Il y a quelques années à peine, le tourisme agroalimentaire dans la région du Niagara n’était concentré que dans les vignobles. Ayant les moyens financiers d’assurer eux-mêmes la promotion de leur entreprise, les vignerons ont développé une vraie industrie touristique autour de leur secteur d’activité. Or, les plus petites fermes étaient laissées pour compte. La majorité d’entre elles n’avaient pas les reins suffisamment solides pour développer des projets touristiques économiquement viables.Le Centre d’emploi et de ressources francophones (CERF) Niagara est donc venu en aide à ces cultivateurs. « C’est grâce à CERF Niagara si l’agrotourisme fonctionne ici dans la région », souligne Suzanne Bélanger, adjointe de direction.
Depuis peu, l’organisme joue un rôle clé dans le développement de l’industrie touristique. Il sert de point de distribution de publications touristiques en français à travers le Québec et l’Ontario, y compris les publications agrotouristiques. Il répond aussi aux demandes des visiteurs francophones. « Lorsque des francophones du Québec, de la France ou d’ailleurs nous contactent pour obtenir des informations touristiques, je les réfère à des fermes où ils peuvent faire de l’autocueillette ou voir des vaches par exemple, à des marchés où ils peuvent se procurer des fruits et légumes frais, etc. Alors notre rôle est de les envoyer un peu partout dans la région pour leur démontrer que l’agroalimentaire fonctionne très bien ici, même en dehors des vignobles », explique Madame Bélanger. Chaque année, CERF Niagara répond donc à près de 800 appels téléphoniques de voyageurs en quête d’informations en français. Les demandes les plus populaires sont principalement le vélo tourisme et l’agrotourisme. « Au Québec, c’est très populaire, donc les gens se demandent souvent si on fait la même chose ici. Depuis quatre ans, ce type de tourisme se développe beaucoup ici. Avant notre intervention, les fermes existaient, mais les gens ne savaient pas qu’elles étaient là », poursuit Madame Bélanger.
Réseau d’information
CERF Niagara est aussi un réseau d’information qui collabore à la réalisation de produits touristiques bilingues de la région. Si le mandat premier du CERF est de fournir des services en français, les petits producteurs anglophones, nombreux dans cette région de l’Ontario, peuvent aussi bénéficier de l’aide de l’organisme, entre autres pour favoriser les visites de francophones à leur ferme.Yvette Plentai, coordonnatrice de projets au CERF, développe des produits et des guides favorisant la croissance et l’épanouissement des fermes dans cette région. Ainsi, elle a aidé plusieurs fermes à se doter d’outils de marketing bilingues, tels des dépliants d’informations et des cartes d’affaires.Elle a aussi travaillé sur quatre projets qui ont grandement aidé au développement de l’agrotourisme. Circuits agro-vélo se veut un guide complet des différentes fermes à visiter en bicyclette dans la région du Niagara, le tout accompagné de cartes détaillées des circuits agrotouristiques. Quant au dépliant Activités agrotouristiques au Niagara, il s’agit d’un autre guide des producteurs agricoles. Divisé en quatre régions, il offre un circuit des saveurs de la région, un élément clé du Niagara. Les parcours peuvent se faire à vélo ou en voiture et proposent différents arrêts tous plus intéressants les uns que les autres. En passant des fermes d’auto cueillette à des parcs, aires de pique-nique et attraits touristiques très populaires, les concepteurs ont tout prévu pour que les touristes passent une journée bien remplie, le ventre plein et en bonne compagnie. Le guide Circuit Agrotouristique Niagara se veut en quelque sorte une réplique du dépliant précédent, mais beaucoup plus complet. Ce dépliant propose d’effectuer les visites par région.Finalement, Niagara Organic Growers invite la population à visiter plus d’une quinzaine de producteurs agricoles biologiques.Incubateur agricole
Dans les prochaines semaines, CERF Niagara ajoutera une corde à son arc en développant un centre de formation agricole. L’incubateur agricole s’inspirera de projets semblables qui existent surtout du côté québécois et qui aident les nouvelles entreprises agroalimentaires à obtenir de la formation spécialisée en agriculture et à monter un plan d’affaires.