Près de 200 personnes, dont quelque 170 membres de la Caisse Ste-Anne-de-Prescott limitée, se sont rendus, le 29 avril dernier, au Centre d’action de Ste-Anne-de-Prescott, pour participer à une assemblée générale spéciale de la caisse. Soulignons que cette assemblée a été convoquée par le Conseil d’administration de la caisse après avoir reçu ce mandat de plus de 360 membres, par l’entremise d’une pétition orchestrée par le mouvement S.O.S. Ste-Anne. Ce mouvement, est-il bon de rappeler, a vu le jour à la fin de février, soit à la suite d’une décision du Conseil d’administration de la caisse de réduire considérablement le nombre d’heures d’ouverture de la caisse à Ste-Anne et de centraliser les services offerts à la succursale de St-Eugène. C’est justement les membres de S.O.S. Ste-Anne qui ont souligné leur mécontentement.
« Nous sommes très heureux du dénouement de cette rencontre. C’est un grand succès car nous avons pu passer notre message auprès du Conseil d’administration », de souligner Jean-Luc Cardinal de Ste-Anne- de-Prescott et membre actif de S.O.S. Ste-Anne. En effet, deux des quatre résolutions ont été adoptées avec une très grande majorité. La première résolution qui a été proposée était liée au nombre d’heures d’ouverture du siège social qui avaient été réduites de 28 heures à neuf heures au début de l’hiver.
« Notre résolution demandait de ramener le plein nombre d’heures au siège social et à la suite d’un vote secret, 158 membres ont voté en faveur de cette résolution et 21 membres contre », souligne M. Cardinal. La seconde résolution qui a été proposée concernait l’emplacement des employés donnant des services-conseils. « Depuis le début de l’année, les membres ont observé que les employés donnant des services-conseils travaillaient dorénavant à la succursale de St-Eugène et nous voulions les ramener au siège social. Sur cette résolution, 148 membres ont voté oui et 14 contre », indique Jean-Luc Cardinal. Pour ce qui est des deux autres résolutions, celles-ci ont été simplement retirées de l’agenda de la journée. « Nous avions une résolution traitant d’information que ne divulguait pas le Conseil d’administration à ses membres mais cette résolution n’était pas assez directe alors nous l’avons retirée », explique M. Cardinal. En ce qui a trait à la quatrième résolution, qui concernait la demande au Conseil d’administration d’informer les membres avant de décider de réduire le nombre d’heures à l’avenir, cette résolution n’avait pas sa place. « Les dirigeants de la Fédération des caisses populaires de l’Ontario, qui étaient présents à notre assemblée spéciale, nous ont informé qu’une résolution en ce sens existait déjà au sein des statuts, c’est pour cela que nous l’avons retirée », affirme M. Cardinal en ajoutant que cela signifiait que « notre Conseil d’administration a manqué de communication avec ses membres lorsqu’il a décidé de réduire le nombre d’heures d’ouverture car nous n’avions jamais été informés, en premier lieu, d’une telle possibilité ». Réactions des dirigeants Interrogé au lendemain de cette rencontre, le président du Conseil d’administration de la Caisse populaire Ste-Anne-de-Prescott limitée, Rémi Lavigne, s’est dit quelque peu déçu des décisions prises. « Nous nous attendions à voir plus de positivisme lors de cette rencontre, c’est-à-dire de voir les membres regarder vers l’avenir. Dans leurs décisions, les membres du Conseil d’administration ont toujours regardé pour le bien de la caisse », déclare M. Lavigne. Ce dernier fait remarquer que « présentement, les membres de la caisse semblent préférer regarder en arrière », indique-t-il en faisant allusion au vote à l’encontre de ce que le conseil d’administration avait décidé. Rémi Lavigne est persuadé que ce retour en arrière n’est pas la bonne avenue à prendre. « Les membres veulent ravoir le plein nombre d’heures à Ste-Anne et ils désirent que les employés des services-conseils travaillent uniquement des bureaux du siège social tout en étant disponibles ailleurs par rendez-vous uniquement. Pourtant, ces décisions avaient été prises en tenant compte que nous voulions nous positionner pour des marchés futurs », explique M. Lavigne. Ce dernier estime même que ce qui a été accompli est reconnu par ses pairs. « Lors des assises annuelles de la Fédération des caisses populaires de l’Ontario, nous avons été reconnus comme la caisse avec la meilleure progression », relate-t-il.
L’après réunion
Même si, lors de l’assemblée spéciale, les membres de la caisse ont demandé au Conseil d’administration de faire volteface dans leurs décisions, le conseil n’est pas obligé d’acquiescer à leur demande. « Ce sont les membres qui se sont exprimés mais c’est au Conseil d’administration que revient la tâche de mettre en application ce qui a été adopté », mentionne Jean-Luc Cardinal en précisant que « le Conseil d’administration n’est pas obligé de le faire ». Pour sa part, Rémi Lavigne s’accorde un temps de réflexion. « Il ne faut pas prendre des décisions à la légère à la suite des émotions de la rencontre. Je suis persuadé que nous, le Conseil d’administration, avons accompli du bon boulot. Le Conseil attend aussi des avis légaux avant de prendre des décisions », énonce Rémi Lavigne.
Assemblée de destitution
La réflexion des membres pourrait bien prendre quelques semaines. « Puisqu’il y a une réunion de destitution du Conseil d’administration qui est prévue pour le 14 mai prochain, les membres actuels du conseil doivent bien réfléchir aux décisions à prendre », mentionne M. Lavigne. Pour sa part, Jean-Luc Cardinal a averti qu’au 14 mai, « si rien n’a été fait, nous allons limoger les membres du conseil », prévient-il. Ce dernier estime qu’il est déjà trop tard pour bien faire. « Certains membres de S.O.S. Ste-Anne trouvent que le Conseil d’administration a perdu toute crédibilité en prenant les premières décisions sans informer les membres. Même s’il met en place les résolutions qui ont été adoptées, le conseil pourrait quand même être destitué le 14 mai prochain », informe M. Cardinal.
Dans tout ce brouhaha, Jean-Luc Cardinal croit que le travail des employés doit être souligné. « Nous savons que ce n’est pas facile pour eux. Ils doivent desservir la clientèle c’est-à-dire les membres en plus de répondre aux exigences du Conseil d’administration. Ils sont vraiment entre l’arbre et l’écorce et nous tenons à les remercier pour leur bon jugement », fait observer M. Cardinal.