Les organisations agricoles ontariennes, dont la Fédération de l’agriculture (FAO) et l’Ontario Fruit and Vegetable Grower?s Association (OFVGA ? Association des producteurs de fruits et de légumes de l’Ontario), estiment que la hausse des tarifs de l’électricité annoncée récemment par le nouveau gouvernement McGuinty se chiffrera par des dépenses additionnelles de plusieurs millions pour le seul secteur agricole qui traverse déjà des temps particulièrement difficiles.
Dans un communiqué conjoint, la FAO et la OFVGA ont exprimé leur « déception et leur consternation » face à la décision du gouvernement libéral de hausser « arbitrairement » les tarifs d’électricité dès avril prochain. Ces organisations disent que la hausse « aura un impact négatif important sur le secteur agricole », qu’elles chiffrent à une facture additionnelle de 42 millions de dollars qui devra être acquittée par des producteurs déjà durement touchés par des prix effondrés dans le domaine de l’élevage et guère mieux pour les grains.
« C’est un mauvais coup pour l’agriculture. L’électricité est un intrant essentiel en agriculture, utilisé par les exploitations agricoles à travers la province pour toute une panoplie de fonctions: opération des serres, entrepôts réfrigérés, élevage (chauffage et éclairage), etc’ ou tout simplement pour les besoins normaux de fonctionnement de l’entreprise, explique Murray Porteous, président de l’OFVGA. « Nous nous battons depuis longtemps et durement pour s’assurer que l’agriculture soit considérée comme une petite entreprise lorsque les futurs taux sont déterminés. Le projet du gouvernement ne prend rien de cela en considération. »
Des représentants de la Fédération de l’agriculture et de l’Association des producteurs de fruits et de légumes ont rencontré le nouveau ministre de l’Énergie de l’Ontario, Dwight Duncan, il y a quelques semaines. Ils rapportent avoir demandé au ministre de prendre en considération le coût réel de la fourniture de l’énergie électrique aux entreprises agricoles ? les fermes consomment l’électricité surtout en dehors des heures de pointe et peuvent suppléer à leurs propres besoins durant de courtes périodes lorsque la demande provinciale excède la capacité de la province.
Ron Bonnett, président de la FAO, soutient que chaque dixième de cent d’augmentation du tarif coûte 3,5 millions au secteur agricole, « dans une période où les revenus sont en chute libre ».
La FAO ne demande pas le gel des tarifs ou le maintien du plafond actuel, poursuit le président Bonnett: « Nous comprenons la nécessité pour le prix de l’électricité de mieux refléter son vrai coût de production et que le plafond actuel, à cause du déficit, n’est pas acceptable. Nous sommes aussi d’accord que les tarifs devraient être réglementés pour éviter le chaos et les flambées de prix qu’on a vus lorsque le marché a été déréglementé. »
« Mais les agriculteurs n’ont tout simplement pas les moyens de supporter une hausse des coûts de l’énergie à ce moment-ci », plaide M. Bonnett.
D’autre part, Murray Porteous fustige le plan du gouvernement disant que « la hausse des tarifs aura très peu d’impact sur la conservation de l’énergie ou l’amélioration de la fourniture d’électricité ». Il poursuit en disant qu’il a été très déçu de ne trouver aucun plan dans l’annonce du gouvernement pour inciter davantage de conservation de l’énergie, mais juste une grosse hausse brutale pour tous ceux qui dépendent de l’électricité pour la survie de leur entreprise comme l’agriculture.
Les deux organisations agricoles chercheront à rencontrer à nouveau les ministres Duncan (énergie) et Steve Peters (agriculture) pour discuter des « options futures pour respecter les intérêts de la province tout en maintenant la stabilité économique des communautés agricoles ».