le Mardi 8 octobre 2024
le Jeudi 20 février 2014 15:51 Volume 31 Numéro 12 Le 21 février 2014

Les produits locaux à l’assaut de l’Est ontarien

Les produits locaux à l’assaut de l’Est ontarien
00:00 00:00

Plus d’aliments locaux sur les tablettes des épiceries et au menu des restaurants, hôtels, hôpitaux et écoles, c’est le mandat que s’est donné le Réseau agroalimentaire de l’Est ontarien dont Agricom a appris en primeur qu’il lancera un « centre d’alimentation ». Ce modèle de distribution des aliments locaux pour le moins innovateur fera son apparition dès cet automne dans l’est de la province.

Le Réseau agroalimentaire de l’Est ontarien ouvrira un centre d’alimentation,  communément appelé « food hub », dont le mandat principal sera de faciliter l’accès des plus petits producteurs au commerce de gros.

« On veut que les aliments locaux soient redistribués dans les différents points de vente », explique Carole Lavigne, présidente du Réseau agroalimentaire.

L’un des objectifs du centre d’alimentation sera de ventre des aliments produits localement aux distributeurs auprès desquels s’approvisionnent les restaurants, épiceries, hôtels et institutions publiques. En donnant la responsabilité de la coordination de la distribution aux employés du centre, cela permettra aux producteurs de se concentrer sur leur principal champ d’expertise : l’agriculture.

« On assurera la vente de leurs produits sans plus de tracas [pour eux] », lance la présidente.

Pour l’instant, le centre d’alimentation débutera par la mise en marché du bœuf de l’Est ontarien, un croisement de Blanc Bleu Belge, dont on promet une tendreté garantie. « On a déjà des épiceries qui ont accepté de tester le marché », se réjouit Mme Lavigne.

Dès cet automne, deux carcasses de 800 livres seront mises en vente sous différentes découpes dans quelques boucheries et épiceries de Prescott-Russell. Impossible de savoir lesquelles pour l’instant puisque Carole Lavigne veut garder le secret jusqu’au lancement, en septembre prochain.

Installations prévues

Pour ce faire, le projet nécessitera éventuellement un bâtiment qui servira de centrale où seront entreposés les fruits, les légumes, les viandes et autres produits cultivés, élevés et transformés dans l’Est ontarien. On pourrait y retrouver entre autres une pièce réfrigérée, des congélateurs, une salle d’emballage et une cuisine, explique Carole Lavigne.

Le projet est inspiré du modèle américain dont la popularité ne cesse de croître. Le président de l’Union des cultivateurs franco-ontariens, Marc Laflèche, Mme Lavigne et une employée du Réseau agroalimentaire ont visité en février le Mad River Food Hub, un centre d’alimentation de 40 000 pi2 qui a pris naissance au Vermont, en 2011, et dont le succès est phénoménal.

Intérêt grandissant

Deux autres régions avoisinantes de l’Est ontarien ont aussi démontré un intérêt envers le projet, ce qui permettra de conclure des partenariats entre les trois centres d’alimentation. Chacun d’entre eux pourrait donc par exemple écouler les surplus dans les autres régions.

« C’est pour ça qu’on s’est regroupé avec les autres régions, soutient Carole Lavigne. Si nous ne sommes pas en mesure de le vendre chez nous, on va le vendre ailleurs et/ou le transformer. »

Le Réseau agroalimentaire de l’Est ontarien a lancé un questionnaire à l’intention des producteurs pour sonder leur intérêt envers les différents services qu’offrirait le centre d’alimentation. Une vingtaine de producteurs avaient déjà répondu au moment de mettre sous presse.

Mme Lavigne espère amasser le plus de réponses possibles au cours des prochaines semaines pour déterminer la suite des choses.

Une demande de financement de 75 000 $ sera déposée le 13 mars dans le cadre du programme Cultivons l’avenir 2 pour réaliser une étude de marché.