« À l’origine, quand les quotas ont été mis en place c’était pour éviter qu’il y ait des gros cycles de production, » explique Chantal Paul, directrice des services intégrés à la Commission canadienne du lait. « À l’époque, il n’y avait pas de gestion de l’offre. Comme dans le marché du bœuf, lorsque la production baissait, les prix montaient. Puisque les prix montaient, la production montait, etc. Car ça devenait plus payant de produire du lait. C’était un peu ce cycle-là qu’on voyait dans les années 1950-1960. »
« Ça a commencé dans les années 1970, » continue Chantal Paul. « Ensuite, dans les années 1980, il y a eu une volonté des provinces de mettre en marché leur lait collectivement par le biais d’une entente fédérale et provinciale qui s’appelle le plan national de mise en marché du lait. En général, c’est ça qui régit la façon dont les marchés sont partagés entre les différentes provinces. Lorsqu’il y a un changement dans le marché, qui nécessite un ajustement de quota, c’est le plan qui détermine quelles sont les règles pour effectuer les ajustements parmi les 10 provinces canadiennes.»
« Les quotas s’appliquent à tout le lait produit à la ferme, » ajoute Chantal Paul. « Peu importe ce qui se passe au lait, une fois sorti de la ferme. Ce n’est pas seulement sur le lait que vous buvez, que ce soit transformé en lait à boire, en crème, en fromage, en crème glacée. »
« Ce qui est avantageux, c’est la prévisibilité des prix du lait, » explique Peter Ruiter, propriétaire de la ferme Blackrapids à Nepean. « En tant que producteur laitier, je sais approximativement quel sera le prix du lait avant même sa production. L’industrie laitière au Canada est une industrie très rentable. En tant que petit producteur laitier, je produis environ 2000 litres de lait par jour. La moyenne des fermes laitières est en moyenne de 3000 litres de lait par jour. »
« Je suis certaine que vous avez pu constater par vous-même que les prix des produits laitiers n’ont pas été touchés par l’inflation » précise Chantal Paul. « Nous n’avons pas vu de réduction dans la demande qui aurait nécessité de réduire les quotas. »
« Du côté des inconvénients, c’est une industrie hautement capitaliste, » affirme Peter Ruiter. « Pour débuter, il faut trouver les fonds nécessaires pour acheter tout l’équipement, la machinerie, les vaches et les quotas, mais par la suite, ça devient très profitable. »
Un marché régulé et du travail acharné, l’industrie canadienne du lait est une industrie dynamique et prospère. Un verre de lait ça vous dit ?
IJL – Réseau.Presse – Agricom