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le Mercredi 19 septembre 2012 0:00 Volume 30 Numéro 03 Le 21 septembre 2012

Une ferme branchée sur sa collectivité

Une ferme branchée sur sa collectivité
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La Ferme J’me Champ Bien vient à peine de commencer ses opérations que déjà, on en entend beaucoup parler.

En plus de leur présence sur le terrain, Isabelle et Ryan sont très actifs sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, la co-propriétaire avoue que leur présence sur Facebook leur attire beaucoup de clients. «Ce qu’on récolte n’est pas nécessairement connu par les clients. Avec la diffusion de nos vidéoclips sur You tube et Facebook, les gens sont plus au courant», déclare-t-elle. Depuis, certains gens les abordent comme s’ils étaient leurs amis. «C’est comme s’ils nous connaissaient», dit Isabelle.

Facebook leur permet également de rester en contact avec leurs autres collègues agriculteurs. «Entre fermiers, la communication est parfois difficile, surtout en été, où on est toujours dans les champs. Mais maintenant, plusieurs agriculteurs ont des téléphones intelligents qui leur permettent de suivre ce qui se passe sur les médias sociaux», explique Isabelle.

Située à Cache Bay, dans le nord de l’Ontario, cette ferme a pris racine sur un terrain cultivé pendant plus de 100 ans par les ancêtres de la copropriétaire, Isabelle Legault. Aujourd’hui, aidée de son conjoint Ryan Spence, elle souhaite sensibiliser sa clientèle aux vertus des produits biologiques tout en entretenant un lien fort avec eux à travers la technologie.

Les deux propriétaires de la Ferme J’me Champ Bien ont fait un parcours différent, mais toujours animé par la même passion : l’agriculture. Ryan se destinait à une carrière en cinéma, mais s’intéressait beaucoup à tout ce qui concerne la santé et particulièrement l’alimentation. « Avec les années, il s’est plus penché sur la production de la nourriture », confie sa conjointe à l’Agricom.

Quant à Isabelle, elle a toujours baigné dans l’agriculture. « Je viens d’une longue lignée de fermiers et j’ai grandi sur une ferme avec du bétail. Ce doit être ce qui fait que je n’ai pas peur du travail manuel, raconte-t-elle fièrement. D’ailleurs, ma grand-mère travaillait à la ferme où nous sommes situés aujourd’hui».

La jeune femme a par contre travaillé au gouvernement avant de travailler sur sa ferme. «Je devais organiser un évènement sur la sécurité alimentaire, qui rassemblait plusieurs agriculteurs pour discuter de ce qui se passait sur leurs fermes. Une fois ce projet terminé, j’ai fait un éco-stage avec l’organisme Katimavik, qui m’a permis d’aller faire un projet d’agriculture urbaine dans Ste-Marie, un quartier défavorisé de Montréal».

Ce fut finalement lors d’un stage à la ferme Dalew, en Ontario, que les deux copropriétaires de la ferme J’me Champ Bien ont décidé de voler de leurs propres ailes. «Je trouve intéressant, en tant que couple, qu’on ait fait le même cheminement, mais à notre propre rythme», déclare Mme Legault.

Transmettre la passion des bons produits

La Ferme J’me Champ Bien offre des produits communs tels que l’ail, la carotte et la citrouille, mais aussi des produits moins connus. «Chaque année, Ryan a le droit de faire pousser cinq nouvelles espèces végétales. Cette année, nous avons entre autres fait pousser des fèves de soya et des aubergines», explique l’agricultrice. La ferme élève aussi des poules pondeuses et des poulets de grains. Lorsqu’elle a le temps, Isabelle fait aussi de la tisane avec les herbes qu’elle trouve selon la saison.

Pour Isabelle et Ryan, la culture d’aliments biologiques n’est pas nécessairement plus difficile. «C’est différent», commente la copropriétaire de la Ferme J’me Champ Bien. «On le fait surtout parce que c’est ce qui nous plaît». Selon la jeune femme, ce qu’il faut de plus aux cultivateurs d’aliments biologiques, c’est la créativité. «On se sert souvent d’outils comme le site web de Travaux publics et la liste de substances non permises. Par exemple, récemment, je voulais me servir de cendres de bois dur pour régler un problème d’insectes et c’était interdit. Je me suis rendu compte qu’il y avait toutes sortes de règles à respecter pour les cultures et même pour le compostage», raconte Isabelle. Selon elle, il faudrait que les agriculteurs aient accès à des outils plus avancés, mais le temps et les ressources leur manquent souvent, donc ils trouvent des façons moins coûteuses d’arriver à leurs fins.

Environnementalistes dans l’âme, Isabelle et Ryan sont plutôt débrouillards. «On aime le fait que ça nous force à réfléchir».

En plus d’être conscients de leur environnement, les copropriétaires de la Ferme J’me Champ Bien sont à l’affût de ce que pensent leur clientèle. À la ferme, une journée porte ouverte est organisée chaque année. «Malheureusement, nous ne pouvons pas fournir leur nourriture aux gens durant toute l’année. C’est pourquoi nous incitons les gens à venir chercher les connaissances nécessaires pour aller chercher leurs produits chez un autre fermier ou lorsqu’ils font leur épicerie». Des ateliers informatifs portant sur des thèmes spécifiques sont aussi organisés, et Isabelle avoue vouloir en organiser davantage.

Pour plus d’informations, visitez le www.fieldgoodfarms.ca.