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le Vendredi 5 septembre 2014 4:00 Volume 32 Numéro 01 Le 29 août 2014

Oser bâtir sa vie

Oser bâtir sa vie
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Alain Sancoucy, de la région de Belle-Vallée, est propriétaire de son exploitation laitière depuis quatre ans. Après avoir travaillé à la ferme familiale pendant 17 ans, il a décidé de céder l’entreprise à son frère aîné et de lancer sa propre affaire.

Promu à un bel avenir sur la ferme laitière de ses ancêtres, le jeune agriculteur a pourtant décidé de pousser l’audace et de quitter le nid familial pour démarrer en neuf. Il avoue qu’il lui a fallu du cran pour s’embarquer dans une telle aventure, mais il est plus que satisfait de ce qu’il a réussi à bâtir depuis ces quatre dernières années.

À la fierté d’avoir eu le courage de faire le saut s’ajoute celui d’avoir des « tops champs », de grosses récoltes et des certificats attestant la qualité de son lait.

La ferme qu’il a acquise possède une étable neuve, 490 acres de sol d’excellente qualité, 52 kg de quota, de beaux gros arbres et une rivière. Ses cinq tracteurs sont cirés deux fois l’an et la machinerie, d’une propreté exceptionnelle, est entreposée avec ordre dans le garage. Ça se voit qu’il est attaché à sa terre et qu’il prend soin de ses nouvelles possessions.

D’ailleurs depuis un certain temps, Alain effectue des réparations dans l’étable. Il a changé le système de nettoyage et il s’affaire à installer des tapis de caoutchouc partout pour éviter qu’un autre incident ne se produise.

« L’an dernier, j’ai perdu deux vaches qui venaient de vêler et elles ont glissé quand je les ai apportées avec les autres », se désole Alain en expliquant qu’il est en train de remédier au problème.

Enfin il s’est doté d’un soigneur neuf. Cet été, il érigera un deuxième abri pour ses taures.

Des valeurs familiales plus fortes que tout

Des agents d’immeubles ont approché les Sansoucy pour vendre la ferme à des gens du Sud, mais pas question de s’en départir déjà. Leur fils a démontré un intérêt pour le métier d’agriculteur et la famille passe avant tout.

C’est ce qui explique la façon dont Alain concilie travail et famille. Son épouse Josée, ses trois filles et son garçon sont tous impliqués dans les opérations agricoles quotidiennes.

« Ma femme et moi, on travaille ensemble, explique le cultivateur. Elle fait la comptabilité. Elle vient faire le train le matin, et le soir je le fais avec mes enfants pendant qu’elle prépare le souper. Comme ça on peut souper ensemble après le train, jaser et se reposer. »

Pour un quota de 52kg, les Sansoucy traient 50 vaches laitières dans leur salon de traite double trois individuel. Le reste du troupeau comprend 150 vaches holsteins, dont 90 sont des génisses qu’il élève pour d’autres cultivateurs. Il les prend à quelques semaines et les garde deux ans, jusqu’au premier vêlage.

Du groupe de vaches qu’on lui confie, il en garde un certain nombre et remet les autres à leurs propriétaires.  «Pour moi, c’est une façon d’améliorer mon troupeau et c’est payant. Présentement il manque des vaches et des veaux en Ontario, puis la valeur du dollar et l’état du marché du lait aux États-Unis [font en sorte que] le prix est bon », affirme Alain.

Même s’il a connu sa part de déboires avec des pertes importantes d’animaux à ses débuts, Alain se félicite d’avoir eu le courage d’acheter sa propre ferme. Il vit avec le sentiment de mériter tout ce qu’il a accompli.