le Jeudi 28 mars 2024
le Mercredi 30 mars 2016 16:16 Volume 33 numéro 14 Le 25 mars 2016

Marc Quesnel, un atout pour l’UCFO

Marc Quesnel, un atout pour l’UCFO
00:00 00:00

Lors de sa dernière assemble générale annuelle, le 3 mars dernier, l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) a eu le plaisir d’accueillir un nouveau membre au sein de son conseil d’administration en la personne de  Marc Quesnel.

Producteur laitier et de grandes cultures de Moose Creek dans l’Est ontarien, l’entrepreneur possède non seulement une connaissance aiguë du milieu, mais une expérience enviable au sein de divers organismes.

Il assume notamment la fonction de président de la coopérative AgriEst, poste qu’il a réintégré en 2013. Il en avait été président de 2001  à 2010. On le retrouve ensuite à la vice-présidence, parce qu’il a décidé de déléguer certaines responsabilités pour en assumer de nouvelles comme administrateur au sein de la Coop fédérée. Il y restera de 2009 à 2015 pour représenter sa région. Auparavant, il avait siégé six ans sur le conseil de la Coopérative de Saint-Albert avant qu’elle ne soit fusionnée à deux autres coopératives pour devenir AgriEst. Il s’est aussi familiarisé avec le style de gestion anglophone qui est un peu différent à son avis, au sein de la coopérative Agri-West. Somme toute, son parcours est marqué par la coopération.

« J’ai toujours eu bien confiance dans les gens qui se prennent en main. Quand les gens se mettent ensemble pour travailler ils se donnent les outils pour aller chercher les services dont ils ont besoin. J’ai toujours pensé que ça fait une différence pour une région lorsqu’il y a une coopérative active. »

Pourquoi cet homme occupé et père de cinq enfants, veut-il aujourd’hui mettre ses talents au service de l’UCFO?

« Pour la paie », dit-il en riant. Bien sûr, tout le monde sait qu’il n’en est rien. De nature joviale, cet agriculteur et administrateur ne perd pas une occasion de détendre l’atmosphère. Il a à cœur les intérêts qu’il défend, mais ne se prend pas de haut pour autant. Il semble sorti du moule des bons vivants.

Sur une note plus sérieuse, il confie avoir été interpellé par les bouleversements vécus au Collège d’Alfred au cours des dernières années.

 

« Ce qui m’a attiré c’est tout ce qui s’est passé avec le Collège d’Alfred. Cela m’a éveillé à ce que l’Union pouvait faire. C’est clair que l’Union a joué un rôle très important. Je crois que si l’UCFO n’avait pas pris le flambeau dans ce dossier-là on ne serait pas là où l’on est aujourd’hui. Pour moi c’est un peu intrigant, car le côté politique c’est un aspect que je n’ai jamais eu la chance de travailler. J’ai hâte d’avoir quelques rencontres et d’aller à des événements avec d’autres membres du bureau de direction. »

Selon lui, cette fibre qui le pousse vers l’engagement communautaire s’est développée au contact de son épouse Ginette. Celle-ci, fille de producteur laitier, est aussi présidente du conseil d’administration de la Fromagerie St-Albert et tout autant appréciée au sein du mouvement Optimiste au niveau local et régional.

« Mon père a été trois ans comme administrateur sur un conseil d’administration, mais ce n’était pas pour lui. Ma mère était active dans l’Union culturelle, c’est vrai, mais c’est plus du côté de Ginette que j’ai attrapé cette bibitte-là, la passion de s’impliquer. »

 

Ginette Quesnel est d’ailleurs très présente dans les propos de son mari. À la ferme, ils forment une équipe de tous les instants.

« Ginette dit souvent : tout seul ça va plus vite, mais à deux ça va beaucoup plus loin. Elle a bien raison et imaginez à cinq! On en a trois qui sont rendus actionnaires. »

Marc Quesnel fait ainsi référence au fait que les trois plus vieux de la famille, Pascal, Valérie et Joël, sont maintenant partenaires de l’entreprise, la ferme LCM Quesnel.

Les cadets, Francis et Carine donnent aussi un coup de main. Francis possède son entreprise de jardinage dans la région d’Ottawa, mais revient à la ferme pendant la saison morte alors que Karine étudie à Alfred à l’Institut de recherche et de formation en agroalimentaire.

 

Avec trois traites par jour et 214 kg de quota, la famille Quesnel ne s’ennuie pas. Quatre employés à temps partiel les épaulent.

« On est passé à trois traites par jour depuis environ un an, depuis qu’il y a eu des incitatifs pour le quota. La grange était pleine et c’était la seule façon de fonctionner. »

Et cela fonctionne bien mentionne le principal intéressé en précisant qu’il est très important pour lui de communiquer cet amour du métier aux employés.

« Ç’a toujours été une passion de montrer, de partager. C’est bien beau de donner un salaire, mais je pense toujours que quand on prend un employé on peut lui donner bien plus que ça. On peut le faire cheminer. »

Lui-même a été inspiré par ses parents, Lucien et Colombe Quesnel.

« J’ai suivi la passion de mes parents. Ils m’ont donné le goût de toujours faire mieux. Un jour, je jasais avec mon père et je lui ai dit que ce n’était pas dur d’être innovateur parce qu’il n’y avait qu’à suivre ses traces. Alors il m’a répondu : n’oublie pas ta mère! Ça m’a frappé parce que souvent dans ces générations-là, ce sont les hommes qui avaient le crédit de l’entreprise. Je l’ai toujours vu, je l’ai toujours su, mais que quelqu’un de cette génération-là le dise ça m’a marqué. C’est spécial quand on a la chance de travailler avec son épouse. Aujourd’hui, mon père a 85 ans et ma mère en a 87. »

De fait, la ferme de deuxième génération a toujours été réputée pour son avant-gardisme. Lucien Quesnel a été l’un des premiers de la région à adopter la stabulation libre en 1969. La ferme LCM Quesnel  est aussi la  première au Canada à s’être dotée d’un séparateur fumier-sable qui permet de réutiliser continuellement la matière, l’entreprise ayant opté pour la litière sur sable. Il n’est pas rare que la famille reçoive des groupes de visiteurs qui ont envie de voir leurs installations. La ferme a aussi fait l’objet de plusieurs reportages. Tout dans cette entreprise repose sur le bien-être animal et la santé. Le couple a par ailleurs fait plusieurs voyages à l’étranger pour importer les meilleures pratiques.

Le travail agricole occupe une bonne soixantaine d’heures dans l’horaire hebdomadaire de Marc Quesnel qui se dit malgré tout bien heureux de consacrer de son temps à l’UCFO.

« J’ai hâte de les connaître plus. J’ai toujours aimé faire un tour de roue pour commencer. Je vais apprendre à connaître les gens, à voir les dossiers et après à avancer avec. Même si je suis président avec AgriEst, je suis plutôt quelqu’un d’arrière-scène. Je suis celui qui va s’assurer que ceux qui sont en avant ont tout ce dont ils ont besoin. »