Rencontre avec Simon Beaulieu
Dimanche matin 4 novembre dernier 2h30 du matin, un groupe de passionnés d’agriculture prend la route pour Toronto. Parmi eux se trouve Simon Beaulieu, 21 ans, originaire de Ste-Anne-de-Prescott, qui en est à sa 7e participation de l’événement d’ampleur national; direction la Foire royale d’hiver de l’agriculture de Toronto, plus connue sous le nom de La Royale.
Simon Beaulieu se sent fébrile, il sait que c’est un événement de grande envergure et il est confiant avec sa génisse. Cette année, La Royale s’étendait du 2 au 11 novembre 2018 et fêtait son 96e anniversaire. Chaque année, c’est plus de 300 000 personnes qui s’y retrouvent. Pour l’occasion, des centaines d’animaux et produits alimentaires du pays sont mis en vedette et plusieurs compétitions d’animaux sont attendues avec impatience par les participants qui apportent leurs meilleures bêtes.
Simon Beaulieu est un des leaders du club de Prescott des 4-H. Avec sa génisse provenant de chez lui nommée Joel Whatever Slater, il savait qu’il avait de bonnes chances. On retrouvait cette année 132 entrées réparties en cinq classes. Lui et sa génisse se sont finalement classés 7e sur les 25 vaches en conformation de la catégorie Holstein Intermediate Calf.
Pour se rendre aussi loin en compétition nationale, Simon s’est bien classé durant toute la saison. Il a remporté la première place dans son exposition de compté des 4-H de Vankleek Hill et champion de réserve. Il obtient aussi de nombreuses autres mentions, par exemple une deuxième place aux expositions agricoles de Lachute, Ponchâteau, Riceville et aussi pour l’Exposition Champêtre des Basses-Laurentides. En plus de remporter plusieurs mentions honorables, il remporte trois fois le prix de grand champion en présentation.
Simon veut aussi souligner Joel Barbie Barb Windbrook, dont il est si fier. « Sa mère fut achetée à La Royale en 2010 en partenariat avec Normand Simard. Son nom est Mystique Super Cajun, [c’est] la vache qui a eu le plus d’impact sur mon troupeau. Barbie Barb est maintenant EX 91 et est la onzième génération excellente de la famille des Barbie. » Ils ont gagné toutes les expositions en 2017 grâce à cette vache.
Lorsqu’on lui demande d’où vient cette passion, Simon s’empresse de me répondre. « Justin Lavigne est un des anciens membres du club qui m’a le plus montré. C’est pratiquement lui qui m’a tout enseigné au sujet du clippage (la tonte) afin de mettre en valeur les qualités de mes génisses. » explique-t-il. « Je dois aussi mentionner Kelsey Mode, qui m’a beaucoup appris également. » Simon est responsable de la tonte des animaux pour le club de 4-H de Prescott. C’est une responsabilité importante qu’il prend bien à cœur. C’était sa 7e participation officiellement à La Royale, mais dès l’âge de sept il accompagnait déjà Justin Lavigne dans ses déplacements et ses compétitions avec ses génisses. La piqûre de la compétition a donc commencé jeune au sein de la famille.
«Cette année le club ne comportait que cinq participants sur les huit habituellement, en raison de circonstances particulières,» précise Simon. Soulignons que le club s’est démarqué en finissant 4e sur 50 pour la beauté du club à La Royale.
L’an prochain sera la dernière année pour le jeune homme pour sa catégorie d’âge pour la Royale et autres expositions et compétition. «J’aimerais bien finir en beauté avec une très bonne vache. Je vais tout faire pour essayer d’être le meilleur.» confit Simon.
Simon travaille maintenant à temps plein sur la ferme familiale située à Ste-Anne-de-Prescott. La ferme Joel qui appartient à son père Michel Beaulieu et sa mère Josée Fournier, compte présentement 70 vaches en lactation avec plus de 315 acres de terrain. La ferme compte six générations d’agriculteurs franco-ontariens dévoués au métier. «Depuis que mon père a repris la ferme, toutes les vaches sont de pure sang et enregistrées», raconte Simon. «Et depuis que j’aide mon père sur la ferme, la production a augmenté et est plus performante.» dit-il avec fierté dans la voix. Il est responsable de choisir les taureaux et fait lui-même l’insémination sur la ferme.
Lorsqu’on lui demande, si l’avenir lui fait peur de prendre la relève agricole, il répond : «Non, il faut rester positif et travaillant.» Le transfert de papiers officiel est même une source de motivation pour l’homme de 21 ans, qui deviendra donc la 7e génération de la ferme familiale Joel.