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le Mercredi 8 août 2001 0:00 Autres

Le puceron du soya est arrivé en Ontario

Le puceron du soya est arrivé en Ontario
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Après avoir été signalé aux États-Unis l’an dernier, la présence du puceron du soya, un terrible ravageur du soya natif d’Asie a été confirmée pour la première fois au Canada cet été, dans le Sud-Ouest ontarien.

Un petit puceron vert-jaune En fait, selon Gilles Quesnel, spécialiste des grandes cultures au ministère de l’Agriculture de l’Ontario, ce nouveau puceron canadien est « un tout petit insecte vert-jaune de la grosseur d’une tête d’épingle droite » .

Le puceron du soya endommage la culture en suçant le suc des plants. Les pucerons ont tendance à coloniser le revers des feuilles ainsi que la tige. « C’est le nombre incroyable de pucerons que l’on peut retrouver sous les feuilles qui cause le problème » , d’expliquer l’agronome Quesnel.

« On peut parfois retrouver des centaines et des centaines d’individus sous une feuille de soya » .

En grand nombre, les pucerons peuvent faire jaunir les feuilles et les faire se déformer. Les feuilles jaunissent graduellement à partir de leur pourtour. Dans les champs atteints, les feuilles se déforment en cuillère avant que le jaunissement ne commence. Les plants deviennent rabougris et leur rendement diminue.

« Cela affaiblit évidemment les plants » , ajoute M. Quesnel. On soupçonne en plus le puceron de véhiculer un virus dommageable pour le soya, la mosaïque. En Asie, « on doit faire une lutte assez constante contre ce puceron » , selon l’agronome Quesnel. « Le puceron s’en tient uniquement au soya là-bas » , ajoute-t-il.

Toujours sous observation ici En Amérique du Nord, on en serait encore au stade des études de la répartition de l’insecte et de son adaptation au climat. Le ministère surveillerait de près la situation, surtout qu’on craint que le puceron ne s’attaque également aux haricots de grandes cultures, très apparentés au soya.

Comme avec tout nouvel insecte qui essaie de s’insérer dans la chaîne alimentaire, on constate des variations extrêmes de population du puceron. « Dans plusieurs cas d’infestation dans le Sud-Ouest, la population de pucerons s’est mise à chuter très rapidement après avoir atteint des densités élevées, si bien qu’il a été rare qu’on doive employer un insecticide » , révèle M. Quesnel.

« Dans certains cas, des prédateurs tels que la larve de la coccinelle ont complètement fait chuter la population de pucerons » , ajoute le spécialiste Quesnel. Lutte intégrée « J’ai l’impression qu’on va recourir à la lutte intégrée contre le puceron du soya, utilisant surtout les prédateurs naturellement présents » , croit Gilles Quesnel. On utiliserait un insecticide qu’exceptionnellement, « lorsqu’il y aurait une explosion de population, comme durant les chaleurs qu’on a connues en juillet dernier » , précise l’agronome.

Jusqu’ici, les applications d’insecticides n’ont pas donné les résultats escomptés. Les recommandations actuelles sont de recourir aux mesures de lutte uniquement lorsqu’on trouve un nombre élevé de pucerons sur chaque plant de soya.

Comme les insecticides tuent aussi les ennemis naturels du puceron, sans tuer en général tous les pucerons, ils provoquent ordinairement un retour en force des pucerons avant que les populations d’insectes utiles n’aient pu se rebâtir. Des températures très élevées (supérieures à 25°C) ralentissent la croissance du puceron. La pluie aide aussi à maîtriser les pucerons en favorisant les ennemis naturels.

Le Cygon est le seul produit qui soit homologué pour la lutte contre les pucerons.