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le Mercredi 3 novembre 2010 0:00 Volume 27 Numéro 13 Le 3 mars 2010

Une mer de panneaux solaires maintenant partie du paysage agricole à St-Isidore-de-Prescott

Une mer de panneaux solaires maintenant partie du paysage agricole à St-Isidore-de-Prescott
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Valérie, Vanessa et Veronica, les filles de l’instigateur du projet Jacques Beauchesne (aujourd’hui décédé), se prêtent volontiers à une séance de photos devant un panneau photovoltaïque. Photo Agricom.

Un nouveau méga-parc solaire est né en Ontario. La cérémonie officielle d’inauguration a eu lieu vendredi le 29 octobre dernier. Le site d’une centaine d’acres, est situé sur une ancienne terre agricole, pas très loin derrière les bureaux de la municipalité de La Nation sur la route de comté 9, à 5 km au nord du village de St-Isidore.

Le Parc solaire de St-Isidore, comme on l’appelle, aura une puissance nominale de 10 mégawatts. Il est à toutes fins pratiques opérationnel, commençant à livrer de l’énergie, quand le soleil luit, dans les prochaines semaines. Présentement, presque tous les panneaux sont installés sur les longues rangées interminables et les connexions électriques sont complétées.

« De l’électricité propre » qui permettra à terme de finir de fermer les centrales au charbon de la province, « l’une des plus grandes contributions à la réduction des gaz à effets de serre en Amérique du Nord », a témoigné l’honorable Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones, l’une des invités de marque.

Ce tout nouveau-né des parcs solaires produira assez d’électricité en période de pointe ? quand le soleil brille près de son zénith ? pour alimenter quelque 3000 résidences familiales moyennes, selon EDF.

C’est en fait le projet d’un entrepreneur visionnaire de St-Isidore, M. Jacques Beauchesne, auquel le parc a été dédié. L’homme, qui est décédé cet été, n’a pas vu le parachèvement de son projet, mais les membres de sa famille, dont son frère Daniel Beauchesne, François et Nicole Poirier, ainsi que ses trois filles Valérie, Vanessa et Veronica, se sont assurés de conduire le projet à bon port.

Le parc a été édifié grâce à l’expertise de la firme EDF Énergies Nouvelle Canada. C’est le cinquième grand projet que la société française vient de compléter dans la grande région de la capitale nationale. Déjà, à Arnprior, de l’autre côté d’Ottawa, une grande centrale solaire semblable est en opération et une autre de 10 MW du côté sud de St-Isidore devrait aussi entrer en opération dans quelques semaines.

Les panneaux sont supportés par une armature métallique qui est elle-même montée sur des pieux en acier. Mais pas de béton pour les tenir. Comme l’a expliqué un travailleur de la région qui a participé à la construction, les pieux sont en fait terminés par des pointes vrillées qui ont été tournées par un moteur hydraulique et se sont enfoncés profondément dans le sol meuble.

Le tout est donc très solide, mais rien n’est installé de façon permanente? si un jour on trouve plus opportun de rétablir le caractère agricole du terrain qui produisait encore du maïs il y a un an. Aujourd’hui, on y récolte le soleil différemment pour en faire de l’énergie électrique, a commenté Jon Kieran, directeur des activités solaires chez EDF EN Canada.

Assez bien dissimulé

Il y avait eu un certain émoi, il y a un an, lorsqu’on a annoncé la construction de ce gigantesque parc solaire. Les voisins le trouvaient un peu trop près. EDF, après une présentation publique et des discussions avec les voisins immédiats qui habitent très près, a décidé de modifier le plan d’aménagement pour éloigner les rangées de panneaux.

On a aussi rehaussé une longue butte naturelle pour mieux dissimuler de la vue des voisins les structures métalliques brillantes. Celles-ci sont par ailleurs très près du sol et entourés sur les faces ouest et sud par de la forêt.

Aucun bruit de machineries lourdes ou de sifflement de grondement sourd d’éolienne et très peu de travaux d’entretien sur les lieux. Les chevreuils vont sûrement revenir bientôt brouter l’herbe sur les bordures’