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le Lundi 9 Décembre 2013 5:00 Volume 31 Numéro 08 Le 6 décembre 2013

Les noix, un marché potentiel en Ontario

Les noix, un marché potentiel en Ontario
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Peu connue des agriculteurs de l’Est ontarien, la culture commerciale des noix présente des occasions d’affaires intéressantes.

Il existe toute une panoplie d’arbres et arbustes, hybrides, croisements et variétés qui poussent bien ici et qui donnent des noix aux saveurs et aux propriétés intéressantes – noyers, caryers, hêtres, chênes et même certains pins qui donnent des grosses graines comme les noix pignons du commence.

En fait, de 40 à 45 sortes de noix adaptées au climat de la région de l’est de l’Ontario et du sud-ouest du Québec, selon Giulio Néri, président du Club des producteurs de noix comestibles du Québec (CPNCQ) et conférencier lors de l’atelier de Boisés Est en octobre dernier.

La culture d’un verger de noix c’est un peu comme une production agricole, à la différence qu’on travaille sur plusieurs années. En termes plus techniques, on pratique de l’agroforesterie, un mariage heureux entre l’agriculture traditionnelle et l’exploitation d’arbres qui donnent des produits commercialisables, comme des noix, et à plus long terme, du bois de haute qualité.

Dans le cas des noyers, caryers et chênes, l’espacement des arbres laisse de la place pour une culture traditionnelle susceptible de générer des revenus annuels, a expliqué M. Neri. Une fois en production, les arbres remontent des éléments nutritifs des profondeurs du sol et procurent un environnement plus modéré aux cultures annuelles.

Croissance de la demande

Le marché de la noisette commence à être connu en Ontario, surtout grâce à Ferrero, dont l’usine de Brantford en recherche des milliers de tonnes pour la fabrication des friandises à base de noisettes, comme le chocolat Ferrero Rocher et le Nutella.

Pour répondre à la demande, il faudrait planter jusqu’à 10 000 hectares supplémentaires de noisetiers, et satisfaire à des normes très strictes. Le modèle économique prédit qu’un hectare de noisetiers répondant aux normes de Ferrero pourrait facilement générer des revenus de plus de 2500 $… C’est alléchant!

Quant à la noix de noyer noir (noyer d’Amérique) ou de noyer cendré, elle représente encore un défi commercial puisqu’il faut faire connaître de nouveaux produits aux consommateurs à la recherche de produits locaux, mais le potentiel semble considérable.

La noix de cœur (noyer du Japon) mérite une mention toute spéciale pour sa saveur délicate et, surtout, pour sa forme de cœur hautement commercialisable. M. Néri soulignait par ailleurs que, dans le cas des noyers, la valeur marchande du brou de la noix (teinture) et de la coquille (abrasifs) peut dépasser celui de la chair comestible.

La noix de caryer ovale est délicieuse, rappelant celle de la pacane du Nord; on en produit aussi une huile fine qui mérite d’être commercialisée, comme du reste celle du gland de certains chênes. De belles occasions d’affaires pour les audacieux!

De bonnes adresses pour trouver des variétés d’arbres à noix bien adaptés à l’Est canadien :

Pour tout renseignement complémentaire, communiquer avec Jean-Claude Havard au 613 673-3089 ([email protected]) ou le CPNCQ à www.noixduquebec.org.