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le Mercredi 17 septembre 2014 9:26 Volume 32 Numéro 02 Le 12 septembre 2014

Un concours de labour marqué par l’absence de son instigateur

Un concours de labour marqué par l’absence de son instigateur
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André Saintonge ne manquait pas d’audace lorsqu’il a proposé d’organiser un concours de labours qui allait au-delà de la simple démonstration de produits des concessionnaires de machineries agricoles, en 1999, dans le nord de l’Ontario. Quelque 15 années plus tard, force est d’admettre qu’il avait raison de croire qu’un tel événement serait un franc succès, mais l’instigateur n’est plus là pour le constater. Il est récemment décédé d’un cancer.

L’absence de ce père fondateur de la formule du concours de labour du Témiskaming que l’on connaît aujourd’hui a été remarquée les 5,6 et 7 septembre lors de la 16e édition de l’événement. Plusieurs festivaliers ont remarqué l’absence de ce visionnaire qui manquera à plusieurs de ses collègues agriculteurs.

« Sa présence nous a manqué au brunch du Concours, se désole Gertrude Bilodeau. On s’en souvient pour son entrain, ses farces et ses histoires. »

M. Saintonge, fier francophone, ne manquait pour rien au monde un rendez-vous agricole.

Un bel hommage lui sera rendu l’an prochain. Les organisateurs planifient tenir le Concours de labour sur la ferme d’André Saintonge, là où il avait organisé la première édition.

« Ce sera le plus bel hommage. Et ça va faire pleurer bien du monde », confie Roch Loranger, président du comité organisateur et hôte de l’événement.

En 1999, André Saintonge travaillé d’arrache-pied pendant des mois pour organiser le concours, sur sa ferme Blanche Rive. Il avait même modifié l’intérieur de son étable pour accommoder les chevaux des laboureurs. André n’avait négligé aucun détail pour que le concours soit de la classe de tous les autres concours de labour qui se tiennent en Ontario.

Une belle fête malgré tout

En plus du décès de cet agriculteur engagé, deux autres laboureurs ont perdu la vue au cours de la dernière année, ce qui a fait chuter de trois le nombre de concurrents au traditionnel concours.

On y comptait 16 laboureurs pour 14 tracteurs anciens. De plus, un seul laboureur accompagné de ses chevaux a répondu à l’appel. Les organisateurs n’ont pas caché leur déception, vu le nombre d’invitations envoyées.

Leur propriétaire, Gérald Darbeau de Ste-Gertrude en Abitibi, a quand même eu la générosité de donner une démonstration de son art. Avec un commandement à peine audible, la paire de chevaux s’est mise calmement en branle et le résultat a été un sillon droit et uniforme. Un spectacle d’un pur enchantement de la part d’un éleveur passionné de chevaux pour qui la relation avec ses bêtes n’a plus de secrets.

L’esprit de cette belle fête communautaire a tout de même été maintenu aux trois sites du concours. Force est d’admettre que le Concours de labour a du succès parce qu’il est axé sur des activités familiales, fait remarquer Roch Loranger.

« Le monde se sent bien; ce n’est pas une place pour dépenser beaucoup d’argent; on ne cherche pas à leur arracher de l’argent. C’est plutôt une journée porte ouverte; on vient pour s’amuser », confie-t-il.

Chez les adultes, ce sont les courses de tracteurs à pelouse qui ont suscité le plus d’intérêt, tandis que les très populaires compétitions de selle western de l’Association équestre western de l’Abitibi-Témiscamingue ont attiré des spectateurs de tous âges.