La saison d’ail des bois devrait débuter environ deux semaines plus tôt cette année et se terminera habituellement au début du mois de juillet. Depuis quelques décennies, l’ail des bois est devenu très populaire.
« Malheureusement, en raison de la demande élevée et de sa reproduction lente, cette plante est la première à faire l’objet d’un contrôle légal pour limiter sa cueillette », explique Jean Saint-Pierre, Président du conseil d’administration de Boisé Est.
Le Québec à la rescousse
L’ail des bois est considéré comme vulnérable depuis 1995, par le ministère de l’Environnement du Québec, à la suite de l’adoption de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, adoptée en juin 1989. Depuis ce temps, plusieurs réglementations ont été mises en place pour la protéger.
Au Québec, une personne peut récolter un maximum de 50 plants par année pour consommation personnelle seulement, puisque la vente d’ail des bois est interdite. Toute personne surprise en train de transgresser ce règlement recevra une amende salée. Depuis 2022, le coût des sanctions se situe désormais entre 2 000$ et 6 000 000$.
Même si le gouvernement du Québec a imposé des règles strictes afin de restreindre la récolte d’ail des bois, « cette limite ne montre pas le portrait idéal » selon Jean Saint-Pierre. « Le plus important est de surveiller la quantité de bulbes amassée dans un même endroit. »
Une grande importance pour la santé de l’écosystème
Pour assurer la survie de l’ail des bois, cette espèce végétale a besoin d’entre 700 à 1000 plantes dans un même espace. « Si les gens ne connaissent pas l’importance de laisser assez de bulbes, ça pourrait créer des problèmes de survie » explique M. Saint-Pierre.
Il est aussi important de savoir que l’ail des bois prend sept ans pour se reproduire, ce qui explique pourquoi il est important de limiter la quantité cueillie. Comme toute autre espèce, la disparition de cette plante n’affectera pas seulement le goût de votre plat préféré: elle affecte l’équilibre de la forêt où elle se trouve ainsi que de la faune.
Chacun pour soi
Cette plante ne se retrouve pas seulement au Québec. Elle pousse dans plusieurs endroits, comme le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, au sud de l’Ontario et même aux États-Unis. Cependant, les autres provinces canadiennes n’ont pas de loi qui encadre la cueillette d’ail des bois. « C’est tout aussi préoccupant », affirme Jean Saint-Pierre.
D’ici à ce que l’Ontario emboîte le pas au Québec, ceux qui considèrent la récolte d’ail des bois cet été devront s’assurer de ne ramasser que quelques bulbes seulement, pour contribuer à la protection de l’espèce.
IJL – Réseau.Presse – Agricom