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le Vendredi 13 février 2015 4:00 Volume 32 Numéro 11 Le 6 février 2015

Un robot ontarien pourrait automatiser la myciculture

Un robot ontarien pourrait automatiser la myciculture
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À première vue, les champignons et les voitures ont peu de choses en commun. Pourtant, des concepts utilisés depuis longtemps dans le secteur de la construction automobile ont inspiré les chercheurs du Centre de recherche et d’innovation de Vineland dans la mise au point un robot qui cueille des champignons.

Il ne s’agit simplement que d’un prototype à l’heure actuelle, mais d’après John Van de Vegte, le gestionnaire de projet de la division robotique et automatisation industrielle de Vineland, ce projet risque de changer radicalement toute l’industrie de la myciculture.

De fait, il s’agit d’une découverte qui permettrait notamment de réaliser des économies de main-d’œuvre pour les agriculteurs et d’amener davantage de champignons sur le marché.

À l’heure actuelle, les myciculteurs dépendent d’une grande main-d’œuvre qui récolte les cultures manuellement. Les longues heures et le travail ardu associés au métier de cueilleur font en sorte qu’il est difficile d’attirer et de maintenir en poste les employés.

« La récolte est l’un des aspects où l’automatisation aurait certainement une grande incidence sur toute l’industrie des champignons. La formation du personnel au travail répétitif est un défi, explique M. Van de Vegte. Nous souhaitons réorienter les emplois de cueilleurs à ceux de techniciens à revenu supérieur qui peuvent opérer et entretenir les machines, par exemple. »

Les champignons sont cultivés dans des lits, en couches, au moyen de spores et de substrat. Une fois ensemencés, les lits sont déplacés dans une chambre de culture où les myciculteurs peuvent établir les conditions environnementales idéales pour la croissance des champignons, soit un agencement d’humidité, de température et de dioxyde de carbone.

Le système d’automatisation de Vineland permet à l’utilisateur d’établir des règles régissant la cueillette de certains types de champignons à une heure particulière, ce qui donne aux myciculteurs la possibilité de maximiser leur production afin de produire plus de livres de champignons par pied carré.

« Les champignons sont de tailles différentes et les gens veulent des champignons ronds parfaits sans marques ou failles », affirme M. Van de Vegte. « Par exemple, les champignons de Paris sont les petits champignons que l’on enlève afin que les autres champignons de plus grande taille puissent pousser. »

 

Lorsqu’il est temps de récolter, le robot se déplace au-dessus du lit de champignons et en utilisant l’image du lit et les règles de cueillettes qui lui ont été données, le robot ramasse doucement les champignons désirés, les équeute et les dépose dans un contenant prêt à vendre en magasin.

M. Van de Vegte attribue une grande partie de cette idée à un myciculteur local qui a permis à l’équipe de Vineland d’accéder à son installation et l’a aidé à comprendre comment les champignons sont cultivés et récoltés.

Coûts associés

Toute machine qui remplace un processus humain doit être au moins aussi rapide et précise, elle doit également être abordable pour les agriculteurs.

« Notre fonctionnalité doit être associée au coût. Nous ne voulons pas un système exceptionnel que personne ne peut se permettre d’acheter », dit-il.

La prochaine étape du système de culture du champignon sera tester la qualité et la productivité dans une production pilote à petite échelle dans une exploitation commerciale de culture de champignons.

L’objectif à long terme de Vineland consiste à mettre sous licence la propriété intellectuelle et à la commercialiser à l’échelle mondiale; les redevances qui en résultent seront utilisées afin de financer les projets de recherche.

D’autres projets d’automatisation en cours

L’équipe d’automatisation de Vineland travaille à la mise au point d’autres systèmes également, deux en particulier dans l’industrie des fleurs ornementales.

Un robot peut apposer des feuilles, des étiquettes et des pochettes de plastique en couleur ou de papier sur environ 500 plantes en pots par heure, afin de les préparer à la mise en marché, tandis qu’une autre machine peut transplanter les boutures de plantes et les bulbes des plateaux en pots individuels.

Le projet actuel est axé sur la technologie destinée aux cultivateurs de champignons et aux serres de plantes ornementales, mais M. Van de Vegte insiste sur le fait que dans le futur, ils aimeraient l’étendre aux vergers et aux serres de légumes également.