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le Mercredi 16 mai 2012 0:00 Volume 29 Numéro 18 Le 18 mai 2012

La FAO réclame l’ouverture de la chasse à l’ours

La FAO réclame l’ouverture de la chasse à l’ours
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La Fédération d’agriculture de l’Ontario (FAO) appelle le ministère des Ressources naturelles à réinstaurer la chasse printanière à l’ours, en appui à la demande de la Fédération de chasse et pêche de l’Ontario (OFAH). Selon son président, Mark Wales, les ours causent des dommages entraînant des pertes se chiffrant à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Cette demande fait suite à la récente annonce du ministère des Ressources naturelles d’abolir les mesures de contrôle de la population des ours du programme Attention : ours, telles que la capture et la relocalisation des animaux représentant un risque.

Sans dire que la discontinuité de ces services soit une bonne ou une mauvaise chose, le Directeur provincial de la faune et de la pêche du OFAH, Terry Quinney, soutient que la seule autre solution pour contrôler la population d’ours et prévenir les interactions ours/humains serait de permettre la chasse printanière.

Au cours des dernières années, on a assisté à une prolifération des ours noirs. Selon les chiffres fournis par le OFAH, au moment où la chasse printanière a été interdite en 1999, plus de 8 000 chasseurs se procuraient un permis pour la chasse à l’ours annuellement et pratiquement un chasseur sur deux repartait avec une prise au cours de la saison.

Il déplore que le programme Attention : ours ait été mis en place malgré une étude qui prédisait son échec. « Il y a plus de dix ans, lorsque le gouvernement de l’Ontario a annulé la chasse à l’ours, nous leur avions dit que la capture et la relocalisation des ours noirs adultes ne fonctionnaient pas. Une étude des biologistes de ce même gouvernement avait déterminé que le taux d’échec de relocalisation était de 80 % ». Il rajoute que l’implantation de ce programme qui a duré une dizaine d’années fut donc une perte de temps et d’argent.

La FAO abonde dans le même sens. « Il est clair que le programme Attention: Ours n’était pas efficace pour gérer le problème », a déclaré le président Mark Wales par voie de communiqué. « La population d’ours sans cesse grandissante cause des dommages aux cultures et met en danger la sécurité humaine. Il est temps de ramener la chasse printanière à l’ours de manière à conserver la population d’ours sous contrôle de façon responsable et efficace. »

Au cours de l’année fiscale 2011-2012, les apiculteurs ontariens à eux seuls ont rapporté 588 incidents en lien avec des ours, pour un total de pertes de 40 622 $.

Quant aux dommages causés au bétail et à la volaille, on rapporte pour la même période de temps 37 animaux blessés ou tués par ce prédateur, totalisant des pertes de 20 045 $. Il s’agissait d’une année au-dessous de la moyenne qui se chiffre généralement entre 22 000 $ et 26 000 $.

Mark Wales déplore que la chasse à l’ours ait été interdite « sans raison justifiée », a-t-il déclaré, puisque cette activité récréative générait des retombées économies importantes dans les régions rurales. De fait, le nord de l’Ontario tirait d’importants revenus de cet engouement pour cette chasse, soit plus de 6 millions $. M. Quinney va même jusqu’à dire que cela générait 40 millions $ à travers la province. « Maintenant, tout ça est parti et on l’a remplacé par un programme coûteux pour les contribuables », conclut-il.

Il faut toutefois spécifier que les dommages causés par les ours en milieu agricole sont bien en dessous de ceux engendrés par les loups et les coyotes chaque année. Les réclamations pour les dommages dus à la présence de ces animaux ont atteint 1,5 million $ entre 2010 et 2011.

La chasse à l’ours est permise actuellement, mais seulement à la fin de l’été et au début de l’automne, soit du 15 août au 30 novembre, selon la région. Le gouvernement conservateur avait interdit la chasse printanière puisque trop de femelles se faisaient abattre et de nombreux oursons se retrouvaient orphelins.