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le Mercredi 21 novembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 07 Le 23 novembre 2012

Une culture, 1001 usages

Une culture, 1001 usages
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Les plantes cultivées pour la biomasse ont un potentiel grandissant. C’est une des conclusions auxquelles en sont venus les participants de la deuxième tournée annuelle ontarienne sur la biomasse, qui s’est déroulée du 17 au 27 septembre. Cette visite a permis de découvrir de beaux exemples de réussite et d’envisager de nouvelles possibilités.

 

Les biocultures vivaces occupent actuellement environ 2000 acres en Ontario. Ces cultures destinées à la biomasse comprennent des graminées vivaces indigènes, comme le panic raide, le barbon, le faux-sorgho penché, la spartine pectinée et autres. Le miscanthus, originaire d’Asie, est une autre espèce qui peut être utilisée pour la production de biomasse.

Marchés finaux pour la biomasse

La visite a en outre permis de prendre connaissance des marchés finaux pour la biomasse.

New Energy Farms, à Leamington, mélange des produits de biomasse avec du plastique recyclé servant à alimenter des boudineuses de plastique pour la production de tout type d’accessoire. L’an dernier, Home Hardware a commandé plus de 100 000 biocomposteurs vendus en Ontario. Ceux-ci étaient aussi durables et de qualité égale aux composteurs faits de résine plastique vierge.

Myers Company, à Brantford, fait l’essai de pellicules plastiques fabriquées à partir de biomasse dans la production de pots en bioplastique dans les pépinières et les serres. L’entreprise cherche à recycler ces pots en bioplastique pour produire la prochaine génération de pots. La technologie a été mise au point par le Bioproducts Discovery and Development Centre de l’Université de Guelph.

 

Nott Farms, à Clinton, explore l’utilisation de biomasse agricole dans la fabrication de matériaux de construction non structuraux, dont la substitution directe des panneaux de particules courants. La non-utilisation de formaldéhyde (un gaz) dans le processus constitue l’avantage majeur de ce produit. Cela pourrait déboucher éventuellement sur un vaste et stable marché.

 

La production de biomasse à des fins de chauffage a été l’un des premiers marchés pour les cultures de biomasse. Ce marché a toutefois quelque peu décliné en raison des prix actuels du gaz naturel. Un nombre important de résidences et d’entreprises commerciales n’ont cependant pas accès au gaz naturel. Les coûts de chauffage au mazout, à l’électricité et au propane sont assez élevés et continuent d’augmenter. Les arrêts à Gildale Farms à St. Marys, Friendly Fuels à Drumbo, Willowlee Sod Farm Ltd. d’Amielsburg, Switchgreen à Seelys Bay, Northern Metalworks à Sunderland et aux laboratoires RNCanmet de Ressources naturelles Canada à Ottawa ont permis de constater le potentiel de production énergétique à partir de biomasse agricole.

On a également pu constater que les cultures de biomasse sont utilisées comme substrat de culture et comme compost en production de champignons en raison des pénuries de paille et de produits de remplacement en Amérique du Nord. Ces cultures de biomasse semblent plus résistantes à l’humidité que la paille de céréales et font d’excellents substrats et composts. 

 

Transformation de la biomasse

La granulation, l’agglomération et le déchiquetage ont été explorés. Au laboratoire d’Animesh Dutta à l’Université de Guelph, au Collège d’ingénierie, on fait des recherches sur la torréfaction. Certains des plus gros obstacles relatifs à l’utilisation à grande échelle de la biomasse ont ainsi été surmontés, notamment en ce qui a trait à la densification visant à améliorer la stockabilité et le transport de biomasse en vrac de faible densité. Ce procédé va améliorer la capacité de la biomasse à pénétrer les marchés plus traditionnels des produits à base de pétrole. La fabrication de granulés de biomasse pure sans additif qui sont assez durs pour supporter la manipulation et le transport représente encore un défi majeur.

 

Une troisième tournée sur la biomasse aura lieu en septembre 2013.