le Samedi 5 octobre 2024
le Mercredi 16 novembre 2022 17:28 Affaires

L’industrie de la plume québecoise réunie de nouveau

L'industrie de la plume québecoise réunie de nouveau au 17e rendez-vous avicole de l'Aqinac
L'industrie de la plume québecoise réunie de nouveau au 17e rendez-vous avicole de l'Aqinac
L’industrie de la plume québecoise réunie de nouveau
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C’est mardi le 15 novembre qu’a eu lieu le 17e rendez-vous avicole de l’Aqinac. L’événement a réuni des centaines d’acteurs qui œuvrent de près ou de loin dans l’industrie de la plume. La rencontre s’est déroulée à Saint-Hyacinthe sous la menace de la grippe aviaire. D’ailleurs, une station de désinfection des bottes accueillait les participants.

La journée était principalement consacrée à aborder les thèmes difficiles qui secouent l’industrie, comme l’économie, le manque de main-d’œuvre et la politique internationale.

L’économie, une préoccupation centrale.

L’économiste est venu faire un bilan et ses prédictions pour la prochaine année. Rien d’étonnant, la guerre en Ukraine et les relations tendues avec la Chine rendent imprévisible les cours économiques.

«Vous êtes dans la bonne industrie», a déclaré Simon Brière.

Une bonne nouvelle attendait les producteurs de poulet de chair. La volaille devient un choix de plus en plus prisé par les consommateurs canadiens selon Simon Brière, stratège de marché pour le R.J. O’Brien et Associés Canada inc. Guidés par le poids des prix, les foyers canadiens ont de plus en plus tendance à substituer la viande de bœuf rendue très chère par la viande de porc ou de volaille qui est plus abordable.

Il avertit les producteurs de volaille ou d’œufs qui comptent sur les engrais azotés seront aussi affecté par le climat politique  incertain. Toutes les chaînes d’approvisionnement accusent du retard , « Si je commande une table et qu’elle arrive 3 semaines en retard, c’est pas grave. Mais c’est une question de timing, si j’ai besoin d’engrais au printemps et que ça arrive à l’automne, ça ne m’aide pas», explique le stratège de marché. Sur cette note, il conseille à tous d’être prévoyants et de commander longtemps, d’avance. « Le prix devient secondaire», conclut Simon Brière.

Simon Brière au rendez-vous avicole de l’Aqinac

Sur une autre note, étant donné le contexte économique du pays, il encourage les producteurs du milieu agricole à revoir leurs emprunts. Puisque la dette agricole a bondi dans les dernières années et que le contexte d’inflation n’allège pas la situation.

3 entrepreneurs ont aussi pris la parole pour discuter d’enjeux de tous les jours. Pierre Lemieux de Bo Biscuit inc., Carl Landry de la Ferme Landrynoise, et Nellie Robin du Groupe Robin ont en commun de faire croître une entreprise familiale. Au cœur de leur discussion: la gestion travail-famille et le travail en famille.

Un point soulevé et partagé par tous est le manque de main-d’œuvre. « On ne reçoit même plus de cv», illustre Pierre Lemieux. Comme beaucoup d’entreprises, lui, Nellie Robin et Carl Landry  se sont tournés vers la main-d’œuvre étrangère. Cela semble la meilleure solution pour le contexte économique canadien.

Tourné vers le futur

Évidemment, la grippe aviaire est restée une préoccupation centrale de cette rencontre. Ghislain Hébert, médecin vétérinaire à rappeler à tous que c’est 3,2 millions d’oiseaux qui sont décédés directement en lien avec la maladie. Il a encouragé les participants à faire attention lors de leur retour sur leur ferme.

Malgré le nuage gris au-dessus des têtes de tous les producteurs de volaille, la plupart des participants étaient confiants. Les mesures et les cas déclarés étaient au centre de plusieurs discussions.

Un enjeux qui prend du terrain est la question de l’ovosexage. François Tilly, spécialiste volaille pour miXscience, une entreprise française a abordé la question devenue sensible en Europe. La France et l’Allemagne ont d’ailleurs voté des lois pour empêcher la mise à mort des poussins mâles mis au monde par des poules pondeuses. Les poules pondeuses ne s’engraissent pas comme les poulets de chair. Un poulet d’une lignée de poule pondeuse n’est pas attrayant pour les producteurs en plus d’être un fardeau financier, ce qui les pousse à s’en débarrasser. La situation pourrait rapidement changer.