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le Jeudi 19 janvier 2012 0:00 Volume 29 Numéro 10 Le 20 janvier 2012

Vers une commercialisation harmonisée ?

Vers une commercialisation harmonisée ?
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Les éleveurs de chèvres et de lapins de l’Ontario ont demandé la tenue d’un vote sur la création de deux offices de commercialisation distincts. Ontario Goat et Ontario Rabit ont tous deux déposé une pétition signée par les producteurs à la mi-décembre pour demander à la Commission de commercialisation des produits agricoles (CCPA) de l’Ontario la tenue d’un vote sur le sujet.

Cette demande fait suite à une vaste consultation réalisée auprès des membres des deux organismes au cours de l’été et de l’automne précédent, ainsi que plusieurs discussions avec les acteurs de l’industrie depuis janvier 2010. Le personnel et les membres de leur conseil d’administration respectif ont parcouru la province à la rencontre des producteurs pour leur faire signer la pétition en appui au projet de création d’un office de commercialisation et pour recueillir leurs commentaires au sujet de la proposition originale.

Appui favorable
«Nous avons réussi à obtenir l’appui de plus de 100 signataires représentant des entreprises de la viande, du lait et de la fibre, de toutes les grosseurs. Il est encourageant de constater l’élan en progression pour l’organisme en devenir Ontario goat», a déclaré Tobin Schlegel, président d’Ontario Goat.

 

Ontario Goat compte plus de 415 membres partout en province et avec la signature de 109 d’entre eux, il s’agit déjà d’un appui de plus de 25 %, bien au-delà du 15 % qu’exige la Commission de commercialisation. Quant aux producteurs de lapins, ils seraient 48 à avoir signé la pétition sur un total de 65.

 

Monsieur Schlegel s’est déclaré satisfait du taux d’appui obtenu auprès de leurs membres. « Nous savons qu’il y a encore plus d’appui ici et là, mais en raison d’exigences logistiques, nous devions aller de l’avant et soumettre notre proposition. Nous savons que nous pourrons compter sur l’appui de ces producteurs au moment du vote», a-t-il ajouté.

 

Si la Commission juge que l’appui obtenu auprès des producteurs est suffisant, elle proposera au ministre de l’Agriculture la tenue d’un vote pour décider du sort du projet. Si leurs demandes sont acceptées, une trousse de vote sera envoyée par la poste à tous les producteurs identifiés.

Des producteurs inconnus

L’un des plus grands défis sera toutefois d’identifier les éleveurs commerciaux puisque ceux-ci ne figurent pas sur le registre des entreprises agricoles, la production de lapins n’étant pas reconnue par le ministère de l’Agriculture.

 

« Nous savons qu’il y a des producteurs qui préfèreraient ne pas s’identifier parce qu’ils veulent continuer à gérer leur entreprise sur la base d’une comptabilité de caisse», a déclaré la directrice générale, Jennifer Haley. «Cependant, les besoins de l’ensemble de l’industrie peuvent engendrer de nombreux bénéfices que seul un organisme bien structuré peur offrir aux producteurs », a-t-elle ajouté.

 

Au moment de la compilation des votes, Ontario Goat et Ontario Rabit devront obtenir plus de 66 % d’appui en faveur du projet, et ces votes devront représenter plus de la moitié de la production provinciale, sans quoi l’office de commercialisation ne verra pas le jour.

Si le nombre de voix est suffisant, on prévoit que les offices seront opérationnels dès janvier 2013.

Selon Erin MacDuff, gestionnaire des politiques, la création des offices de commercialisation sera bénéfique à la fois pour les producteurs et pour les instances gouvernementales. «Avec un office, il y aura une collaboration plus accrue tout au long de la chaîne d’approvisionnement.  Le gouvernement et les producteurs pourront facilement contacter l’organisation pour obtenir des informations », précise-t-elle.

Plusieurs projets de recherche, ainsi que des programmes d’éducation aux producteurs pourraient aussi voir le jour si les deux offices sont créés. Ces derniers auraient de plus pour mandat de mener une campagne d’information sur les produits de la chèvre et du lapin. Bref, il s’agit d’un «investissement dans l’avenir de l’industrie de la chèvre et du lapin de l’Ontario», conclut-elle.

Modifications à la proposition originale
Afin de respecter les commentaires de ses membres Ontario Goat a dû modifier sa proposition originale. Le prélèvement sur le lait liquide a été réduit à 0.75 cent par litre, tandis que la contribution de 2 $ par tête pour les chèvres de boucherie et les animaux reproducteurs a été augmentée à 2,50 $ par chèvre. Les animaux vendus à un coût inférieur à 20 $ n’y seront cependant pas soumis.

Quant aux lapins, les contributions seraient graduellement implantées. La première année, 0,15 $ par lapin serait demandé, 0,20 $ la deuxième année et la charge se stabiliserait à 0,25 $ la troisième année.