le Jeudi 25 avril 2024

Suzie Clément est passionnée par l’agriculture. Elle a grandi à la ferme familiale d’Embrun. Elle est la fille de notre blogueuse Sandra Clément.

Les lecteurs d’Agricom ont pu faire connaissance avec elle dans notre article Camionneuse à 19 ans.

Les pets de soeur sont son dessert préféré. Débrouillarde de nature, elle avait 15 ans lorsqu’elle a inventé cette recette en s’inspirant de celle de sa grand-mère. Un heureux mélange de tradition et d’essais-erreurs.

Pets de soeur faciles :

Ingrédients :

Les quantités varient selon la quantité de pâte à tarte et la forme que vous lui donnez.

½ boule de pâte à tarte du marché

Du beurre (assez pour couvrir la surface de la pâte)

De la cassonade (assez pour couvrir la surface de la pâte)

Du sirop d’érable (quelques c-à-t.)

Marche à suivre :

  1. Graisser une plaque à biscuit ou déposer une feuille de papier parchemin sur la plaque.
  2. Fariner le plan de travail généreusement.
  3. Rouler la pâte à tarte jusqu’à ce qu’elle soit mince, ⅛ po à ¼ po. Essayer de créer une forme rectangulaire.
  4. Appliquer une mince couche de beurre sur la surface de la pâte.
  5. Saupoudrer généreusement de cassonade.
  6. Épandre 2 fois plus de cassonade que de beurre.
  7. Finir en beauté en arrosant la pâte d’un mince filet de sirop d’érable.
  8. Rouler la pâte pour obtenir un boudin de pâte.
  9. Couper des rondelles de 1 po d’épaisseur.
  10. Déposer les pets-de-sœur sur la plaque à biscuit.
  11. Cuire au four à 350 °F jusqu’à que le sucre ait fondu et que la pâtisserie soit bien dorée (environ 30 à 35 min).

 

Ce Noël, offrez le terroir franco-ontarien à vos proches! Voici des suggestions de petits trésors alcoolisés locaux (et francos!) qui plairont à tous.

Vodka du Nord
La Distillerie Rheault, de Hearst dans le nord de la province, vous offre une vodka produite à partir de blé ontarien. Cette vodka sans méthanol vous permettra de fêter sans avoir un mal de crâne qui vous le fera regretter, affirme Mireille Morin, copropriétaire de la distillerie.

Pour la déguster, Mirelle Morin vous propose de simplement vous préparer une vodka canneberge avec la liqueur de canneberge de la Distrillerie Rheault, « pour faire un beau mélange rouge ». La canneberge n’est pas votre truc? La distillerie fait aussi des liqueurs de cassis et de grenade pour rester dans les couleurs de Noël.

Les amateurs de whisky ne sont pas laissés en plan. Mireille Morin vous suggère son whisky vieilli dix ans à partir de seigle de l’Ontario.

Elle conseille aussi de jumeler sa liqueur de bleuets avec un fromage fort ou un brie.

rheaultdistillery.ca/fr

Vins de l’Est ontarien

Les Vergers Villeneuve et Blueberry Farm à Saint-Pascal-Baylon vous offrent une panoplie de produits fabriqués à partir de fruits cueillis sur place.

Pour porter un toast, Michel Villeneuve vous suggère d’y aller avec un vin demi-sec comme son vin de bleuet, une valeur sûre en mousseux ou en vin ordinaire.

Michel Villeneuve vous suggère de terminer un souper avec une crème glacée à la vanille saupoudrée de chocolat noir et arrosée de son vin de dessert Plaisir d’automne ou Érable fruité. Le premier est un genre de porto fait à partir de pomme Cortland de son verger. Le deuxième est concocté à partir de sirop d’érable de la Ferme Saint-Malo et de canneberges d’Upper Canada Cranberries.

Pour plus d’idées d’accompagnement, Michel Villeneuve a une liste de ses produits qui se marient avec ceux de la Fromagerie St-Albert et des viandes séchées de l’Orignal Packing et de Bearbrook Game Meat.

vergersvilleneuve.com

Au Vignoble Clos du Vully, à Navan, Jan-Daniel Etter nous propose de déguster deux de ses meilleurs vins.

Le Frontenac Blanc 2019 est composé à 90% de raisins de son vignoble, avec 10% de Riesling du Niagara. Arôme de miel et cire d’abeille au nez, miel ananas et poire en bouche. Excellent avec les mets asiatiques ou une tourtière assaisonnée.

Son Rouge Marquette 2018, qui combine des raisins du vignoble situé près d’Ottawa avec 10 % de Malbec du Niagara. Au nez violettes et mûres, en bouche fruits noirs, finale légèrement épicée. Complémente un bon steak sauce au poivre ou un ragoût de gibier.

vignobleclosduvully.com

Santé!

Sabrina Vachon, récipiendaire d’une bourse d’études de l’UCFO

À 19 ans, Sabrina Vachon est passionnée d’agriculture. Elle étudie au collège La Cité, à Ottawa, en production animale et grandes cultures. Elle combine ses compétences apprises sur les bancs d’école avec celles acquises sur le terrain. Depuis quelques années, elle travaille à la ferme avicole Burnbrae située de l’autre côté de la frontière ontarienne. À une dizaine de minutes seulement d’où elle habite — North Lancaster — près de Green Valley dans l’Est ontarien.

« Depuis que je suis jeune, j’ai toujours voulu travailler à la ferme. » — Sabrina Vachon

Sabrina se dit motivée par l’idée d’être la relève agricole dont la communauté a désespérément besoin. Elle rêve d’avoir sa propre ferme laitière. Cette réalité s’est consolidée lorsqu’elle est entrée à l’école : « Quand j’ai commencé mon cours au collège La Cité, il y a avait seulement cinq canadiens dans mon programme. »

Ses études lui ont ouvert les yeux sur le réel travail de la ferme laitière.  Ce qui l’a surprise c’est « à quel point c’est de l’information! Moi je pensais que c’était juste travailler les champs et traire les vaches. » Le savoir qui intervient dans la gestion des champs et d’animaux est beaucoup plus vaste qu’elle le croyait.

Malgré tout, la jeune femme est plus motivée que jamais. Quand on lui demande la charge de travail qu’une ferme représente lui fait peur, elle répondu du tac au tac : « Non, pas pantoute. »

Sabrina Vachon ne craint pas les défis, bien au contraire.  Quand on lui demande pourquoi les vaches plutôt que les oiseaux, elle répond ceci :

« Ce sont de gros animaux, ça demande plus de travail physique, c’est le fun. »

Clarissa Toma, récipiendaire d’une bourse d’études de l’UCFO

Clarisa Toma a 21 ans et elle étudie en médecine vétérinaire à l’Université de Guelph. Son rêve s’est réalisé le jour où elle a été acceptée dans ce programme contingenté. Elle veut aider à améliorer le monde des soins vétérinaires, un animal à la fois.

« La façon de gérer les animaux, c’est interconnecté à la façon qu’on a de se nourrir. Je veux avoir un impact et faire partie du changement. » — Clarisa Toma

Malgré les périodes d’examens intenses, la jeune femme sait qu’elle est là où elle doit être. « Je le sais quand il y a un moment où je ressens de la joie et une paix intérieure. Des fois, je m’arrête et je constate wow ! Je suis vraiment ici, à étudier ça ! »

Clarisa souhaite un jour établir une clinique d’où elle pourrait s’occuper autant des animaux domestiques que des animaux de ferme. « J’ai toujours été quelqu’un qui aimait la variété. J’aime l’idée de commencer ma journée à la clinique et d’avoir un appel sur une ferme. »

Clarisa aime tous les animaux, petits et grands. Pourtant, elle n’a pas grandi sur une exploitation agricole. Elle a eu la piqûre pour les animaux de ferme pendant ses études universitaires de premier cycle en biologie animale. C’est là qu’elle a pu voir la relation entre la science, le bien-être animal et la production agroalimentaire. « Quand j’ai compris toute la science que ça demande à tous les niveaux de production, ça m’a vraiment surprise. Je me vois comme une personne de science. »

Son succès, elle l’attribue à sa famille qui la soutient. « La seule raison pour laquelle je suis ici, c’est grâce au soutien de mes amis et de ma famille. »

Le jeune étudiant au collège La Cité d’Ottawa en production animale et grandes cultures a toujours su qu’il travaillerait à la ferme. Adolescent, Yves Larabie se portait volontaire pour faire des jobines à la ferme de ses amis. Il faut dire qu’il a ça dans le sang. Son grand-père maternel tenait une ferme de bœufs au Manitoba. Il a passé les étés de son enfance sur les fermes de ses grands-oncles franco-manitobains.

Aujourd’hui, à 18 ans, en parallèle à ses études, il travaille sur la Ferme Gillette-Patenaude à Embrun. C’est là qu’il est tombé en amour avec la production laitière. Il aspire à être gérant de troupeau. Il aime le travail physique que cela représente et travailler avec les animaux.

Une fois dans le bain des études en agriculture, il a été étonné d’apprendre comment la technologie et la science jouent un rôle important à la ferme.  « Ça m’a surpris, il y a des GPS partout dans les tracteurs, les nutriments qu’il faut connaître, savoir comment garder la terre en bonne santé et avoir de bonnes récoltes pour les vaches », explique-t-il.

Son amour de ces grands animaux se ressent. Sur le plan personnel, ce qui l’a le plus surpris est la patience nécessaire pour travailler avec les bêtes. « Ça m’a surpris moi-même. J’avais un bon niveau de patience. Mais il en faut plus pour travailler avec. Il faut penser à leur manière pour faciliter la tâche. C’est pas toujours facile. »

Ses parents ont des opinions mitigées sur son plan de carrière. Son père respecte ses choix, mais s’inquiète pour lui. La vie d’agriculteur est différente, elle ne s’arrête jamais. Sa mère est très fière de lui. Et ses grands-oncles ne se gênent pas pour lui donner des trucs.

Le jeune homme est un touche-à-tout motivé. Il entrevoit faire un cours de soudure après sa technique pour être encore plus polyvalent sur une ferme.

Six mois après le fameux Derecho qui a balayé l’Est ontarien, les municipalités et les propriétaires de boisé n’ont aucune nouvelle du gouvernement Ford quant à de possibles aides financières pour les frais de nettoyage.

Jean Saint-Pierre est vice-président de Boisés-Est, une association des 200 propriétaires de boisés privés de l’Est ontarien francophones. Les forêts de 50 membres sont en mauvais état. « Ce sont des arbres empilés sur les autres, on demande aux gens de ne pas s’aventurer. C’est dangereux. ». La majorité des propriétaires n’ont pas entamé un vrai nettoyage à cause du danger et de la facture salée que ça représenterait. « Les frais pour faire faire le travail, c’est énorme. », explique-t-il.

Les conséquences sont lourdes pour les érabliers. C’est le cas de Jean-Marc Levac, dont l’une de ses érablières est située dans la forêt Larose. « Ça a tout cassé notre système de tubulure et, là, il est trop tard pour le printemps prochain », décrit l’acériculteur.

En l’absence d’aides provinciales ou gouvernementales, les gestionnaires de la forêt ne peuvent ni retirer les arbres tombés ni les remplacer. Les mains de Jean-Marc Levac sont liées puisqu’il n’est pas propriétaire du terrain. « Les Comtés unis [de Prescott et Russel], c’est eux autres qui sont censés nettoyer. », déclare le propriétaire de cabanes à sucre.

« Ce sont de grosses pertes financières pour cette année, et pour les années à venir », poursuit Jean Saint-Pierre. Les arbres prennent du temps avant d’arriver à maturité et être transformés en bois de construction ou en poteau. La région est connue pour ses pins rouges qui servent de poteau pour les fils électriques. Il explique que chacun de ces arbres peut valoir entre 700 $ et 800 $, mais ils doivent d’abord atteindre l’âge de 80 ou 90 ans.

 

Entre 2 chaises

La ministre de l’Agriculture, Lisa Thompson, a redirigé les acériculteurs vers le programme fédéral d’Agri-stabilité pour être compensé. Ce programme ne couvre que les pertes de revenu causées par la tempête. Ainsi, les frais de nettoyage et de transplantation ne seront pas couverts. Ce programme ne peut pas s’appliquer aux autres types d’exploitations forestières comme celle qui fournit du bois de construction ou du bois de déroulage.

Les dommages causés par la tempête n’ont pas nécessairement d’impact sur les ventes immédiates. C’est problématique pour les propriétaires de boisés qui ont besoin d’un soutien financier. Les arbres prennent du temps à grandir. Les pertes d’une exploitation de pins qui devaient servir de poteaux électriques s’échelonnent sur 80 ans.

Pour les propriétaires aux revenus plus stables, comme les acériculteurs, la tempête aura des conséquences pour plusieurs années. Les programmes en place ne couvrent pas les impacts financiers futurs.

D’autres programmes, comme l’engagement du Canada de planter 2 milliards d’arbres, ne peuvent pas non plus aider ces exploitants, puisqu’à terme, les arbres seront coupés. Toutefois, la majorité des propriétaires de boisé assure une gestion pérenne des forêts. Ils permettent de garder le couvert forestier stable.

Environnement et Changement climatique Canada vise une couverture forestière minimale de 30 % partout au pays. La Fondation David Suzuki et la Commission de la Capitale nationale ont étudié les propriétés bénéfiques des boisés autour de la capitale nationale. Les résultats ont servi à donner une valeur pécuniaire à un hectare de forêt. Ainsi, dans cette région, un hectare de forêts vaudrait 5 318,12 $ en service rendu.

Cette année encore, la province connaît une pénurie d’arbres de Noël. Pourtant, l’Ontario est une des provinces qui produit le plus de sapins. Le problème serait surtout dû à l’augmentation de la demande et la diminution du nombre de pépinières.

« Il y a une grosse pénurie d’arbres de Noël. Les gens s’y prennent de bonne heure pour les acheter », affirme Colin Matassa, gérant des Serres Robert Plante Greenhouses. Le commerce d’Orléans, près d’Ottawa, a réussi à sécuriser sa réserve d’arbres, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Colin Matassa explique que la fermeture de plusieurs pépinières cause cette rareté d’arbres.

Selon Shirley Brennan, directrice de Christmas Tree Grower of Ontario, entre 2011 et 2021, ce sont 6 600 acres de pépinière à arbre de Noël qui se sont perdus.

Il reste encore des fermes à arbre de Noël. C’est le cas du Boisé Brabant, où Yvon Brabant, le propriétaire de la pépinière située à Casselman, a décidé de réformer une ferme laitière en ferme à arbres de Noël il y a quelques années.

L’ancien agent financier gouvernemental a décidé de passer sa retraite à transformer une ferme laitière en ferme d’arbre de Noël entre autres choses. C’était une occasion de créer un lieu de rassemblement pour sa famille qui s’implique dans ces projets.

Pour répondre à la demande changeante, il plante de 1 000 à 1 5000 arbres de plus que ce qu’il vend. Suivre les tendances en matière d’arbres de Noël est compliqué puisqu’un arbre peut prendre 8 à 10 ans avant d’être prêt. « Il faut toujours être très à l’écoute et toujours être 2-3 pas en avant », confie Yvon Brabant.

Le propriétaire cultive différentes espèces dans ses champs, dont le sapin baumier, très populaires en raison de son odeur prononcée. Il cultive de plus en plus le sapin fraser aux branches plus solides. On peut retrouver sur sa terre plusieurs épinettes, dont l’épinette bleue. « Pour ceux qui ont des chats qui sont un peu trop amoureux des sapins de Noël, je le recommande à cause de ses aiguilles solides », explique-t-il en riant.

Bien qu’il avoue être débordé pendant les premières semaines de décembre, l’ancien agent financier explique que son travail s’étale à l’année. Pendant la basse saison, il est occupé à nettoyer, terrasser et faire venir une pelle mécanique pour se débarrasser des troncs et des racines. C’est une fois que cette étape est terminée qu’il peut transplanter les pousses d’arbre. Il le fait 2 fois par an, au printemps et à l’automne.

Au printemps, il s’affaire à tailler les arbres qui ont plus de 2 ans. La tâche présente plus d’un mois de travail. C’est avec ces coupes qu’il assure la belle robe triangulaire et bien fournie qui plaît tant aux clients. « Les gens préfèrent une robe svelte. On évite que l’arbre ait 6 pieds de circonférence », affirme le sylviculteur.

Yvon Brabant prend soin de ces arbres tout au long de leur vie. Pendant ce temps, il doit faire face aux aléas climatiques comme ceux de l’an dernier. L’année 2021 a été terrible. « La gelée tardive a fait que peu de bourgeons se sont développés et il y a eu la sécheresse pendant l’été, raconte Yvon Brabant. J’ai perdu environ 500 arbres prêts pour la vente. »

Il n’y a pas que dame Nature qui peut causer des problèmes. Le propriétaire raconte qu’un troupeau de chevreuil s’est établi dans la région il y a 6 ou 7 ans. Les chevreuils s’en sont donné à cœur joie dans ses champs et ont mangé 30 % de sa production de sapin. Il a dû clôturer ses champs de sapin pour prévenir les dommages par des animaux trop gourmands. L’impact de cette invasion se fera sentir sur ses ventes d’ici 2 ans.

 

 

Vous avez bien lu ! Je ne suis pas seulement agricultrice et blogueuse, mais aussi sourcière ! Donnez-moi deux bouts de tuyaux de cuivre et je vous trouve un drain agricole dans un champ.

Sourcière, pas sorcière ! Je n’y croyais pas trop, mais ça marche ! Sur une terre que nous venons d’acheter, j’ai réussi cet automne à trouver des drains, à dix pieds près. Mon mari est drôlement content d’apprendre que j’ai ce talent, lui qui n’a jamais eu beaucoup de succès à deviner l’emplacement des drains.

La sourcellerie est de famille. Ma grand-mère maternelle, Noëlla Bertrand, pouvait trouver une source d’eau avec une branche de pommier en forme d’Y. Son fils Alain Bertrand (mon oncle) a le même talent, qui lui sert dans ses travaux d’excavation. Il utilise deux tuyaux de cuivre, chacun tenu avec des bouts de tuyaux en plastique PEX.

Le bâton de sourcier de Sandra Clément. Photo fournie par Sandra Clément

Mon oncle Alain m’a expliqué comment s’y prendre. On concentre nos pensées sur ce que l’on cherche. Ce peut être une source d’eau. Dans mon cas, ce sont des drains agricoles. On tient les tuyaux de cuivre parallèles. Comme on les tient par des tuyaux de plastique, ils sont libres de pivoter.

À l’approche d’un drain, les tuyaux de « cop » tendent à se rapprocher d’eux-mêmes. Près du but, ils se croisent. On creuse et voilà un drain !

Attention : ça ne marche pas pour tout le monde. En tout cas, pas pour mon mari ni pour un de nos employés.

J’adore l’eau. En camping, je suis toujours sur le bord de l’eau ou en bateau. Si ma roulotte pouvait flotter, elle serait sur le lac. C’est peut-être cette attirance que j’ai pour l’eau qui fait de moi une bonne sourcière…

L’importance des drains

Dans l’Est ontarien, nos champs ont tendance à avoir trop d’eau, surtout au printemps. Ils doivent donc être drainés.

Le rôle du drainage souterrain est d’abaisser la nappe d’eau présente dans le sol et non d’éliminer l’eau de surface. Il s’agit essentiellement de longs tuyaux noirs placés à quelques pieds sous la surface du sol, capable d’évacuer de grandes quantités d’eau à la suite de fortes pluies, ou à la fonte des neiges.

Un sol bien drainé est prêt pour les semis plus tôt au printemps. Les racines des plantes s’y développent bien. Trop d’eau et nous voilà dans la boue et les racines manquent d’oxygène.

La récolte terminée, nous avons quelques semaines pour faire l’entretien des drains. Une fois que l’on comprend la disposition des drains existants dans un champ, ce n’est pas sorcier. Certains drains ont été installés il y a longtemps, par d’anciens propriétaires. Des cartes peuvent exister, mais dans bien des cas, on doit se contenter d’informations verbales. Souvent, il faut y aller avec la « pépine » et creuser jusqu’à ce qu’on trouve.

Il peut s’agir de réparer un drain bouché ou brisé. Cet automne, nous devions ajouter des drains dans une partie de champs où s’érigeaient autrefois des bâtiments. Avec mon talent de sourcière, savoir où creuser est devenu beaucoup plus facile !

Un bon drainage nous permet de travailler nos sols dans de bonnes conditions et d’ensemencer plus tôt au printemps. Il permet d’aérer le sol, d’améliorer sa structure, d’augmenter la profondeur des racines et d’augmenter la survie et le rendement des cultures.

Voulez-vous d’autres avantages ? Des drains en bon état nous donnent accès aux champs plus rapidement après une pluie. Ils augmentent la réserve d’eau utile aux plantes dans le sol. Ils améliorent la capacité portante du sol au printemps et lors des périodes d’excès d’eau, ce qui permet de circuler avec la machinerie sans laisser de profondes traces.

Ils donnent aussi une valeur plus grande à nos terres lors de la revente $$$. Désolée, mes terres ne sont pas à vendre ! Bon drainage !

 

Pierre Riopel se souvient de faire de la tire pour la Sainte-Catherine et d’en apporter dans une petite boîte à l’école dans la région lorsqu’il était enfant dans la région de Sudbury. La tire Sainte-Catherine fait partie de son héritage familial et il en est assez fier. Sa recette lui vient de sa mère, Colette Blais Riopel, et de sa grand-mère avant elle, Marie-Anne Bradley Castonguay, qui l’a probablement reçue de sa propre mère ou grand-mère. Aujourd’hui, cette recette se trouve dans un livre de recettes soigneusement préparé par sa mère.

Mme Blais Riopel a recueilli toutes les recettes familiales, probablement pour les transmettre à ses 3 enfants. C’est en fait son patrimoine, une partie de son histoire qu’elle a mise sur papier. « Elle écrivait la recette et ensuite elle écrivait de qui elle l’avait eue. On a l’historique de chacune de ses recettes », explique Pierre Riopel.

S’il ne prépare  pas la tire tous les 25 novembre, il partage cette recette depuis plusieurs années. Lorsqu’il enseignait au secondaire, il l’a fait découvrir à ses étudiants.

« Je sais que j’ai partagé cette recette avec beaucoup de mes élèves. J’espère qu’il y en a encore qui la font avec leur famille » – Pierre Riopel

Il se souvient de la curiosité des élèves qui avaient entendu parler de cette fameuse tire sans jamais avoir goûté à ce bonbon sucré.

« Ça fait partie de notre patrimoine et de notre histoire collective », affirme Pierre Riopel. Lorsqu’il pense à cette recette familiale, il aime se souvenir de toutes ces drôles d’unités de mesure qu’on retrouve dans les recettes de nos grand-mères. La recette de tire de la famille de M. Riopel nécessite justement « du beurre gros comme un œuf ».

« Toutes ses mesures là, je trouve ça absolument fascinant » dit-il le sourire dans la voix. C’est tout ça qui constitue le patrimoine d’une famille et d’une communauté.

Pierre Riopel accepte de partager sa recette une fois de plus.

Ingrédients

Préparation

  1.     Beurrer un plat allant au four de beurre ou le couvrir de papier ciré
  2.     Mélanger le sirop de maïs, la mélasse, la cassonade, le beurre et le vinaigre dans une casserole
  3.     Chauffer jusqu’à 260 °F
  4.     Ajouter la crème de tartre
  5.     Transposer le contenu de la casserole dans le plat beurré
  6.     Laissez tiédir de 15 à 20 min.
  7.     Se beurrer généreusement les mains
  8.     Plier en 2 la préparation pendant 10 min
  9.     Couper en 2 la préparation
  10. Prendre une moitié et étirer la préparation
  11. Couper des morceaux à l’aide de ciseau.

Astuce : se beurrer les mains préviendrait les ampoules en plus d’aider à tirer plus facilement. Allez-y généreusement. Aussi, tirer la tire et la couper se fait beaucoup mieux à 2. C’est une recette conçue pour être partagée, autant lors de sa conception que lorsqu’elle est terminée.

Selon la légende, la tire Sainte-Catherine a été inventée par Marguerite Bourgeoys un 25 novembre. Marguerite Bourgeoys est une religieuse qui fit le voyage de la France vers la Nouvelle-France en 1653. Elle s’établit près de Ville-Marie. Son rôle principal est d’héberger et de guider les filles du Roy lors de leur arrivée à Ville-Marie avant leur mariage. Elle entreprend aussi de faire l’éducation des jeunes filles et garçons colonisateurs ou autochtones.

C’est pour attirer des enfants autochtones vers son école  qu’elle aurait inventé cette recette de bonbons sucrés.

Il n’y a donc pas de lien direct entre ce fameux bonbon et la patronne des vieilles filles. Encore moins entre le bonnet traditionnel et la martyre du même nom!

La Ferme Laviolette a remporté le tout premier Prix du commerce Ontario-Québec en francophonie. Marcel Laviolette, son président, est fier de remporter cet honneur.

« Tu fais pas de l’agriculture pour être reconnu, mais quand on te donne un prix, c’est le fun. En tant qu’entrepreneur on prend des risques, ont investi de grosses sommes pour nourrir le monde. » – Marcel Laviolette

Ce prix est issu de la collaboration entre la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA). Il récompense 2 entreprises francophones situées en Ontario et au Québec. Le prix s’accompagne d’une somme de 10 000 $.

Le directeur général de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario, Richard Kempler, pense que ce qui a pu impressionner le jury est que cette entreprise familiale est rendue à la 3e génération, fonctionne toujours en français et est toujours aussi forte. Il note 2 qualités de cette entreprise, dont le fait que « 95 % de ses ventes se font en français… Ils [les membres à la tête de l’entreprise] font aussi dans le haut de gamme, ils ont beaucoup de clients qui sont des restaurants. »

Le but de ce prix est de récompenser les mesures d’innovations interprovinciales. La Ferme Laviolette tape dans le mille. La majorité des ventes de l’entreprise de St-Isidore se font au Québec et comme le dit Marcel Laviolette « on a toujours investi dans la technologie, on est pro actif ».  Il ajoute le fait qu’il était l’un des premiers à imprimer des codes QR sur les boîtes d’œufs.

C’était la première édition du prix qui a été créé au printemps 2021. L’évènement a eu lieu le 15 novembre dernier à Trois-Rivières.