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le Jeudi 3 septembre 2009 0:00 Volume 27 Numéro 02 Le 2 septembre 2009

Billet de Claudie: Oui, oui, j’y serai !

Billet de Claudie: Oui, oui, j’y serai !
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Je ne sais trop à quel âge nous prenons connaissance qu’un « oui » veut implicitement dire qu’une action se passera ou s’est passée. Et j’aimerais savoir à quel âge nous commençons à traduire le « oui » par un « peut-être », par un « non dissimulé », ou encore par un « pas pantoute ».

Tous les jours, ces « oui ! » vides de sens me posent des difficultés. On pourrait tout aussi bien dire « ah ! »? Ça ferait pareil.

D’ailleurs, chaque profession adopte un « oui » un peu différent. Par exemple, le « oui » de monsieur le député relativement au bilinguisme et l’affichage dans la ville de Russell qui dit « Oui j’appuie la francophonie », et il vire le dos. Ah !

Il y a également le « oui » du vendeur d’appareils électroménagers : « Oui madame votre laveuse est de très bonne qualité, mais je vous recommande FORTEMENT d’acheter une assurance supplémentaire. » Ah !

? Dites-moi, monsieur le vendeur d’appareils électroménagers, si j’achète un appareil de bonne qualité pourquoi dois-je prendre une assurance supplémentaire ? C’est « oui » pour la qualité ou un « peut-être ».

? Je vous l’offre, madame, c’est tout.

Pas étonnant que la profession à laquelle les gens ont le plus confiance est celle du pompier. C’est un « oui » absolu, brave et fidèle.

Prenons le « grand oui », ce « oui, je le veux ». Je n’ai pas à faire une étude de grande envergure pour constater que les « oui » peuvent s’user, s’étirer et tout simplement tomber dans le « non ». Certains « oui » sont incapables de soutenir la droiture dont ils sont responsables.

Attention au « oui je le ferai ». Et par hasard, ce « oui » tombe dans l’oubli. C’est le « oui-mais » qui est le plus dérangeant. Vous l’avez sûrement entendu et étrangement ces « oui-mais » viennent de personnes desquelles on ne s’y attend pas.

? Viens donc à mon party d’anniversaire; je célèbre mes quelques années de sagesse!

? Ah ! Tu sais j’aimerais vraiment y aller?

Et le redoutable « mais » s’insère à tout coup.

On est ingénieux à trouver des excuses pour atténuer le « oui » non exécuté. Trop de travail, trop épuisée, les enfants, le lavage et le chien’ Puis, un jour, on apprend qu’un proche est très malade et qu’il va mourir sous peu.

« Oui, oui, j’y serai ». Toutefois, il décède avant que nous exécutions notre « oui ».