À la brasserie Cassel dans l’Est ontarien, on s’apprête à brasser une cuvée bien particulière, la Railroad Special – Maple Rye Ale. Cette édition saisonnière qui met en valeur les notes subtiles de l’érable est d’autant particulière qu’elle est fabriquée à partir d’eau d’érable.
« Des bières avec du sirop d’érable ça été fait souvent, mais généralement elles sont très sucrées. Nous, on a opté pour une bière qui l’est moins », explique Mario Bourgeois, copropriétaire de l’entreprise, en faisant valoir le rôle de l’eau d’érable qui donne toute sa finesse au produit sans le sucrer à outrance.
Ainsi, dès les premières coulées, le microbrasseur et son partenaire d’affaires Benjamin Bercier sont prêts à se rendre dans les érablières qui participent à l’aventure, pour récupérer les 2 000 litres de ce précieux nectar qui servira à fabriquer les 1 500 litres de cette bière primée, puisque la Railroad Special – Maple Rye Ale a été récompensée en 2013, d’un Prix de la première ministre pour l’excellence en innovation agroalimentaire.
Et puisque l’eau d’érable peut s’altérer rapidement, la cuvée est lancée le jour même de la récolte. Le seigle et l’orge qui composent principalement la recette y sont mis aussitôt à tremper. On y ajoutera éventuellement du houblon d’une variété au goût discret et 50 litres de sirop d’érable produit localement pour favoriser la fermentation. En fin de compte, on obtiendra une bière au goût complexe dont les arômes s’apparentent au whisky et robuste en ce qui a trait à sa teneur en alcool, avec un pourcentage qui se situe entre 8 et 9 %. Et comme un bon vin, elle vieillit bien.
« La beauté de cette bière-là, c’est qu’elle se conserve bien. On en a goûté après deux ans et elle était toujours aussi bonne », commente M. Bourgeois.
Cette année, on prévoit que cette fameuse Railroad Special – Maple Rye Ale sera disponible à la fin d’avril. Depuis son lancement en 2008, les amateurs ont pris l’habitude d’envoyer des messages pour s’enquérir de sa date de sortie. Comme les enfants anticipent, le plaisir de la tire sur la neige, d’autres plus grands, attendent avec impatience le moment de trinquer avec panache. À Casselman, sans contredit, c’est avec fierté qu’on lève son verre : « Au temps des sucres! »