Agricorp, un organisme du gouvernement provincial, a été créé afin d’exécuter des programmes de gestion des risques (assurance récolte) et offrir des services connexes à l’industrie agricole. Chaque année, Agricorp assume un risque de 7 milliards de dollars et, au cours de ses 25 premières années d’existence, a versé 7,5 milliards de dollars aux agriculteurs.

Pour qui, pourquoi?

Seuls les agriculteurs ayant souscrit à une assurance récolte sont concernés par la production annuelle d’un rapport. Environ 14 000 agriculteurs ontariens choisissent de participer à l’Assurance-production chaque année; ce nombre représente 70% des producteurs de maïs, de soya et de blé de l’Ontario qui souscrivent une couverture d’Assurance-production. Ces cultures représentent la plus grande superficie cultivée de la province. 

Agricorp ajoute le rendement déclaré au dossier du client et l’utilise pour calculer son rendement agricole moyen. Cette déclaration déclenche également le processus de demande d’indemnisation si le résultat est inférieur à la production garantie.

«Cette année, il faut s’attendre à voir beaucoup de demandes de réclamations parce que les rendements ont été plus bas que prévu pour le maïs et le soya », explique Luc Gagné, agronome et conseiller en gestion d’entreprise agricole auprès de la firme CGA, Groupement de gestion agricole de l’Ontario à St-Eugène. 

« Par contre, les conditions météo et de sol varient d’une région à l’autre dans l’Est ontarien, donc il se peut que certains agriculteurs aient eu une très bonne année et d’autres, pas. »

M. Gagné explique que quand l’entreprise s’inscrit pour la première fois et n’a pas d’historique avec Agricorp, c’est la moyenne régionale qui sera utilisée comme référence de performance annuelle; autrement, le nouveau propriétaire sera lié par la performance des 10 dernières années du vendeur, même s’il prévoit changer ses pratiques.

Dépense ou investissement

M. Gagné rencontre parfois des agriculteurs qui ne veulent pas souscrire à une assurance récolte. « Ils se disent qu’ils vont économiser l’argent des primes et le mettre de côté pour les mauvais jours, mais on sait que ce n’est pas ça qui arrive », dit-il.

Compte tenu de la tendance aux changements climatiques, M. Gagné recommande à ses clients une couverture de protection pour pallier les mauvaises récoltes. « Trop de pluie, trop de chaleur, trop d’insectes, pas assez d’engrais, trop froid, trop tard… Il y a tellement de facteurs qui affectent les cultures entre les semences et la récolte », souligne l’expert.

Comment ça  fonctionne?

Au moment de produire son rapport, l’agriculteur est à même de savoir s’il est en déficit de production ou non. Si c’est le cas, la première année, il aura droit à un remboursement sur la différence. Le remboursement diminue les années subséquentes si les récoltes sont mauvaises, puisque le résultat fait baisser la moyenne.

En fait, la couverture de l’assurance production d’un agriculteur du rendement agricole moyen sur 10 ans, du niveau de garantie sélectionné, de la production garantie et du prix d’indemnisation. En ce qui concerne les ententes de métayage, les deux parties doivent déclarer leurs rendements séparément. Si les deux parties sont assurées, le métayer peut déclarer les rendements au nom du propriétaire, mais les deux parties peuvent devoir signer les formulaires requis.

Fait à noter, Agricorp partage les données globales sur le rendement par comté et des cartes avec les agriculteurs et les intervenants de l’industrie, afin qu’ils puissent voir comment se portent certaines cultures dans la province. Les données sur le rendement par comté et les cartes pour le maïs et le soya seront disponibles en janvier 2025.

IJL – Réseau.Presse – Agricom