Comme toute personne qui entame un rôle de cette envergure, elle arrive avec son bagage académique et professionnel, son identité et ses valeurs personnelles. Roxanne Lormand ne va pas renier ses études en environnement et ne pourra pas mettre de côté son appartenance à la communauté franco-ontarienne. « Je veux que les franco-ontariens soient fiers et mettent l’agriculture et l’agroalimentaire sur un piédestal! »
C’est ainsi qu’elle s’est fixée certains dossiers prioritaires qu’elle compte travailler avec vigueur. D’abord, Mme Lormand est consciente que la question de la relève en agriculture est majeure.
Sachant que les coûts d’accès à une terre agricole sont de plus en plus élevés et de moins en moins accessibles pour les plus jeunes et que la pénurie de main-d’oeuvre frappe partout, il est urgent de trouver des solutions innovantes et durables pour assurer la continuité du travail agricole. C’est dans cet esprit que les bourses de la relève pour soutenir les jeunes qui souhaitent travailler dans le monde agricole en poursuivant leurs études dans le domaine ou ceux qui veulent faire le démarrage d’une entreprise.
En termes de développement durable et d’environnement, certaines pratiques doivent être améliorées. « L’agriculture évolue, les gens aussi, il faut s’adapter », pense Mme Lormand. Des petites fermes, le commerce local, le partenariat sont autant de moyens de faire de l’agriculture tout en préservant nos ressources. « Il faut aussi s’équiper, changer les méthodes, changer les techniques » ajoute-t-elle, pour s’adapter aux changements climatiques, qui ont un coût.
Mais pour favoriser ce modèle d’agriculture, à plus petite échelle, qui repose souvent sur un contact direct avec la clientèle, il y a un enjeu majeur auquel il faudra trouver une solution: l’accès à l’internet dans les zones rurales. Mme Lormand l’affirme: « ça va mal, faire des affaires, quand l’internet est lent! ». Cette bataille politique ne sera pas oubliée et l’UCFO continuera de faire des pressions pour que la situation s’améliore.
Des batailles sur le front politique, il y en aura plus d’une, et pas toujours facile. Le projet de loi 97, qui prévoit de permettre l’aménagement de terrains résidentiels dans les zones agricoles inquiète les agriculteurs de l’Ontario. C’est pourquoi Mme Lormand rappelle que la mobilisation est importante, pour faire contre-poids dans ces luttes.
Il faut promouvoir le travail de l’UCFO, « en particulier auprès des jeunes, augmenter l’implication des membres pour renforcer le sentiment d’appartenance ». Ce sont des objectifs auxquels elle croit. Et la jeunesse franco-ontarienne pourrait faire bien avancer les choses aussi, si on prend soin de mettre de l’avant l’identité francophone et qu’on fait la promotion du français.
D’ailleurs, en 2029, on célébrera le 100e anniversaire de l’UCFO. Pour le célébrer, il faudra compter sur beaucoup de bénévoles. Mme Lormand sait bien que l’implication des membres demeure un défi, mais elle compte parvenir à soulever les troupes.
Dans une perspective de modernité, Roxanne Lormand va s’employer aussi à faire de la place aux femmes dans le domaine de l’agriculture. Les questions entourant les problèmes de santé mentale sont aussi importantes.
La pandémie, la vie virtuelle, l’augmentation du coût de la vie, les changements climatiques rapides, les pénuries de main-d’oeuvre; ce sont autant de choses qui ont affecté un grand nombre de personnes dans les dernières années. Il faut savoir déployer de l’aide pour soutenir les agriculteurs lorsque c’est nécessaire. Mme Lormand envisage par exemple un partenariat avec divers organismes de soutien pour l’Ontario, mais aussi sur le plan national ou interprovincial avec d’autres projets comme le mentorat par exemple.
L’arrivée de Roxanne Lormand est vue d’un bon oeil par la communauté franco-ontarienne
« Nous avons une confiance absolue en Roxanne Lormand et nous sommes impatients de collaborer avec elle pour continuer à promouvoir et développer l’Union des cultivateurs franco-ontariens. Son dévouement inébranlable pour le secteur agricole et la promotion de la langue française seront incontestablement des atouts précieux pour l’UCFO et pour l’ensemble de la communauté agricole francophone », a déclaré Renée-Claude Goulet, présidente du conseil d’administration de l’UCFO.
IJL – Réseau.Presse – Agricom