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le Jeudi 20 juin 2013 8:43 Volume 30 Numéro 20 Le 21 juin 2013

Donner aux vaches le confort qu’elles méritent

Donner aux vaches le confort qu’elles méritent
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Dans le cadre de l’inspection annuelle « Catégorie A » des fermes laitières, qui a débuté le 1er mai , votre vétérinaire doit signer une déclaration selon laquelle les vaches de votre troupeau sont en bonne santé, que celles qui nécessitent une attention particulière reçoivent des soins satisfaisants, et que les médicaments sont utilisés de manière appropriée. Un problème lié à la santé des vaches auquel nous devons porter une attention soutenue est la boiterie.

La boiterie demeure une préoccupation permanente dans nos troupeaux laitiers.

La boiterie peut être d’origine infectieuse ou non infectieuse. Les cas de boiterie infectieuse sont sans doute ceux que nous connaissons le mieux parce qu’ils sont assez faciles à reconnaître. Le piétin-fraise et le piétin italien sont habituellement des infections superficielles, mais sont extrêmement douloureuses et dégagent une mauvaise odeur particulière.

Les infections plus profondes liées au piétin de pâturage et au piétin d’étable se caractérisent également par une odeur nauséabonde et touchent habituellement le tissu nécrotique du talon. Les infections qui touchent des structures encore plus profondes du pied entraînent l’enflure des paturons et des boulets. L’administration d’antibiotiques systémiques est souvent nécessaire pour faciliter la guérison.

Le « super piétin » est une infection décrite récemment qui cause une enflure grave du pied et qui est plus difficile à maîtriser à l’aide des antibiotiques classiques.

Heureusement, la majorité des causes infectieuses de la boiterie sont toujours très sensibles aux antibiotiques de la famille des tétracyclines, et ces médicaments, conjugués au parage adéquat des tissus infectés, donnent de bons résultats. La clé du succès réside dans un traitement rapide et complet. Il faut empêcher l’infection de s’installer en profondeur.

Les antibiotiques topiques doivent entrer en contact avec les bactéries dans le cas du piétin-fraise ou du piétin italien. Si le traitement des lésions est infructueux, c’est sans doute qu’il ne s’attaque pas efficacement à la lésion entière. Il est alors tout à fait inutile d’utiliser un bandage, mais si vous décidez de le faire, veillez à le retirer après deux ou trois jours.

Ulcère de la sole

Les ulcères de la sole représentent la majorité des causes non infectieuses de la boiterie chez nos vaches. Ces lésions comptent parmi les problèmes débilitants du pied les plus douloureux. Les ulcères apparaissent habituellement à la jonction sole-talon, mais peuvent aussi apparaître directement sur le talon ou l’onglon. Où qu’ils se trouvent, les ulcères résultent de lésions causées par une pression sur le chorion sous-jacent de la sole. L’affaiblissement des structures de support de la troisième phalange à l’intérieur du sabot et l’amollissement du tissu conjonctif qui soutient la troisième phalange font que celle-ci s’écrase et exerce une pression de l’intérieur sur la sole chaque fois que la vache s’appuie sur son pied.

Même si nous ne les comprenons pas pleinement, nous savons que des changements chimiques se produisent dans les parties sensibles du pied par l’action de certaines toxines. Les vaches qui souffrent d’acidose ruminale subaiguë produisent des toxines qui peuvent provoquer ces changements chimiques et physiques dans le pied. On pense que d’autres toxines attribuables à une mammite et à une métrite sévères ont le même effet.

Le traitement des ulcères de la sole s’effectue en deux étapes. La première consiste en un parage minutieux et effilé autour de la lésion, ce qui décompresse le chorion endommagé et soulage la douleur. La deuxième étape vise à éliminer la pression causée par le poids exercé sur la lésion. Il est préférable de pouvoir remédier au problème en effectuant un parage correctif. Si c’est impossible, il est absolument essentiel de poser une talonnette ou une sabotine, qui restera en place sur le sabot en santé pendant trois à quatre semaines, idéalement. Après ce délai, vous devez réexaminer le sabot ulcéré et retirer la sabotine pour examiner la partie saine. Si l’ulcère n’est pas complètement guéri, vous pouvez remettre la sabotine et la laisser pendant encore un mois.

Ces lésions sont difficiles à guérir, en particulier si l’on tarde trop à commencer le traitement. Même après le traitement, de nombreuses vaches souffrent d’ulcères chroniques et requièrent des soins des pieds plus fréquents si l’éleveur décide de les garder dans son troupeau.