide à la stabilité et à l’adaptabilité de la chaîne d’approvisionnement.
« Auparavant, nous devions expédier notre canola au Québec pour le faire sécher. Sinon, nous devions nous rabattre sur la seule autre installation qui acceptait le canola humide », explique M. Doelman.
En élargissant sa capacité de stockage, la ferme a accès à davantage de débouchés sur le marché, ainsi qu’à des primes hors saison. De plus, comme ils font sécher leur grain sur place, les Doelman n’ont plus besoin de faire transporter leurs récoltes sur des centaines de kilomètres, ce qui réduit les coûts de carburant, les émissions de gaz et la demande pour le camionnage local.
Des avantages
Depuis la mise en service du système l’automne dernier, le couple d’agriculteurs a pu récolter et sécher son maïs. De plus, le nouveau système sur place est bénéfique pour la santé du sol, ce qui est extrêmement important pour les Doelman. Auparavant, le couple devait attendre que des camions soient disponibles avant de faire la récolte, ce qui ne concordait pas toujours avec le moment où le sol pouvait porter de la machinerie lourde et entraînait des problèmes de compactage du sol.
« Chose certaine, nous n’avons plus à composer avec un scénario où nous ne pouvons pas faire fonctionner la moissonneuse-batteuse parce que tous les wagons sont remplis et espérons que des camions finissent par se pointer », ajoute Mme Doelman. « Pour l’instant, nous avons pu améliorer notre qualité de vie et celle de notre unique employé, et si nos enfants décident de reprendre le flambeau un jour, nous serons en meilleure position de les aider. »
Si tu le construis, ils viendront!
Le couple envisage déjà d’augmenter une nouvelle fois sa capacité de stockage en 2024, et compte tenu du caractère polyvalent du séchoir, les Doelman sont bien placés pour élargir la rotation de leurs cultures. De plus, les autres agriculteurs de la région peuvent profiter de cette capacité nouvellement acquise.
Le facteur qui a le plus contribué à la réalisation du projet est le financement à partage des coûts. « C’est grâce au financement que le rêve est devenu réalité et que nous avons pu faire nos réservations rapidement avant la hausse des prix de l’acier et en avoir plus pour notre argent. Le projet constitue aussi bien une solution à des enjeux importants tels que la gestion des risques et la souveraineté alimentaire, qu’un investissement dans notre région », conclut Mme Dolman.