En mars dernier, Financement agricole Canada (FAC) révélait la plus haute hausse des prix à l’acre depuis 2012. La valeur des terres de l’Ontario a bondi de 22,2 % en 2021.
Cette année, cette hausse est près du triple de la moyenne canadienne (8,3 %).
Aujourd’hui, le prix moyen d’une acre tournerait autour de 14 546 $. La même acre coutait 7 013 $ en 2012. C’est une augmentation de 207 %. Si le prix des terres avait suivi l’inflation moyenne de 1,93 % depuis 10 ans, l’acre couterait 8 494 $.
C’est évidemment, au sud de l’Ontario que les terres se vendent le plus cher. Le centre-ouest de l’Ontario, remporte la palme de l’acre le plus cher (entre 14 600 et 35 500 $).
Au Nord, les prix ont peu bougé. La FAC note une augmentation de 5,8 %, ce qui fait monter la moyenne à près de 4 000 $ l’acre. Dans la région d’Ottawa, l’acre est un peu moins de 10 000 $.
Depuis 2016, on sait que 175 acres de terres agricoles sont perdues chaque jour. C’est que les acheteurs non traditionnels, comme les promoteurs immobiliers, paient les terrains à un prix plus élevé. La hausse fulgurante du prix des terres coïncide justement avec les prédictions d’augmentation de population. Cela contribue à augmenter la valeur des terrains et les agriculteurs n’arrivent pas à concurrence.
C’est une double perte, car c’est en Ontario que la majorité des meilleures terres agricoles se trouvent. Les sols dits de classes 1 sont ceux où l’on peut faire pousser n’importe quel type de culture.
Les impacts
Devant cette hausse, il est difficile de mobiliser du sang neuf dans le domaine de l’agriculture. Or, la relève est vitale pour l’industrie. Les unions d’agriculteurs tirent la sonnette d’alarme devant le manque de main-d’œuvre actuelle. C’est sans compter que le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA) rapporte que d’ici 10 ans, 1 travailleur sur 3 prendra sa retraite et devra être remplacé.
En 2005, le gouvernement libéral de McGuinty avait fait adopter des lois importantes pour protéger les terres agricoles de l’Ontario. La plus connue est la loi de 2005 sur la ceinture de verdure (Greenbelt act). Une autre est la loi de 2005 sur les zones de croissances ou Places to Grow act.